Pour expliquer la mondialisation, la parabole de l’open space me paraît tout à fait pertinente. Pour rappel, l’open space désigne une configuration de bureau particulièrement à la mode depuis les années 90, dans laquelle les employés ne travaillent plus seuls ou par petit groupe dans des locaux fermés, mais où tout le monde travaille dans une grande pièce [space] ouverte [open]. Les postes de travail sont disposés sans cloison séparative. On parle parfois de « bureau paysager ».
1. Buts de l’open space
Comme la mondialisation, l’open space vise à faire tomber les frontières entre les espaces physiques et entre les gens. Le but est de décloisonner tous les espaces de travail, afin de créer une synergie [parlons corporate], de rapprocher les gens qui s’ignoraient quand ils travaillaient chacun dans leurs espaces personnels. Les postes de travail sont mobiles, et il suffit de brancher son ordinateur n’importe où ailleurs dans l’espace pour en faire son lieu de travail. L’espace n’appartient plus en propre à personne.
La mondialisation fonctionne de la même façon : puisque rien n’empêche d’aller d’un lieu de travail à un autre à travers l’open space, il n’y a aucune raison de continuer à produire local et cher quand on peut tout simplement aller produire syldave et pas cher. Comme l’espace est à tout le monde et qu’il est libre d’accès, le cynisme économique l’emporte beaucoup plus souvent sur la préférence locale, laquelle n’a plus de pertinence.
2. Avantages
Sans conteste, l’open space, comme la mondialisation, offre une réelle liberté de circulation. À l’époque des bureaux fermés, on n’osait pas forcément aller déranger Paul et Michel du bureau d’à côté pour dire bonjour ou faire une pause café-blabla. Dans un open space, vous savez tout de suite qui est là, qui est parti en réunion, qui a l’air très occupé, qui a l’air de faire une pause, etc., et rien ne vous empêche de vous promener à travers les postes de travail pour aller saluer Paul et Michel. L’espace étant désormais commun et élargi, il donne incontestablement l’impression qu’on n’est plus prisonnier de ses petits mètres carrés d’autrefois.
3. Inconvénients
Travailler en open space interdit toute confidentialité. Vos conversations téléphoniques sont à portée de tous vos voisins, ce qui est particulièrement pénible à vivre quand vous enguirlandez quelqu’un ou qu’au contraire vous vous faites enguirlander. Vous avez parfois besoin de passer des coups de fil privés [appeler votre banquier, prendre rendez-vous avec votre médecin, discuter de trucs importants et urgents avec votre femme,…] et vous êtes obligés de chuchoter ou de vous trouver un coin tranquille. Vous êtes obligés de penser collectif d’abord. Vous êtes sous le regard de tout le monde en permanence.
L’open space prétend faire bénéficier à tous des mêmes conditions de travail puisque tout le monde est dans le même espace. La réalité est beaucoup plus complexe : certains sont proches de la fenêtre et se plaignent des reflets sur leur écran ; d’autres sont situés juste en dessous du flux de la climatisation et se plaignent d’avoir froid en permanence ; quand l’un veut mettre un peu de musique il la fait subir à tous les autres, du coup tout le monde travaille avec les oreillettes de son mp3 et plus personne ne se parle ; quand l’un veut baisser le store parce qu’il n’arrive pas à travailler à cause du soleil, huit autres s’estiment lésés et se soulèvent contre son initiative ; si un collègue a une voix un peu forte il est impossible de l’isoler dans un bureau pour foutre la paix aux autres ; quand l’un veut faire entrer un peu d’air frais parce qu’il est au fond de la pièce, tous les autres se plaignent des courants d’air ; etc. La convivialité promise peut très vite devenir un enfer où, si on ne fait pas profil bas, on est détesté par tout le monde. Autre détail, mais qui participe à la dégradation progressive du plaisir de vivre : comme il n’y a plus de cloisons, on ne peut plus rien afficher, plus rien punaiser, on ne peut plus habiller son environnement à sa guise. C’est un détail, mais il signifie la dépersonnalisation, et même la dépossession globales des lieux de vie, ce qui est quand même très grave.
L’open space, comme la mondialisation, ignore totalement les situations particulières et les habitudes locales. À l’instar d’une réglementation européenne, il nie l’existence des modes de fonctionnements personnels ou locaux. Comme la mondialisation, il met en place des lois globales qui vont souvent à l’encontre du bon sens. Exemple : en fin de journée, quand il ne reste plus qu’un ou deux employés qui finissent leur travail, c’est tout un plateau de 250m² qui est encore allumé pour rien alors qu’une seule lampe suffirait. La loi globale écrase le particularisme. Le bureau fermé, au moins, permet à chacun de régler sa température et sa luminosité idéale, d’allumer sa radio préférée, sans le faire subir à tous les autres. On peut ouvrir la fenêtre sans créer de courant d’air pénible pour les autres, baisser le store comme on l’entend, et on peut même garder sa porte ouverte ! Bref, une communauté de petits espaces rend souvent la vie plus intelligente, plus gérable et plus confortable qu’une globalisation uniforme qui ne profite in fine qu’à une minorité.
4. Conclusion
Les dirigeants qui font travailler leurs employés en open space ne travaillent JAMAIS dans l’open space. Ils en font la promotion, mais ne le subissent pas. Ils ont toujours un bureau à l’ancienne, avec une porte qui ferme, et ils comptent bien conserver la confidentialité totale de ce qui s’y passe.
+++
Merci à >>>
jeudi 10 février 2011 at 2:01
Ah, la douce et ironique conclusion…
Quand au bureau privé des chantres de la mondialisation, il s’appelle Geneve, Monaco ou Dubaï non?
jeudi 10 février 2011 at 2:49
Bien vu.
Et tout comme Yag, bravo pour la conclusion.
jeudi 10 février 2011 at 2:50
Il y a open space et open space….
Ça peut franchement se justifier à petite échelle, pour une équipe qui travaille sur un projet commun ou une même ligne de produit par exemple.
Ca favorise incontestablement la communication entre les membres de l’équipe.
Après, les immenses salles avec 40 bureaux en open space et la loge du patron au bout qui surveille l’ensemble, et ou il faut réserver son bureau ou une salle de réunion, très peu pour moi….
jeudi 10 février 2011 at 3:32
http://fr.wikipedia.org/wiki/Panopticon
jeudi 10 février 2011 at 6:50
Quels magnifiques boxs, bien nets, identiques et interchangeables ! Malheureusement, on doit toujours faire face aux pathétiques tentatives de re-personnalisation par les employés. Ces connards y mettent des photos de leurs morveux sur nos beaux boxs uniformes ! Sans oublier les minis peluches gagnées à la foire de Trifouillis-les-Oies ! Ils veulent s’évader de leur travail aliénant, se rappeler qui ils sont, les salauds ! Minables replis identitaires que tout cela !
jeudi 10 février 2011 at 7:07
Vous oubliez les cubicules. Magnifique invention qui permet d’afficher ses photos de chatons, d’AK-47, ou plus si affinités.
jeudi 10 février 2011 at 7:09
Mazette, la Terre serait bien ronde!
jeudi 10 février 2011 at 7:12
open space ou pas, y’a toujours rien qui oblige à acheter ailleurs ce qu’on peut produire ici…
jeudi 10 février 2011 at 8:00
vous oubliez celui-ci :
jeudi 10 février 2011 at 8:00
Vous faites semblant de ne pas comprendre ou quoi ? Il n’a jamais été dit que l’open space entraînait les méfaits de la mondialisation, mais que c’était en quelque sorte le modèle réduit de la mondialisation.
Et vous savez très bien pourquoi on achète ailleurs ce que l’on pourrait produire ici. Parce que dans les pays du tiers-monde, on sous-paye les ouvriers, ce qui rend le produit fini meilleur marché. Vous même, entre deux voitures identiques, vous achetez celle qui est 5000 € plus cher ?
jeudi 10 février 2011 at 8:31
Allez, un peu de positif, on arrive parfois encore à produire moins cher qu’en Chine :
http://www.usinenouvelle.com/article/des-b-twin-moins-chers-a-lille-qu-en-chine.N141705
Reste à savoir pour combien de temps encore. C’est d’ailleurs la conclusion de l’article…
jeudi 10 février 2011 at 8:52
L’inconvenient majeur d’un tel espace ouvert reste incontestablement l’impossibilite de se concentrer plus de 10 minutes a cause du bruit ou des derangements intempestifs (vous etes au milieu de tout le monde = vous etes disponible).
jeudi 10 février 2011 at 8:54
L’open-space était déjà utilisé bien avant les années 90.
La preuve en image :
jeudi 10 février 2011 at 9:11
Emmanuel,
Avez-vous déjà comparé le prix d’une chemise made in France ou made in England avec le prix d’une chemise made in China ou made in Bangladesh ? Pour moi qui suis très riche et très snob, ça importe peu, mais pour Mme Michu, le choix est vite vu.
Les pauvres achètent des produits facturés au tiers-monde, les riches achètent des produits fins locaux.
Mais ça n’a pas de grand rapport avec mon article, comme le dit Barbara au commentaire n°10.
jeudi 10 février 2011 at 9:17
L’open space est la métaphore de la mondialisation mais aussi de l’immigration : abolition des frontières, main d’œuvre bon marché qui vient d’elle-même et maintient les salaires à la baisse, multiculturalisme et métissage, tout est interchangeable.
La gauche est pour. Le patronat est pour. La gauche rejoint le patronat. Paradoxe…
jeudi 10 février 2011 at 9:32
Je rejoins Aleric, l’open space n’est pas, je crois, une nouveauté… quand on lit les aventures du Petit Nicolas (un trésor de renseignements sur les années 50 en France), on voit bien que le papa de Nicolas travaille dans une grande salle avec ses autres collègues… bien sûr ça ne s’appelle pas l’open space, mais ça y ressemble fortement…
jeudi 10 février 2011 at 11:21
L’open space est une forme très raffinée de conception fasciste de la vie d’entreprise. L’entreprise est l’unité, l’entreprise est ce qui compte, l’employé est un agent, l’employé doit être performant, et pour cela surveillé, et quel meilleur surveillant que son voisin, qui se sent surveillé?
Ca vous semblera complètement anecdotique, sinon grossier, mais dans un open space on ne peut pas se curer le nez, de peur d’être surpris en train d’accomplir cet acte « sale », mais qui procure souvent un soulagement certain et qui est parfaitement anodin. C’est un signe.
jeudi 10 février 2011 at 11:35
On leur donnerait des bureaux individuels qu’ils n’en voudraient pas. Les gens veulent de l’open space. Comme ils rêvent de mondialisation. Ils n’en veulent plus des habitus locaux, des traditions. D’accord : il peut y avoir un mal-être. Des dépressions. Une ambiance de merde. Mais l’objectif, c’est les voyages 5 jours « à l’étranger » tout compris. C’est à dire des simulacres de tradition, exotique qui plus est, sans l’inconvénient que ça dure toute une vie. Tout est parfait.
jeudi 10 février 2011 at 11:52
Superbe article !
Merci monsieur F +
jeudi 10 février 2011 at 11:59
Très intéressant, et je confirme la conclusion. Je peux même vous dire qu’au départ, « le dirigeant » a voulu faire du zèle et jouer le jeu jusqu’au bout: trois mois plus tard, les cloisons -vitrées tout de même- étaient « remontées » autour de son bureau. Un mois plus tard, les vitres étaient « habillées » de lignes blanches permettant de masquer l’intérieur du bureau ouvert-fermé.
Autre remarque: il est toujours étonnant de constater que les fanatique de l’Open Space n’utilisent pas ou peu…Les transports EN COMMUN. La voiture, symbole de l’individualisme, devient le refuge des « cocooneurs ». Quand à l’habitat, il se transorme de plus en plus en hôtel cloisonné ou chacun vit sa vie avec sa télé, sa chambre, sa salle de bain, la cuisine n’étant là que pour servir de garde-manger. Normal, l’excès d’ouverture provoque immanquablement des réac’tions contraire….Mais vous savez déjà tout cela.
vendredi 11 février 2011 at 12:53
Très belle description, vous avez oublié le badge électronique pour les toilettes qui permet de décompter le temps passé à on ne sait quelle flanerie, signe indubitable de ce sentiment océanique qui saisit l’homme occidental dans sa liberté ineffable
PS : Faîtes gaffe à Kirikou
vendredi 11 février 2011 at 9:42
« open space ou pas, y’a toujours rien qui oblige à acheter ailleurs ce qu’on peut produire ici… »
Je serais curieux de savoir si faisiez partie des possesseurs de PC de la marque hexagonale Bull. Affreusement chers, affreusement nuls. Ou si vous possédez un de ces bijoux technologiques à 600/700€ nécessairement fabriqués dans un coin de l’Asie où la main d’oeuvre est peu chère ? La cohérence ça commence par là.
vendredi 11 février 2011 at 10:38
Bien vu, c’est tout à fait ça.
J’ai connu brièvement ce concept poussé à son paroxysme, c’est à dire un open space d’une chaîne d’information en continu qui contient à la fois les bureaux des ‘journalistes’ (des gamins de vingt-trois ans comptant sur Wikipedia et AFP/Reuters pour comprendre le monde) ET les plateaux télés des présentateurs.
Vous êtes sans arrêt dans le champ d’un bureau voisin ou d’une caméra. C’est le Panopticon retransmis en direct. Il faut voir la tête de ces ‘journalistes’ montant eux-mêmes leur propre ‘sujet’, dont les images sont issues de fils infos pré-mâchés, dont « l’angle » a été soigneusement dicté par le rédac chef, qui lui est un senior, bien sûr, et quil se retrouvent donc à l’image, en arrière plan flou, préparant le sujet qui vient. Vertigineux de stupidité.
Il va sans dire que le rédac’ chef a son propre bureau.
vendredi 11 février 2011 at 11:25
Artémise,
Je ne connais pas bien l’Histoire du bureau, mais vous avez tout à fait raison : travailler tous ensemble dans la même grande pièce est quelque chose de très ancien, qui a disparu avec les années 50 [plus ou moins], puis qui a fait sa réapparition sous une autre forme.
Il faut toutefois se souvenir que dans ces grands bureaux d’autrefois, régnait le silence et la discipline, comme dans une salle de classe. Ça nous apparaitrait aujourd’hui comme extrêmement austère. Je crois que c’est la démocratisation du standard téléphonique au sein des entreprises qui a mené au cloisonnement : quand tout le monde a pu avoir son propre téléphone sur son bureau, la question de la confidentialité et de l’autonomie de l’employé a remis en cause la disposition de l’espace. Autonomie de l’individu qui était au cœur de toutes les dimensions de la société : automobile, etc.
L’open space d’aujourd’hui, nourri à l’idéologie du loft et du fantasme que peut représenter un think-tank très cool, se veut convivial, grouillant, créatif quoi. Combien d’entreprises tout à fait banales se présentent aujourd’hui sous l’appellation pédante de « créatrices de solutions » et autre bullshit artistico-communicant ?
vendredi 11 février 2011 at 1:47
Fromage,
Vos questions sont tout à fait pertinentes. Et moi-même je crois que j’aurais du mal à bosser en Open Space (j’ai déjà du mal à travailler à la bibliothèque, alors…). pourtant paradoxalement je suis prof donc je bosse… devant des tas de gens.
Dans l’open space, je serais totalement incapable de travailler, je serais perpétuellement en état de stress.
Ce qui doit être, du reste, l’effet recherché pour faire travailler plus les gens.
Après, il doit y avoir une bête contrainte économique : mettre des tas de bureaux dans une grande pièce doit probablement coûter beaucoup moins cher que de trouver un endroit avec des tas de bureaux, ou de devoir monter des cloisons.
vendredi 11 février 2011 at 2:03
Mince , je ne savais pas que je travaillais en Open-Space depuis plus de 20 ans, les casiers de tri sont tous en enfilade que nous soyons 15,30 ou 2 les lumières sont toujours allumées au maximum, bof nous avons tous un I.Pod ou autres ustensiles pour sourdingue sur les feuilles de choux.Nous avons l’air de lO-bo-to-mi-sés complètement hagards .
vendredi 11 février 2011 at 2:17
F+, alors que vous parliez d’austérité d’avant les années 50, ça m’a tout de suite fait penser à nombre de bâtiments et de sièges d’entreprise conçu par Frank Lloyd Wright. Le Larkin Building et la Johnson Wax Tower sont des exemples parmi d’autres, il y a très peu de cloison, l’espace de travail est ouvert, mais la rigueur des formes, les proportions, les choix de matériaux et de décoration en faisait tout sauf quelque chose se voulant cosy, cool, ou festif. C’est de l’architecture plutôt écrasante, où l’homme se trouve petit. Il bosse en silence.
vendredi 11 février 2011 at 3:03
Artémise,
En effet, l’open space est censé être moins cher, et je pense que c’est vrai. En revanche, l’état de stress qui est censé faire travailler les gens, ça ne marche pas à tout les coups. Mettez-moi en état de stress, vous n’obtiendrez plus rien de moi, ça me paralyse et me braque contre les ordres reçus.
Gotfried,
Avant l’avènement de l’architecture glaciale et fonctionnelle, il faut vous figurer des locaux à l’ancienne, avec lambris et parquets, un poêle au fond de la pièce que les employés étaient tenus d’entretenir à tour de rôle ; ce genre de choses. L’apparition des faux-plafonds mouchetés et des tubes néons, qui forgent notre image archétypale du bureau, est quelque chose de « relativement » récent.
vendredi 11 février 2011 at 7:44
Fromage,
je suis dans le même cas: essayez de me stresser, de me mettre la pression, et je n’en fous plus une rame. C’est mathématique.
vendredi 11 février 2011 at 10:34
J’ai quitté depuis trois ans l’open space des bureaux immondes pour trouver le VRAI open space des grands espaces.
Adieu stress et pseudo-coolitude, bonjour action et real-sauvagitude. En bon « punk à diplômes » -ou « gardien de vaches diplômé », selon les sources.
« Que du bonheur ! », comme on dit maintenant.
Et enfin je peux me curer le nez allègrement.
Très bon article, et bonnes analyses en commentaires. On la fait quand, cette putain de révolution ?
samedi 12 février 2011 at 12:12
Je suis chercheur dans le privé, je travaille en open space (60 personnes), je confirme ce que vous en dîtes et apprécie le parallèle avec la mondialisation. D’ailleurs, durant mes études j’ai travaillé l’été en usine (mon père y était ouvrier, c’est tout le piston qu’il a pu m’offrir). J’étais sur une chaîne de montage, et votre billet me fait penser que l’environnement de l’open space est, finalement, similaire. Nivellement des conditions de travail par le bas…
samedi 12 février 2011 at 3:33
L’homme, comme les chats ou les grands fauves, est un animal territorial. Travailler en « open space », c’est détruire le territoire personnel, indispensable pour travailler de façon optimale.
Il ne reste plus que la solution suggérée par Pierre Desproges : pisser autour de son poste de travail pour marquer son territoire.
samedi 12 février 2011 at 9:25
L’Open Space, c’est le retour à l’état de nature dans l’entreprise.
Une resucée des razzias sur plaine et une promotion du brigandage moral. Faites disparaître les murs, vos collègues et vos supérieurs redeviennent tout d’un coup aussi cruels que des seigneurs de guerre mongols !
http://sainthaineux.blogspot.com/2011/02/lart-de-la-separation.html
samedi 12 février 2011 at 9:46
L’avantage de l’Open Space, c’est d’offrir des moments de décompensation particulièrement épiques dans les derniers espaces cloisonnés restants (chiottes, escaliers).
Tant qu’ils n’auront pas inventé l’Open Pipi-Room, je pourrais donc continuer à maudire mon patron en faisant des Kakato-geri au-dessus de la cuvette.
C’est même le sujet d’un superbe vidéo-clip de Vitalic:
dimanche 13 février 2011 at 1:27
De toute façon l’ open space est incompatible avec le tempérament français que traduit l’ adage selon lequel pour vivre heureux il est préférable de vivre caché, du regard des autres.
Cela explique entres autres le fait que nos maisons soient ceintes de murs contrairement à la tradition anglo-saxonne.J’ habite le sud et j’ ai constaté que la hauteur des murs s’ est progressivement alignée ces quinze dernières années sur une hauteur standard ( le mètres quatre vingt ).
enfin,on peut reconnaître la chambre d’ un étudiant français d’une université américaine au fait que sa porte est toujours fermée.
dimanche 13 février 2011 at 3:58
Argh ! Pwark !!! Ces affreux clapiers anonymes et sans âme qui poussent comme des champi entourés de murs de parpaings pas toujours crépis ? Typiquement français ???
Arrêtez vos délires !
Ça se dynamite, des trucs pareils.
dimanche 13 février 2011 at 11:40
« Les gens » veulent ceci, « les gens » veulent cela – et l’on dénoncera ensuite ceux qui se réclament « des gens » sans savoir ce qu’ils peuvent bien vouloir, ces gens qu’on fréquente le moins possible.
vendredi 18 février 2011 at 7:25
Moi j’ai depassé le stade du bureau paysagé.
J’en suis au poste nomade, à la journée, si dispo mais suffisamment nombreux saufs jours de pointe pour les lève tard.
Si l’on est cadre, on à le droit aux bureaux binômes/solo à la journée.
AVANTAGES
Si vous vous retrouvez en face d’un con, vous changez de place au prochain coup.
Si vous trouvez un collègue sympa ou utile, vous vous remettez à coté de lui le jour suivant.
Donc les gens s’engueulent moins, c’est plus calme.
Pas de bordel perso sur les bureaux des autres.
Chacun à la même chance d’être prés de la fenêtre.
Bonus des petits lounge individuels pour téléphoner en paix (on s’identifie sur le téléphone du bureau ou du lounge que l’on choisi)
INCONVENIANTS
Pas de bordel perso sur SON bureau.
ZERO personnalisation.
Les retardataires on moins le choix des places.
dimanche 20 février 2011 at 10:20
Des lounge au bureau ? Pourquoi pas des masseuses thaïlandaises, aussi ?
Tsss… Vivement le retour des directeurs du personnel avec blouse grise et chronomètre…
mardi 22 février 2011 at 11:11
Comparaison audacieuse mais pertinente. Bien vu!
La « Weltwoche », journal suisse, avait détaillé le monde de l’open space il y a quelques années. C’est ici:
http://www.weltwoche.ch/ausgaben/2004-25/artikel-2004-25-da-lachen-ja-die-huehner.html
On y cause aussi des odeurs de curry qui envahissent tout le plateau pour peu que quelqu’un s’avise de dégainer son déjeuner. Serait-ce une métaphore de la mondialisation de la malbouffe?
mardi 22 février 2011 at 11:12
– Précision utile: le texte de la Weltwoche est en allemand.
jeudi 24 février 2011 at 5:36
Ahhh l’open space…
L’espace de travail repensé façon atelier.
Qui a dit usine ?
lundi 7 mars 2011 at 6:36
Les bruits des clavier, il n’y a probablement rien de pire. Ce que je préfère dans les open space, c’est les vidéos sur Internet des gens qui craquent et des putes qui filment avec leur dumbphone, et les tordus comme moi qui matent ça.
Etant infographiste, j’ai eu droit selon les contrats à travailler dans de grosses boîtes de jeux (Ubi, Quantic, etc.). Une putain d’horreur, et ça c’est sans parler de la moyenne d’âge et de la vacuité politique qui vous donne des envies de réaménagement de ressources humaines à coup de M16.
http://membres.multimania.fr/ubifree/Index2.htm
Si ce n’est pas l’enfer, on n’en est pas loin, à coup sûr. Evidemment, le sergent chef en charge avait son piti box tout à lui. ‘Culé.
samedi 12 mars 2011 at 4:20
Le lien d’un sketch de Damien Lecamp qui m’a fait beaucoup rire : http://www.youtube.com/watch?v=RPGIJhwz_iU
A propos d’Open space, je viens de clore un stage d’un mois (rémunéré à hauteur de 30% du SMIC) dans une grande entreprise internationale (mais française) au sein du service Diversité, dans le cadre de mes études (je fais un BTS en Précarité). Le dernier jour, deux de mes collègues discutaient entre elles. L’une qui est très axée sur la lutte de toutes les discriminations, pour une meilleure visibilité des « minorités sexuelles », une intégration des « minorités ethniques » (même si ce terme est banni, on lui préfère un autre dont je ne me souviens plus), etc., bref une authentique Social-Démocrate.
Alors qu’elle discutait avec sa collègue, elle était tellement gênée à l’idée de devoir utiliser les mots « races » ou « ethnie » qu’elle a parlé de – première fois que j’entends ça – « typologie ».
samedi 14 Mai 2011 at 10:28
Excellent article, je m’y suis totalement retrouvé. Merci.
dimanche 15 Mai 2011 at 7:33
[…] Open space et mondialisation […]
mardi 11 octobre 2011 at 10:28
! URGENT !
Bonjour,
Je suis intéressé par l’image qui illustre votre article.
Pourriez-vous me communiquer les coordonnées du photographe afin d’obtenir l’image en haute définition.
Merci d’avance pour votre réponse et pour votre aide.
Meilleures salutations
mardi 11 octobre 2011 at 10:52
Yves,
J’ai trouvé cette photo grâce à Google Images, je n’ai aucune idée de sa provenance originale. Je ne peux donc absolument pas vous aider. Tentez une recherche avec Similar Images, mais je doute que ça porte ses fruits. Désolé…
jeudi 10 Mai 2012 at 5:15
[…] invention, que l’open-space. Un cadre de travail idéal si on a de sérieux problèmes d’audition doublée d’une […]
jeudi 10 Mai 2012 at 5:18
Je suis tombée sur ton article en cherchant une photo pour alimenter le mien! J’en suis arrivée à la même conclusion que toi, sauf que j’écris comme un pied, du coup j’ai fait court en texte, plus long en image 😀 http://noyerlepoisson.wordpress.com/
vendredi 8 juin 2012 at 10:38
Le dessin à la fin : « C’est le seul endroit de la boîte qui ne soit encore en open-space », faut voir, bientôt ce sera comme les toilettes dans « Full Metal Jacket » :
mercredi 27 Mai 2015 at 2:01
l’open space que l’on veuille ou non reste un moyen de surveiller les gens. pour moi c’est inconcevable de travailler en open space, bavardages, regards, rires, bruits de tout genre.. non merci. pour moi c’est très important d’avoir un espace libre je préfère travailler dans un bureau qui me permet de respirer et de me sentir libre.. un bureau avec plusieurs collègues mais pas d’open space.