octobre 2013
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vendredi 18 octobre 2013
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En 32 secondes l’excellent Fabrice Luchini explique pourquoi il adorerait être de gauche. Évidemment c’est savoureux, c’est à écouter avec malice, et c’est à voir ici >>>
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Cette courte déclaration de Luchini condense ce que disait déjà ChicType (incontestablement le meilleur blog de cette époque) en 2004 dans un article intitulé « Je n’aime pas le journal Libération », et que je vous copie-colle ci-dessous parce qu’il n’a pas pris une ride et qu’il est toujours aussi nécessaire.
« Le journal Libération est un bon outil de validation d’opinions. Il m’arrive de vérifier que je ne me trompe pas. Je lis « Libé », et si le journal défend la position inverse qui est la mienne, alors je sais que je ne me trompe pas. Parfois nos opinions convergent, alors je réétudie la question, et à ma grande surprise, il m’arrive parfois d’être d’accord avec Libération. Mais c’est sacrément rare et tellement cocasse que lorsque cela se produit, j’éprouve une sorte d’euphorie. J’ai l’impression un court instant d’être socialiste, et c’est agréable de se sentir socialiste.
J’aimerais bien être socialiste. Ça me permettrait de me sentir intégré à la grande famille médiatique et artistique. Ça me permettrait d’être en phase avec la politique de ma ville. Ça me permettrait de ne pas me sentir insulté par les gens qui s’expriment à la télévision. Dix fois par jour, en lisant les journaux, en allumant le poste ou en regardant les affiches citoyennes de mon merveilleux quartier pluriel de Belleville, j’aurais l’impression d’être en phase avec mon époque, d’appartenir pleinement à cette société et de ce fait j’aurais le sentiment profond d’être chez moi, parmi les miens. Si j’étais socialiste, Bénabar, Mickey 3D et Sergent Garcia exprimeraient des choses qui sont au fond de moi et je prendrais plaisir à les écouter. Je serais fier d’ appartenir au pays qui dans 50 ans sera à majorité musulmane mais avant tout laïc. Je serais content aussi de voir ce bout d’occident devenir une sorte de Brésil sans palmiers.
Oui mais non. En général, quand je lis Libération, je comprend que j’appartiens à ce qui doit se nommer le camp ennemi, la bête immonde m’ayant sans doute contaminé par morsure un jour où l’autre, en dépit de mon plein gré bien sûr (comme tout citoyen de mon acabit, je suis avant tout un type qui souffre, qui exprime un désarroi et qui au fond demande à l’État qu’on l’aide à faire son bonheur ) à moins que ça soit un problème de réincarnation, autant que je me souvienne, j’ai toujours vomi les gens du style Jospin, Delanoë, Marie Georges Buffet, etc… Mais le pire pour moi, c’est quand même ces gens qui se définissent comme « sociologue », « psychanalyste » ou « intellectuels », en général « maître de conférence » dans une université à la con (Saint Denis ou Nanterre) et qui ont droit à la page « opinion » de Libération.
Ce qui est utile de lire dans Libération, c’est la critique cinéma. Ils aiment ce que je hais et haïssent ce que j’aime. C’est utile quand il faut choisir un film. Exemples:
Le Village de M. Night Shyamalan, que Libé titre « parabole bondieusarde et réac. »,« du plaisir, les spectateurs de cette sinistre parabole risquent de n’en éprouver aucun. », « navet janséniste », « Le village de Shyamalan fait passer la Petite Maison dans la prairie pour Sodome et Gomorrhe. ». « Le village n’est-il pas une sorte de réserve pour WASP archaïques, ces Anglo-Saxons blancs et protestants que le cinéaste venu d’Inde regarde avec circonspection ? Shyamalan ne nous invite-t-il pas à quelque parallèle lourd de sens avec l’Amérique traumatisée par le 11 septembre ? Encore faudrait-il que la morale du film celui qui a péché doit être puni pour que la vie «normale» reprenne son court ne nous dise clairement dans quel camp se range le cureton Shyamalan. Il fait mine de s’inquiéter de l’isolationnisme de ses héros culs-bénits, mais montre surtout qu’il comprend leurs craintes et éprouve pour eux de la sympathie. Pas nous. »
Ça donne envie d’aller voir ce film, non? Ça doit être le même critique qui qualifiait le film « Amélie Poulain » de film pétainiste. Étonnant aussi de voir à quel point le critique ne juge le film que par le biais de la morale et de la politique, comme si le talent était défini par le champ idéologique. Effectivement, le film de M. Night Shyamalan est différent de tout ce qui se fait car c’est un des rares films qui ne versent pas dans l’universalisme, dans le trip « on est tous frères sur la terre », dans le « tous ensemble » mondialiste. N’importe qui aurait pris le point de vue inverse de M. Night Shyamalan, et aurait fait en sorte que le Village s’ouvre avec bonheur au reste du monde. Que M. Night Shyamalan ai choisi une autre option fait particulièrement chier le critique de Libération, et ça, c’est un plaisir.
Autre film où Libé crache son venin, l’excellente « Armée des Morts », sous titrée « Remake insipide et apolitique du chef-d’œuvre de George Romero. », Libé reprochant principalement à ce film de ne pas avoir de message politique aussi évident que l’original, « Zombies » de Romero. Hors c’est précisément la grandeur de ce film, en gommant le message, qui exprimait aussi une forme d’idéalisme, l’auteur de la nouvelle version en a fait un film désespéré moderne.
« Zombie » était une mise en garde par rapport à la société de consommation, or dans cette société nous y sommes, ça n’a plus d’intérêt de faire une mise en garde. Et c’est justement parce que de facto le film ne peut plus se permettre le luxe de mettre en garde que finalement, le message social est encore plus désespéré que la version des années 70. Comme si on allait expliquer que le feu ça brûle à un grand brûlé ! Mais ça, dans un cerveau nécrosé par l’œuvre de de Dziga Vertov d’un critique de Libération, c’est difficile à comprendre. Dans la version originale il y avait aussi une certaine empathie vis-à-vis des zombies, la parabole étant : le supermarché, c’est l’Amérique, et les zombies qui essaient d’y rentrer, ce sont les crevards qui peuplent la planète et qui veulent eux aussi des richesses, en gros, le tiers-monde. Dans la nouvelle version, il n’y a plus cette empathie. Là aussi c’est un choix qui démontre qu’on a radicalement changé d’époque, que le zombie ne peut plus être perçu seulement avec le prisme humaniste du « bon sauvage », victime avant d’être bourreau. C’est aussi cela qui était extrêmement noir dans cette deuxième version et qui colle profondément à notre époque, on ne peut même plus se permettre d’avoir pitié pour ces sauvages sanguinaires…
(« Hey, monsieur le critique de libération, les seventies c’est terminé! »)
Parfois aussi dans Libé ils aiment les films. Par exemple, « Gozu » de Takashi Miike, qui a réussi à se faire pâmer le critique de Libé devant tant d’audace. « Gozu » est simplement le plus mauvais film que j’ai pu voir au cinéma de ma vie. C’est laid, ça n’évoque rien, c’est pédant, c’est consternant, c’est chiant, c’est provoquant mais sans conséquence, c’est opaque pour un non-japonais, c’est de la merde en boite pour connard de critique de Libération. Et le critique de Libé aime. C’est si différent, si original, faut être si ouvert pour apprécier de film…
Hormis allumer le feu, Libération a donc une utilité, celle de m’indiquer quels films ils haïssent que je peux aller voir, et quels films ils aiment qu’a priori je dois éviter. »
vendredi 11 octobre 2013
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Copie de l’article paru dans Sud-Ouest. Mes commentaires sont en gras.
Une « usine à bébés » va voir le jour en Inde
Autorisée depuis 2002 en Inde, la gestation pour autrui est devenue une gigantesque industrie et attire de plus en plus de convoitises.
La gestation pour autrui et le recours aux mères porteuses sont encore beaucoup discutés en France, mais certains pays du monde sont déjà passés à la vitesse supérieure. En Inde, une immense clinique est en train de sortir de terre à Anand, dans la province du Gurajat, sous l’impulsion de Nayna Patel, une femme médecin, spécialiste de la fécondation in vitro, formée à Singapour, en Angleterre et en Corée du Sud. L’établissement abritera des centaines de mères porteuses qui aideront des couples occidentaux infertiles à concevoir un enfant.
Selon BBC news, le marché indien de la gestation pour autrui est estimé à plus d’un milliard de dollars par an, dans un pays où un tiers de la population vit avec moins de 0,6 dollar par jour. Pour porter un enfant, une femme pourra espérer toucher jusqu’à 8000 dollars.
Ça c’est si l’enfant se porte bien, si la gestatrice se porte bien et respecte les termes de son contrat, si les parents sociaux n’abandonnent pas le projet en cours de route, et si la livraison est jugée conforme. Sinon ça fait des remises de prix (-50% pour le bec de lièvre ou le doigt surnuméraire), des procès (spina bifida non détectée = tribunal pour vice de fabrication), des remboursements (IVG, IMG), ou des invendus soldés (trisomie, avortement voulu par les parents sociaux mais refusé par la mère gestatrice qui se retrouve avec un « projet parental » sans parents). Vous ajoutez la loi de la concurrence entre cliniques, les forfaits et formules, et vous avez des être humains « Premium » ou « Discount ».
Interrogée par la BBC, Ashok, le mari de l’une de ces mères porteuses, se réjouit de pouvoir acheter une maison avec l’argent gagné : « Mes parents seront heureux que leur fils et sa femme aient réussi à construire une maison. Notre statut social va s’améliorer, ce sera une bonne chose ».
Le médecin reçoit énormément de demandes, et a établi des critères de sélection stricts. « Les femmes doivent avoir moins de 45 ans, être en bonne santé et avoir déjà eu au moins un enfant, pour éviter qu’elles ne s’attachent au bébé » explique-t-elle dans un reportage de la National Geographic Channel.
Bah tiens, bien sûr, c’est bien connu : plus on a d’enfants, moins on s’attache à eux. Au bout du troisième enfant, toute femme vous dira qu’on se souvient à peine de son prénom, et après le quatrième on oublie même son existence.
Nayna Patel demande tout de même 28 000 dollars aux parents souhaitant concevoir un enfant, une marge plus que confortable mais toujours inférieure aux tarifs pratiqués aux Etats-Unis.
Loin de promettre « l’égalité devant la parentalité », la GPA est donc un luxe réservé aux ceux qui ont les moyens de se payer un enfant. Sauf si cela devient un droit, financé par un gouvernement comme l’est la Sécurité Sociale. Cela signifierait alors l’existence officielle du « droit à l’enfant » (déjà réel dans les faits et dans les esprits) et le financement des enfants par l’impôt.
Et cela crée évidemment une attente énorme de la part des parents vis-à-vis de leur enfant : « on t’a payé 28.000 dollars et tu veux faire laveur de vitres ? Non mais ho, c’est quoi cette arnaque ? Je te rappelle que ton père génétique a fait Harvard, lui ! Je savais bien qu’on n’avait pas sélectionné le bon embryon sous le microscope. On va en décongeler un autre : on a un bon de réduction pour la deuxième grossesse. »
Contre les critiques qui l’accusent d’exploiter la pauvreté et le corps de ces femmes, le médecin se défend : « Ces femmes réalisent un travail physique et elles sont rémunérées pour cela. Elles savent qu’on n’obtient rien sans peine. Font-elles quelque chose de mal ? Ont-elles tué quelqu’un ? (…) Commettent-elles un acte immoral ? Non. Que font-elles ? Elles font une bonne action en offrant un bébé à quelqu’un. »
Être enceinte n’est pas un travail, ni un métier. Encore une fois, le progressisme et l’égalitarisme font le lit de la marchandisation des choses qui échappaient jusqu’alors aux lois du capital.
Les mères porteuses signent un contrat d’obligation d’abandonner à des tiers l’enfant qu’elles portent (sauf à considérer qu’elles ne sont pas des personnes – en l’occurrence des mères – mais juste des ventres) ; elles s’engagent à avorter d’un enfant porteur de maladie contre leurs propres convictions (selon la tolérance de la famille adoptante qui passe commande) ; elles sont soumises à une privation de liberté forcée pour garantir un meilleur état de santé possible de la mère et de l’enfant, ce qui constitue de graves entraves à la liberté individuelle et à la responsabilité individuelle ; et la mise en fabrication d’êtres humains sur commande (projet déjà terrifiant) se double de celui, inévitable, de l’eugénisme puisqu’il y a sélection et élimination (l’eugénisme est toujours condamné par la CEDH).
Et évidemment, elles n’ « offrent » rien du tout, puisque ça coûte 28.000 dollars. Est-ce que mon boulanger m’ « offre » une baguette contre 90 centimes ? Non, cela s’appelle un achat de marchandise ou de prestation. Si c’était gratuit, ça se saurait. La notion d’altruisme que semble contenir le « Pour Autrui » est donc un terrible piège sémantique. Mon boulanger ne fait pas du Pain Pour Autrui : il l’échange contre du fric. Même si ça paraît vulgaire d’échanger du pain contre du fric.
Depuis le début du projet, Nayna Patel aurait déjà accompagné la naissance de plus de 500 bébés. Les couples viennent de partout : Angleterre, Allemagne, Canada, et beaucoup des Etats-Unis, occultant les dérives du système par le bonheur d’être enfin parents.
Le système ne « contient » pas de dérives, c’est le système en lui-même qui est une dérive.
« Vous ne savez pas ce que c’est de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Vous ne savez pas ce que c’est de ne pas pouvoir… s’occuper d’une famille. Ensemble (avec la mère porteuse), nous nous sommes offert l’opportunité de commencer une vie que nous n’arrivions pas à construire seule. » expliquait il y a quelques années l’une de ces mères américaines dans le célèbre programme d’Oprah Winfrey.
Mais voir de riches étrangers payer des Indiennes pauvres pour avoir un enfant soulève des questions éthiques chez beaucoup d’Indiens. Interrogée par l’Express, l’association pour le droit des femmes All India Democratic Women’s s’inquiète de « la pratique même de la gestation pour autrui dans un pays où les femmes n’ont pas de ressources financières ».
C’est reparti pour un tour de luttes de classes exploitées et exploitantes, créées et encouragées par la gauche. C’est magique.
Après l’interdiction du recours aux mères porteuses pour les célibataires et couples gays en début d’année, le gouvernement indien pourrait de nouveau opérer des régulations dans les mois à venir.
mercredi 2 octobre 2013
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« Modernisation, gain de temps, automatisation : la liste n’est pas encore close. Tout comme pour les radars automatisés, ce sport national qui consiste à tenter de faire sauter son PV devient quasi impossible. « Il n’y a plus de passe-droit, a assuré Jean-Jacques Debacq. Tout le monde paye. » Résultat attendu : « Un taux de recouvrement supérieur », a souligné Michel Guillot, préfet de Seine-et-Marne, précisant toutefois qu’il « n’y aura pas plus de contrôles ou de verbalisations ».
L’expérience seine-et-marnaise est prévue pour durer jusqu’au printemps. Une fois évaluée, elle est destinée à dépasser largement les routes de la Seine-et-Marne. »
Le Pays Briard, le 10 septembre 2012
En effet, déjà le 24 mai 2012 :
« […] dans les départements où le PVE a été mis en place, les contestations ont chuté de moitié. «Elles sont passées de 10 % à 4,7 %. Le système est mieux accepté», assure le préfet Jean-Jacques Debacq, directeur de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai). Enfin, l’informatisation met fin aux PV que l’on faisait encore sauter en faisant jouer ses relations… «Cela représentait quand même 10 % des amendes», poursuit Jean-Jacques Debacq. C’est donc autant d’argent qui sera récupéré par l’État… »
Le Figaro
C’est pourquoi :
Jean-Jacques Debacq, directeur de l’Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI), fait payer par son administration – c’est-à-dire par le Trésor public – ses contraventions routières du dimanche à bord de son véhicule de fonction, une Peugeot 508.
Le Monde, le 30 septembre 2013
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Le Mariage Pour Tous est soutenu en immense majorité par des gens qui ne veulent pas du mariage pour eux-mêmes, et en premier lieu le Président de la République qui ne donne même pas l’exemple. Mais comme ce dernier a déclaré qu’il n’aimait pas les riches alors qu’il en est un autre, on comprend qu’il veuille éviter ce genre de contrat, de peur de se faire pincer très fort dans l’implacable porte de la fiscalité en mode play.
Le Ministre du budget, spécialement chargé de la lutte contre la fraude fiscale, pratiquait la fraude fiscale en Suisse en plus du mensonge et de l’absence totale de scrupule.
Les socialistes ont un gros problème de conscience à évacuer les camps Roms, sauf quand ils sont sous leurs propres fenêtres.
Le fils de la ministre de la santé est en prison pour extorsion de fonds.
Lorsque Christiane Taubira était députée de Guyane, elle avait tenté de faire annuler purement et simplement la condamnation par le tribunal de Bourges (avec dispense de peine) d’un de ses fils pour complicité de vol.
Ajoutez à cela la kyrielle des socialistes, élus compris, qui fraudent allègrement la carte scolaire pour ne pas avoir à supporter au quotidien les effets des politiques pour lesquelles ils votent sans interruption depuis quarante ans.
Ou le fossé qui sépare radicalement l’opinion populaire massivement favorable au bijoutier de Nice et celle de la cour politico-médiatique qui se refuse à seulement comprendre le pourquoi d’un succès d’adhésion spontané.
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Bref, nous sommes gouvernés par des gens qui ourdissent pour le peuple des projets contraires à leurs propres intérêts, au nom de la représentativité populaire que la république est pourtant censée organiser et garantir. Vous en tirez les conclusions que vous voulez, mais en ce qui me concerne je suis partisan de « couper et brûler les arbres qui ne portent pas de bons fruits », qui est une mesure de bon sens.