Quand j’ai emménagé à Lyon, il y avait dans ma rue un vieux pressing au carrelage moucheté, une quincaillerie à l’abandon, deux bouchons exquis, une boutique de jeux vidéo crasseuse, un vieux rade bien kitsch avec ses habitués, un sex-shop, un kebab, un tatoueur datant de l’époque où cela faisait mauvais genre, et le tout tenait une solide réputation de rue-à-putes que les quinquagénaires locaux conservent intacte dans leur mémoire. Pourtant cela faisait déjà quelques années que les putes avaient disparu et que l’endroit était devenu parfaitement fréquentable.
Nous avons vu s’ouvrir une supérette à la place de la quincaillerie, puis une boutique de sandwiches bio aux couleurs orange flashy et au look ultrabranchouille à la place du pressing. En face, un café bobo venait d’ouvrir ses portes. La boutique de jeux vidéos est devenue un salon de coiffure à la mode.
Puis, le café bobo a fermé, remplacé par un bar à vin très hype. Les sandwiches bio ont fermé boutique au profit d’un sushi-shop au look minimaliste – et, si je ne m’abuse, primé par un jury d’esthètes en matière de design. Le vieux rade a fermé, il sera bientôt une boutique remplie d’iPhones, de Box triple-play et de forfaits illimités. Le kebab a refait sa vitrine, mais c’est toujours aussi laid. Les nouveaux tenanciers de la supérette, quant à eux, se sont lancés dans une périlleuse opération de com’ en jouant les V.I.P. derrière leur caisse enregistreuse. Musique lounge, petits bouddhas dans la vitrine, bocaux de foie gras et petits plats de la Mère Poulard ont fait leur apparition en lieu et place des bons vieux jambon-beurre de leurs prédécesseurs.
Moi-même, à mon corps défendant, j’ai contribué à la boboïsation du quartier. Je suis le locataire CSP+ qui ne laisse pas traîner ses ordures dans la cage d’escalier, qui paye sagement ses charges et son loyer, qui ne hurle pas sur sa pouffiasse tous les soirs en en faisant profiter tout l’immeuble, qui se rend plus volontiers au théâtre ou au cinéma qu’au Lidl ou chez Tati, qui n’envahit pas ses voisins de senteurs de graillon ou d’épices tous les jours, et qui rend peu à peu le centre-ville trop cher pour les petites gens par ma seule présence polie et culturellement curieuse. Oui, je suis de ces petits cons qui participent activement à l’extermination impitoyable des cuisines « rustiques », des linoléums « marbre antique » et des lavabos couleur rose-saumon de toutes les salles de bain des métropoles [pour les travaux d’éradication en province et en banlieue, contactez l’équipe de tuning de Valérie Damidot].
Enfin bref, les putes ont disparu. Pourtant le sexe revient dans la rue de façon inattendue, par le biais d’un concept-store soi-disant trendy, qui a pris place entre les murs d’un regretté bouchon. On trouve en effet dans cette échoppe un condensé de culture sous-branchée [assez branchée pour proposer des Artoyz, des casques de scooter pop et des porte-clefs Space Invaders ; mais suffisament plouc pour condenser un certain esprit Christian Audigier avec des fringues à paillettes façon Bob Sinclar de province et des gadgets qui confondent « design » avec « farces & attrapes », comme le calamiteux porte-couteau Voodoo qui envahit la France à une vitesse fulgurante], on trouve également dans cette boutique toute une frange de produits consacrés à l’idéologie du toy, c’est à dire, pour parler français, des godemichets. Curieux retournement de situation, où le sexe revient dans mon quartier par la grande porte, peu de temps après avoir été chassé par ceux-là mêmes qui le jugeaient indigne de commerce. Chassez la prostitution, c’est la pornographie qui repousse. Ce ne sont plus les clients qui vont acheter du sexe honteux en se cachant dans leurs manteaux, ce sont les clientes qui vont acheter du sexe kawaii sans rougir le moins du monde – au contraire.
Je ne vais pas vous faire du Zemmour en vous citant l’intégralité du « Premier sexe » [lisez-le], mais cette petite observation sur les quelques dizaines de mètres que comptent ma rue révèle une chose intéressante : le terrain que les femmes ont conquis en matière d’ « émancipation » se révèle pourtant perdu deux fois sur d’autres domaines :
Premièrement, en luttant contre l’exploitation de la femme qui fait le trottoir, la femme s’est mise à adopter volontairement une sexualité paradoxalement agressive ET infantilisante. Agressive par son exhibition dans une boutique fun et cool entre un dessous de plat « I love NY » et un sac à dos en bâche publicitaire recyclée – suis-je obligé de souffrir la vue de ces machins vibreurs alors que je n’ai rien demandé ? – et infantilisante par le caractère délibérément ludique qui enveloppe la démocratisation de la masturbation décomplexée. Je ne dis pas ça pour ouvrir des autoroutes à Benoît XVI, mais il apparaît de plus en plus évident que seule la vie conjugale semble à même d’offrir au sexe une véritable prise de distance par rapport au commerce, à la violence, à l’ennui, à la tristesse de la solitude ou à sa temporaire éviction, et au caractère périssable, voire mortifère, de tout cela.
Deuxièmement, c’est tout un pan de la civilité qui s’est effondré en pulvérisant le sentiment de honte. Du sex-shop de ma rue, je ne connais pas grand’chose puisque je n’y ai jamais foutu les pieds. En revanche, comme je passe devant tous les jours, je vois qui entre et sort. Ou plutôt, j’aperçois qui joue les fantômes furtifs en passant devant le rideau d’entrée. Un type passe l’air de rien, et hop ! en un pas de côté il a disparu derrière l’embrasure. Certes, on voit parfois des bandes de potes rigolards qui vont offrir une poupée gonflable à un futur jeune marié qui les accompagne, mais globalement les consommateurs de matériel pornographique se planquent. Ils sentent au fond d’eux, même si tout cela est parfaitement légal, même si c’est quand même très largement dédramatisé, et même s’ils sont des adultes libres et responsables, que ce n’est pas bien. En revanche, dans le concept-store d’à côté où se trouvent les sex toys, on glousse en sociologisant sur le tabou du plaisir solitaire féminin qu’il faut faire tomber. Si l’émancipation est à ce prix, il faut se poser des questions. À commencer par celle-ci : où est la dignité de l’Homme dans tout ça ?
Que les choses soient claires : ceci n’est pas une condamnation de la pornographie. Ce que je trouve dangereux, c’est la démocratisation – ou la banalisation – de la pornographie. Les gens sont grands, ils font ce qu’ils veulent. Soit. Mais le sujet mérite que le public soit averti. Averti de quoi ? Averti que le sex toy ou que le film de cul ne sont pas des représentations normales et exemplaires de la relation sexuelle, qu’il s’agit là d’une transgression et non d’un modèle. Bah oui, c’est évident, va-t-on me répondre. Hé bien non, ce n’est pas évident, justement ! Et c’est ça qui m’inquiète !
lundi 27 septembre 2010 at 10:11
Cher F+, j’habite en ce moment à Pigalle Paris 9. Autant vous dire que je suis témoin d’une réalité ancestrale. Je vous la joue optimiste : ca va passer ce coté ludique-lubrique parce que ça tue le plaisir de l’interdit. Il faut du caché pour avoir de l’érotisme. Ca va passer.
D’ailleurs j’observe que le balancier revient en mode avant 39-40. Début 20ième, fin 19ième, on ne parlait jamais de sexe mais toujours de race. Le contraire après la guerre. et on repart en sens inverse. Donc restons patient.
lundi 27 septembre 2010 at 11:06
C’est drôle, votre dernier paragraphe m’a pas mal surpris. Je me suis d’abord demandé comment vous pouviez ne pas condamner la pornographie, puis j’ai compris quand vous écrivez vous l’envisagez comme une « transgression ». C’est triste, elle a effectivement été tellement banalisée que je n’arrive plus moi-même à l’envisager comme telle. On vous dira sûrement que c’est évident qu’elle n’est pas une « représentation normale et exemplaire de la relation sexuelle », mais pour autant on ne vous dira pas que c’est une transgression. Parce qu’il n’y a plus de nos jours de transgression. Plus de « tabou », ce mot à la connotation si négative de nos jours, mais qui est en fait une base de la civilisation. Vivent les tabous, vive la honte, vive l’hypocrisie ! S’il n’y a plus de tabou, il n’y a plus de morale, plus de norme. Et dans la sexualité, on nous fait croire effectivement qu’il n’y a plus de norme, que chaque pratique personnelle est acceptable (enfin presque toutes pour l’instant, mais je suis intimement persuadé qu’un jour, la pédophilie par exemple sera acceptée) parce qu’elle prend sa source dans le désir intime de chacun, expression de la liberté humaine. Et on nous fait croire que regarder un film porno c’est donner libre cours à la particularité de son désir, alors que c’est en fait la création d’une nouvelle expression normative de la sexualité. Enfin du moins quand on est un ado boutonneux de quatorze ans qui se masturbe devant un film porno, on ne voit pas autre chose, puisque c’est désormais la manière dont on apprend la sexualité.
lundi 27 septembre 2010 at 11:11
Schizophrénie moderniste, quand festivus et l’écologie ne font pas bon ménage.
Les mêmes qui inquiètent de la présence de bisphénol et phtalates dans les biberons de leurs marmots…
Semblent ne plus s’en soucier pour leurs « sexuels-jouets » !
lundi 27 septembre 2010 at 11:46
entre modèle et transgression, vous pensez pas qu’il y a des nuances.
Du genre, « expérience inhabituelle, mais anodine… »
mardi 28 septembre 2010 at 8:44
@ FAUXFAUX : Si une expérience est inhabituelle elle ne peut pas être anodine. Par ailleurs je vous engage à considérer les méfaits de la « libéralisation » de la pornographie. Elle est devenue très accessible aux jeunes et malheureusement de plus en plus jeunes. Je ne sais pas si vous avez une fille, mais lorsqu’on prend le temps de discuter avec des jeunes filles on ne peut qu’être attéré par le regard posé sur elles par les garçons, la manière dont la sexualité est envisagée. Bien que le cas soit extrême, il est intéressant de constater que la consommation de pornographie lors de son adolescence a plongé Ted Bundy dans un monde de fantasmes sexuels de plus en plus violents. Pour lui, la pornographie était « un moyen d’expérimenter, de vivre par la pensée, ce que d’autres vivaient réellement (…) » La pornographie est « l’utilisation, l’abus, la possession de femmes comme des objets ».
@ Baudricourt : Vous retardez, il y a peu, sur je ne sais plus quelle chaîne il y avait un reportage où l’on parlait de la prise de conscience écolo des fabricants de godemichés qui vantaient leurs produits sans phtalates.
mardi 28 septembre 2010 at 10:22
FAUXFAUX,
Il y a autant de nuances qu’il y a d’individus, mais tous les individus ne sont pas capables de recevoir les choses de la même façon. Il y a des esprits endurcis, des esprits distants, des esprits curieux, des esprits vicieux, des esprits sensibles, des esprits impressionables, la liste est infinie. Or la libéralisation met tout le monde dans le même sac, compte sur l’autoresponsabilisation des gens, et fait confiance en leur limites morales. La réalité prouve que, justement, la limite morale est un concept caduc puisque tout se vaut, que tout est digne d’expérimentation, que le sexe ne doit contenir aucun interdit, etc.
C’est exactement le même procesus pour le libéralisme économique : le principe est a priori généreux puisqu’il autorise une mondialisation des échanges, une liberté d’entreprise, etc. Mais ce système ne souffre pas d’abus tant qu’il reste dans un cadre moral très fort où les notions d’exploitation ou d’aliénation à la marchandise sont tacitement considérées comme illicites. Supprimez le cadre moral, le libéralisme économique établit la jungle humaine.
mardi 28 septembre 2010 at 11:09
« La démocratisation de la masturbation décomplexée. »
Vous retardez, cher Fromage. On en est maintenant à la masturbation républicaine et obligatoire.
A preuve, cet article d’Alternative Right aux Etats-Unis, dont on pourrait traduire le titre ainsi : « Tu veux être sénateur ? Tu dois être un branleur ! » Sous-titre : « Qui a peur d’un candidat républicain qui ne se masturbe pas ? »
Christine O’Donnell, la candidate du Tea Party qui a remporté les primaires républicaines pour les élections sénatoriales de novembre dans le Delaware, s’est déclarée, dans sa jeunesse, opposée à la masturbation parce qu’elle est catholique.
Ses opposants politiques se servent de cette prise de position pour la discréditer.
http://www.alternativeright.com/main/blogs/district-of-corruption/touch-yourself-or-else/
mardi 28 septembre 2010 at 11:13
« Supprimez le cadre moral, le libéralisme économique établit la jungle humaine. »
Tûtafé, tûtafé. Le libéralisme sans le christianisme, c’est comme les soviets sans l’électricité (ou, pour la France, l’électricité sans les soviets).
mardi 28 septembre 2010 at 11:28
Robert,
Je ne sais pas comment vous faites pour être toujours aux premières loges de l’actualité du monde d’après. On a à peine le temps d’imaginer le pire que vous nous dégotez déjà un fait d’actualité qui le dépasse de loin !
mardi 28 septembre 2010 at 12:05
Mais est-ce à dire qu’Agnès Giard est une conne?
mardi 28 septembre 2010 at 12:15
Bobonne ou poupée?
mardi 28 septembre 2010 at 5:10
« L’identité sexuelle? ça veut strictement rien dire, ou alors faut qu’on m’explique! Ma main à couper qu’ça va encore tourner autour du trou d’balle c’t’histoire. Identité sexuelle…?! »
mardi 28 septembre 2010 at 5:11
C’est vrai que même banalisée la pornographie reste quelque chose dont on se cache, ce qui veut bien dire qu’il y a quelque chose qui cloche… Je crois qu’au fond de lui, le type à qui on a appris vaguement quand il était petit à respecter tout-un-chacun-et-chacune, trouve honteux de s’avilir devant des scènes où l’humiliation de la femme devant la mâle pulsion est la quintessence.
Ce que je regrette, c’est qu’il n’y a plus de place à l’imagination. La pornographie livre tout, dévoile tout, enlève tout ce qui a un peu de magie dans les affaires du cul. Ado, j’étais assez loin des putasseries d’internet et dans mon bled les nichons ne courraient pas les kiosques. Alors comme des milliers d’autres ma relation au sexe opposé a commencé par une foule de mystères à éluder. Mon approche des femmes a d’abord été l’imagination. L’observation du beau sexe qui tétanisait si souvent (sourire niais, voix fluette, bouffée de chaleur et phrase débile), m’a appris au moins à lui une humanité naturelle, et à essayer de comprendre comment il fonctionne.
Des générations qui s’abreuvent de porno en guise d’éducation sexuelle, + l’indifférence des parents ravis que leurs gosses aient appris comment ces petites affaires marchent, conduit à une génération d’handicapés sociaux. Sexuellement, mais pas que. Attraper des filles et passer à 15 dessus, c’est directement inspiré des saloperies que l’on peut trouver en deux clics.
Des hommes qui commencent à penser que le porno c’est du vrai en film, et des femmes qui ne comprennent plus les hommes et apprennent à s’en passer… On est pas dans la merde. C’est pas demain qu’on fera péter les scores de natalités… Natalité de souche.
mardi 28 septembre 2010 at 5:15
@ Ti :
Je ne connaissais pas Giard, alors j’ai regardé. « spécialisée dans les contre-cultures et l’art déviant ».
Je veux faire la connaissance de cette femme cosmique.
mardi 28 septembre 2010 at 6:01
Bon. A vrai dire ce soir, je suis un peu trop fatigué pour avoir un avis très intéressant sur la question, qui d’ailleurs me semble au milieu du bordel ambiant assez secondaire (sinon sexuellement ca va, merci).
Mais tout de même, vous écrivez bien mon cochon.
mardi 28 septembre 2010 at 8:54
Le bordel, non ambiant, voilà une belle et bonne chose détruite par la gueuse via les bons soins de la veuve qui clôt.
Ça créait du lien social, du vrai pas de celui fugace créé par les divers happenings festifs offerts par les autorités municipales, départementales, régionales, d’Etat. On s’y retrouvait pour causer d’affaires, de choses de la vie quotidienne, le fils y allait se faire déniaiser et peaufinait son éducation. On pouvait y pratiquer le vice tout en permettant aux trottoirs d’être libres de ces étalages de chairs à peine masquées.
mercredi 29 septembre 2010 at 8:50
A propos de bordel, je recommande chaudement (hummm) la lecture de « Génie du proxénétisme » de Charles Robinson (au Seuil).
un petit lien, sur un très mauvais site, mais peu importe :
http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/genie-du-proxenetisme-ou-le-capitalisme-applique-au-bordel
mercredi 29 septembre 2010 at 2:25
A l’heure de l’atomisation des vies et du c’estmonchoix-etjet’emmerde, c’est pas demain la veille que les jeunes clients, au sortir de la boutique qui vend du sexe industrialisé, vont devoir affronter le regard désapprobateur d’un voisin (apud’ voisins, sauf un jour par an sur ordre de la mairie), d’un vieux (c’est dur de regarder les jeunes en biais quand on rase les murs) ou de n’importe qui d’autre susceptible d’éveiller un début de sentiment moral.
Donc, pour ce qui est de les avertir, bon courage.
mercredi 29 septembre 2010 at 2:52
Lisez donc les manuels pour éduquer ses enfants, écris par de sois-disant pédopsychiatres : on vous expliquera qu’il est normal que le petit enfant explore son corps et s’amuse avec son pénis et que, si cela vous dérange, il faut lui expliquer d’aller faire ça dans sa chambre (texto) ! Que celui lui passera et reviendra tout naturellement à l’adolescence !
Et puis je suis tombée sur un vieux livre d’éducation sexuelle fait par un médecin il y a une quarantaine d’années ; là, ce sage monsieur explique lui, qu’il faut apprendre aux enfants à ne pas s’exciter physiquement où l’on risque d’en faire des débiles (je raccourcis)
…
mercredi 29 septembre 2010 at 2:56
@ Paul
» que chaque pratique personnelle est acceptable (enfin presque toutes pour l’instant, mais je suis intimement persuadé qu’un jour, la pédophilie par exemple sera acceptée) »
M. Jack Lang l’a bien dit :
« La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages »
mercredi 29 septembre 2010 at 3:39
@ Cilouic
Oui, cette phrase de Jack est connue, mais cette citation si souvent utilisée hors de son contexte n’est pas l’élément le plus frappant.
Tout l’argumentaire scientifico-libertaire qui justifie la normalité de l’homosexualité peut être utilisé (et le sera) pour justifier la pédophilie, dès que l’on considère que l’enfant a une responsabilité individuelle suffisante. Or, à partir du moment où l’on aborde « les rivages de la sexualité puérile » et qu’on considère l’enfant comme un sujet désirant, pourquoi ne pas lui accorder le droit (à partir du moment où ce mot sera lancé, la fin sera proche) d’être un sujet désiré ?
Bon là je résume l’idée un peu vite, mais ça mériterait qu’on écrive un livre.Je rêve de voir un jour un réac expliquer cette idée dans une émission télé à des gay friendly offusqués.
vendredi 1 octobre 2010 at 7:24
Menpenti trouverait ça très bien de culpabliser les miséreux sexuels qui vont étancher leur soif libidinale dans les sex shop.
Fort bien.
Je dis ça, mais je crois que vous n’avez pas compris que la pornographie de masse actuelle rime avec le célibat et l’abstinence contrainte de ces mêmes masses.
Que s’il n’y avait pas de porno, il y aurait beaucoup plus de troubles sociaux et de prostitution.
Je ne connais pas la vie sexuelle des personnes qui commentent cet article. A vrai dire, je ne crois pas que ce soit un élément explicatif de leurs discours.
Chez moi, ça l’est.
Ayant connu la misère affective et sexuelle, j’ai juste l’impression qu’il veulent rendre encore plus malheureux les gens qu’ils ne sont, en voulant faire revenir la pornographie au « mystère », subtile manière de l’interdire, on ne va pas tout d’un coup moraliser la sexualité et encore moins la normaliser.
Quelqu’un qui rentre dans un sex-shop avec la peur au ventre, cela m’emeut plus qu’autre chose et contrairement à Menpenti, je ne crois pas que populariser l’oprobe à ce type de comportement résoudra le problème.
On parle quand même de mecs qui ont une vie tellement nulle à chier qu’ils sont obligés d’aller dans des cinémas pornos de quartiers ! Il est facile de les stigmatiser ceux-là. Pendant que les fils de bourgeois forniquent dans leurs rallyes cossus, que les bobos lèvent de la radasse dans les bars branchés et que les racailles virile des cités fascinent la gente féminine un peu écervelée, les masses laborieuses de gaulois, les bras cassés de céfrans se masturbent mollement sur un porno pour faire passer le stress et l’ennui. Croyez-moi sur du parole, c’est du vécu ce que je vous raconte, il y a une misère existentielle incroyable chez celui qui se branle. Et plus il se branle sur des scènes d’orgies dantesques, plus il se surprend à désirer la gentille fille rangée et l’histoire romantique qui va avec, comme le talisman qui conjurerait ses pratiques onanistes.
Les partisans de l’interdiction du porno, je les vois comme des ennemis de classe avant tout, des oppresseurs mondains qui ne sauront jamais ce que peut-être une vie sentimentale pauvre dans un environnement socio-économique et culture médiocre. Car il est toujours plus facile d’être malheureux en amour dans un château que dans son Hlm.
vendredi 1 octobre 2010 at 8:03
Ben tiens, c’est connu, les réacs qui animent la réacosphère sont d’immondes nantis qui vivent peinards dans leurs manoirs avec une nuée de jeunes femmes à la morale aussi légère que leurs garde-robe.
Il ne s’agit pas d’interdire la pornographie mais bien de la faire retourner dans le placard d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Ceci dit, à vous lire j’ai l’impression que vous liez le bonheur terrestre à une vie sexuelle à l’instar de celle de ceux que vous citez avec une pointe de jalousie. Comme si la recette du bonheur se cachait dans le pantalon ! C’est vraiment désespérant d’entendre encore et toujours ce type de discours au ras des pâquerettes.
vendredi 1 octobre 2010 at 6:21
Ce type de discours au ras des pâquerettes n’est pas déséspérant, il représente le sens ultime de notre présence en ces lieux.
Quand le dieu de la bible nous adresse ces paroles « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre », il ne dit pas autre chose.
Le bonheur terrestre sans vie sexuelle est simplement impossible. Le détachement et l’extase dans la contemplation mystique peut-être pour quelques élus, mais pas le simple bonheur accessible aux péquenauds.
Des hommes qui se masturbent seuls dans le recoin d’une chambre ne peuvent rien faire de grand dans ce monde, des hommes réduits à l’onanisme et au célibat dans une société où les rapports humains sont devenus impossible, ces hommes-là ne peuvent même plus transcender le bout de leur queue. Car Dieu est mort et la politique avec lui, tout projet collectif est condamné à l’échec. Il ne reste que l’argent et les sentiments.
Quelqu’un de pauvre économique et sexuellement ne trouvera de réconfort nulle part ailleurs. Fini les monastères et les couvents, finis les grandes expéditions coloniales et guerrière, si tu ne réussis pas tes amours et ta carrière, tu ne réussiras rien dans ta vie.
vendredi 1 octobre 2010 at 10:31
Je ne dis pas que le bonheur terrestre sans vie sexuelle est possible, je dis simplement que la sexualité n’en est qu’une des innombrables composantes et que trop de gens se focalisent dessus comme si c’était LA pièce essentielle. Ceux dont vous dressez le portait semblent souffrir de déficience dans les habiletés sociales. Bien que le société et les rapports humains aient évolués, fort heureusement on peut encore trouver l’âme soeur pour peu que veuille s’en donner la peine. Rien ne vient jamais tout seul en ce bas monde, il faut souvent souffrir. Dans ce cas cela veut dire se prendre par la main et lutter contre sa timidité maladive, la peur de l’autre ou de paraître gauche. Pour cela point n’est besoin de fréquenter les boîtes et autres établissements de nuit. Une terrasse de café, un jardin public, la rue suffisent.
vendredi 1 octobre 2010 at 11:01
@ Sidi Ben Vicious :
Et face à cette pauvreté sexuelle, cette immense solitude, cette angoisse existentielle, cette incapacité à la relation, cette réduction de la vie et du bonheur au fric et à la carrière (toutes choses que je constate et déplore tout autant que vous), vous proposez quoi ?
La branlette devant un porno ?
Et vous croyez que le mec, après cela, osera enfin concevoir une tendre relation avec la belle femme qu’il se trouvera un jour ? Aura plus de chance de s’épanouir, dans toutes les dimensions qui forment une vraie vie d’homme ?
Vous y croyez, vous, à ça ?
Non, c’est juste le contraire qui se passera, sa pauvreté sexuelle grandira, sa solitude itou, son angoisse existentielle de même, il sera encore moins capable d’avoir de saines relations -ne serait-ce qu’amicales- avec la gent féminine, et peut-être, s’il n’est pas trop abimé et ose encore sortir, mettra toute son ambition dans le fric et la carrière pour se donner une contenance et au moins réussir quelque chose. Car l’homme a besoin d’absolu, est même fait pour l’Absolu.
C’est bien cela qu’on observe.
Pour résumer, votre « remède » ne fait qu’aggraver le mal que vous déplorez : la branlette n’est sûrement pas une échappatoire à la misère sexuelle, au contraire. Pas plus que la vie au monastère, ne vous en déplaise.
Le but n’est pas de jeter l’opprobre sur quiconque, mais de comprendre ce qu’est une vie sexuelle épanouie qui réponde à la vocation de l’homme et de la femme. Et comprendre cette vocation n’est pas nier les difficultés qui vont avec : au contraire, c’est les connaître pour pouvoir les affronter en face, comme des couillus. Il y a pas mal de mecs ici, mariés ou non ; donc, quant aux difficultés, je crois que tout le monde peut témoigner à son niveau. Personne ne vous dira que c’est facile, et personne ne vous dira qu’il a tout bien réussi sans jamais faire d’écart.
samedi 9 octobre 2010 at 10:17
savez vous ami fromage que j’ignore ce que les artoyz sont
ne me laissez pas dans l’ignorance que diable !
de même j’ignore ce que le porte couteau woodoo peut être
un porte couteau certes
mais au delà je sèche
pour les godes ça va
j’en ai vu à la télé
et dans ficht club aussi
lorsque durden tyler rend visite à l’actreuse et qu’il avise le machin tremblottant sur la table de chevet et qu’elle lui dit « c’est pas un rival pour toi »
j’ignorait qu’un gode devait tremblotter
j’ai la faiblesse de croire que mon vit ou celui de m’sieur tout le monde doivent rester rigide et pas tremblotter sur leur base
là encore j’ai dû louper un épisode
c’est pas beau de vieillir
on se tient plus au courant
samedi 9 octobre 2010 at 10:40
je suis un peu comme sidi ben vicious
c’est pas les acteurs de porno qui me gênent le plus
leurs queues d’âne leurs couilles rasées leurs chattes épilées leurs anus extensibles leurs grognements et ahanements bestiaux
ce sont les spectateurs
ceux qui croient que c’est justement ça une vie sexuelle épanouie
ou plutot ceux qui croient que la vie sexuelle DOIT être épanouie
et riche
et variée
et implique de nombreux(ses) partenaires
et pour tout dire ce sont surtout ces faiseurs d’opinion qui me mettent mal à l’aise
ceux qui nous intiment ( ho mais subtilement hein ….avec onction….pas de façon brutale …on n’entend pas dans leurs discours de « que vous le vouliez ou non » ….on n’entend que « voyez comme c’est le pied comme on se rrrrrégale ! hummmm! ») ces ordres quasi subliminaux ces indjonctions inconscientes
comme de bouffer cinq fruits et légumes de faire une demi heure de marche rapide ou de cesser de fumer et de picoler
bref
ceux qui veulent faire de notre vie un paradis ( et le serpent dit à ève « vous serez comme des dieux »)
on sait que lorsque l’homme imagine le paradis ça fait tout de suite un enfer très acceptable
là c’est l’enfer de la misère sexuelle et effectivement il eut mieux valu ne jamais fermer les bordels
d’autand qu’on ne pourra jamais les rouvrir
enfin j’en cause j’en cause mais je les ait jamais connu
ni n’en ai eut besoin
mais j’ai conscience que certains pourraient en avoir besoin
sur je ne sais plus quel blogue un intervenant rapportait le fait qu’un participant à un émission sur les boxifs s’était fait tancer par une allonso quelconque sur l’air de « mais vous avez besoin d’aller aux putes …vous êtes un pervers môssieur ! »
ha si le mec avait eu de la répartie il lui eut rétorqué « madame si vous m’ouvriez vos cuisses je n’aurais point besoin de m’avillir et d’avillir ces solides lurrones que je salue ici «