avril 2011


J’ai découvert grâce à Woland l’existence du blog « Je vais bien, merci / Les filles des 343 salopes« . Son ambition : affirmer haut et fort que l’avortement n’est pas du tout traumatisant, témoignages à l’appui. J’y avais déposé, en guise de commentaire, l’URL d’un site aux vues divergeantes. Le commentaire a été effacé, et j’ai reçu un mail m’en informant. Après quelques échanges très brefs avec une des responsables du site, j’ai finalement reçu cette dernière réponse :

« Exerce ta liberté d’expression ailleurs, pas chez nous. »

Si vous voulez jeter un œil au site en question, c’est par là >>>
Mais ne vous avisez pas d’avoir un avis ou un témoignage contraire au leur, ça va les fâcher tout rouge. La Vérité sans la Liberté, ça s’appelle la Pravda.

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Un certain Joël-Didier Engo est à la tête de l’association « Nous pas bouger » qui, comme son nom l’indique parfaitement, s’occupe de …migrants et de nomades. Je ne résiste pas à l’envie de publier ce petit visuel qui apparaît dans un de leurs article, promouvant le métissage politique, et sur laquelle …n’apparaît aucun métis.

On peut donc afficher publiquement des programmes politiques raciaux en France, c’est merveilleux. Surtout quand on sait que les races n’existent pas. Il va de soi qu’une telle association baigne dans la subventionnite ordinaire. Hop, 4500 euros dans la popoche. Merci qui ? Nous remercier contribuables Paris !
Le site est ici >>>

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Un ami m’informe que le PSG a lancé une grande campagne « Les débiles parlent aux débiles ». Je vous laisse admirer le travail, petite merveille de pédagogie, de communication et d’esprit sympa, qui prouve combien le niveau monte, et que, globalement, le bilan du progressisme est positif.

L’histoire ne dit pas si la campagne se sensibilisation s’accompagne d’une distribution de nounours et de biberons à l’entrée du stade, et de câlins gratuits à la mi-temps.

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Et je découvre grâce à un autre ami cet ébourriffant article du Point :

Nous y apprenons donc qu’il existe des gens « génétiquement plus riches que d’autres ». Si ce n’est pas une apologie de la hiérarchie raciale, je ne sais pas ce que c’est. C’est sans doute ce qu’on appelle « la libération de la parole raciste ». Et c’est dans Le Point, hein, pas dans un torchon national-socialiste. On apprend en outre qu’au contact des übermenschen subsahariens, nous afons une okkasion inezpérée d’enrichir nos kromosomes, ach ; ce ki nous permet d’enfisacher enfin la République de Mille Ans dont a besoin le Noufel Homme Zupérieur !

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Mais à part ça, tout va très bien, tout va très bien.

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Mets du son, coco. Pousse les potards à fond et fais-en bien profiter tes voisins. C’est de la bonne, c’est moi qui te le dis. C’est arty-freaky-punky et ça fait du bien par où ça passe.

 

« Nul n’est prophète en son pays », « à chaque jour suffit sa peine », « on reconnaît l’arbre à ses fruits » ; on croit souvent que ces petites expressions sont issues de ce qu’on appelle la sagesse populaire, on oublie qu’en réalité c’est à Jésus himself – qui s’y connaissait en mots d’esprit[*] – que nous les devons. Petite compilation.

Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre.
Matthieu 4,4

Arrière, Satan ! [Vade retro, Satanas !]
Matthieu 4,10

On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau.
Matthieu 5,15

Quand vous dites ‘oui’, que ce soit un ‘oui’, quand vous dites ‘non’, que ce soit un ‘non’.
Matthieu 5,37

Aucun homme ne peut servir deux maîtres […].
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
Matthieu 6,24

À chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 6,34

Enlève d’abord la poutre de ton oeil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’oeil de ton frère.
Matthieu 7,5

Ce qui est sacré, ne le donnez pas aux chiens ; vos perles, ne les jetez pas aux cochons.
Matthieu 7,6

Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte.
Matthieu 7,7

C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre mauvais donne des fruits détestables. […] C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Matthieu 7, 16-20

Laisse les morts enterrer leurs morts.
Matthieu 8,22

Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Matthieu 9,12

On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres.
Matthieu 9,17

Celui qui a des oreilles, qu’il entende !
Matthieu 11,15

Si l’un d’entre vous possède une seule brebis, et qu’elle tombe dans un trou le jour du sabbat, ne va-t-il pas la saisir et la faire remonter ?
Matthieu 12, 11

Tout royaume qui se divise devient un désert ; toute ville ou maison qui se divise sera incapable de se maintenir.
Matthieu 12,25

Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.
Matthieu 12,30

C’est à son fruit qu’on reconnaît l’arbre.
Matthieu 12,33

Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa propre maison.
Matthieu 13,57

Laissez-les dire : ce sont des guides aveugles pour des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous les deux dans un trou.
Matthieu 15,14

Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
Matthieu 18,12

Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers.
Matthieu 19,30

Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux.
Matthieu 22,14

Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Matthieu 22,21

Guides aveugles ! Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau !
Matthieu 23,24

L’esprit est ardent, mais la chair est faible.
Matthieu 26,41

Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu.
Marc 10,25

Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre.
Jean 8,7

 

[*] LOL

C’est chez Rue89, bien entendu >>>

Magnifique. Tout y est. Le collège Léon-Blum, la problématique de l’entretien d’embauche exposée au grand jour, l’enrichissement qui s’avère n’être qu’une substitution appauvrie,… Plus que nu, le roi est carrément écorché.

Ça fait sept ans que ces lignes ont été rendues publiques, mais manifestement tout le monde s’en fout. Ça s’appelle le Rapport Obin, ça date de 2004, et ça a été commandité en haut lieu pour établir un constat écrit de faits bien connus depuis trèèèès longtemps. Extraits :

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Les manifestations d’appartenance religieuse semblent être, à tous les niveaux du système, la classe, l’établissement, l’académie, l’objet d’une sorte de refoulement, ou de déni généralisé de la part de beaucoup de personnels et de responsables : chacun commençant généralement par déclarer qu’il n’y avait pas matière à nous déplacer car il n’y avait rien à observer ou ne se passait rien dans sa classe, son établissement ou son secteur de responsabilité. Nos observations ont très souvent contredit ces affirmations liminaires. À l’issue de nos travaux, il nous semble clair que les informations circulent très mal sur cette question à l’intérieur de l’éducation nationale, et qu’en conséquence la conjecture la plus probable est que les observations transcrites dans ce rapport sont sans doute en deçà de la réalité des établissements observés, tant la tendance de nombre de professeurs, de conseillers d’éducation ou de personnels de direction est, en ce domaine, de celer une part de leur réalité professionnelle.

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Les quartiers que nous ont décrits nos interlocuteurs sont des quartiers de souffrance, et en souffrance. La plupart des habitants n’ont pas le choix d’en partir, et ceux qui l’ont, les jeunes décrochant un diplôme ou un emploi stable notamment, le font en général dès qu’ils le peuvent. En fait, presque toujours la même histoire nous a été racontée : celle de l’homogénéisation progressive, et souvent achevée, d’un ancien quartier ouvrier caractérisé il y a peu encore par une certaine diversité des populations, et sa transformation en une « cité ghetto » dont les « Français » et ceux disposant de revenus stables sont progressivement partis pour s’installer dans des zones plus résidentielles. D’autres épisodes se répètent également à l’identique : l’arrivée de familles de plus en plus précarisées, le regroupement ethnique sur la base de la cité ou d’un immeuble ; l’effondrement du prix du foncier, suivi du désengagement ou de la démission de certains bailleurs, publics et privés ; plus récemment l’arrivée d’une palette de nouvelles nationalités.

La prise de conscience de se retrouver « entre soi » s’est faite souvent au milieu des années quatre-vingt-dix, parfois plus récemment. Le départ des commerces « européens » a contribué à faire fuir les dernières familles « françaises » (en fait souvent d’origine italienne, espagnole, polonaise ou portugaise) qui le pouvaient. Ne sont restées que les plus précaires, souvent des femmes seules et sans revenus, avec des enfants, le « quart monde ». Parfois le départ des anciens habitants a été accéléré par quelques violences bien ciblées ; c’est le cas par exemple de cet ancien quartier expérimental d’une préfecture, vitrine de la mixité sociale des années soixante-dix, où les menaces et les agressions ont eu raison des derniers responsables des anciennes associations qui militaient pour la mixité et l’intégration.

Pour nos interlocuteurs, la ségrégation sociale, ethnique et religieuse dont nous avons mesuré le résultat scolaire n’a donc été qu’en partie « spontanée », c’est-à-dire une conséquence mécanique, non régulée, des évolutions démographiques et économiques. Elle a aussi été le fruit de l’activisme de groupes religieux ou politico-religieux, ainsi que de l’action de certains bailleurs et de certaines municipalités, tous favorables, pour des raisons différentes, à une forme de séparation des populations.

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Ici encore, les histoires se ressemblent du nord au sud de la France, et nos interlocuteurs décrivent en général une évolution plus brutale que sur le plan social, un « basculement » rapide et récent, l’accomplissement en quelques années de ce qu’ils nomment souvent « l’islamisation » du quartier, impliquant des changements conséquents et visibles des modes de vie et des comportements personnels, familiaux et sociaux. […] Il n’est pas exceptionnel qu’on mentionne également d’anciens élèves dont la « conversion » s’est faite au cours d’un séjour en prison et qui bénéficient à ce titre d’une double aura auprès de certains collégiens et lycéens.

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Peu de professeurs savent qu’une mosquée n’est en général pas seulement un lieu de culte, mais aussi un lieu d’enseignement comportant des salles de classe. Elle est aussi souvent le siège d’associations culturelles et d’action sociale s’adressant à des publics particuliers (femmes, jeunes, enfants…), tendant notamment à encadrer des aspects essentiels de la vie des élèves en offrant des services comme les loisirs et le soutien scolaire. C’est aussi parfois un centre de propagande et de diffusion de divers matériels : livres, brochures, cassettes audio et vidéo, édités en France ou au Moyen-Orient, que des élèves possèdent et diffusent. Connaître l’idéologie qui y est propagée est donc important pour comprendre certains de leurs comportements. Même les chefs d’établissement ne savent pas tous discerner entre les différents courants ou groupes qui animent les lieux de culte fréquentés par les élèves. En conséquence, les personnels se rendent rarement compte que ce qu’ils perçoivent le plus souvent comme un mouvement général et indifférencié de progression du religieux chez leurs élèves peut être le résultat d’une surenchère entre mouvements rivaux dans une perspective de contrôle des populations et d’un quartier.

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Les régressions de la condition féminine

Nous ne développerons donc pas ce sujet. Mais les propos de nos interlocuteurs et le simple fait de déambuler aux abords d’une école ou d’un collège constituent parfois un véritable choc. Partout le contrôle moral et la surveillance des hommes sur les femmes tendent à se renforcer et à prendre des proportions obsessionnelles. Il faut avoir vu ces femmes entièrement couvertes de noir, y compris les mains et les yeux, accompagnées d’un homme, souvent jeune, parfois un pliant à la main pour qu’elles n’aient pas à s’asseoir sur un endroit « impur », que plus personne ne semble remarquer tant elles font partie du paysage, et dont personne ne semble s’offusquer de la condition, pour saisir en un raccourci la formidable régression dont nous sommes les témoins. Encore ces « Belphégor », comme les appellent beaucoup d’acteurs, ne sont-elles pas les plus mal traitées, car il y a toutes ces mères qui ne viennent plus dans les écoles chercher leurs enfants, et qui sont contraintes de déléguer cette tâche à un aîné ou une voisine, car elles sont totalement recluses à leur domicile, parfois depuis des années.

C’est sans doute le côté le plus grave, le plus scandaleux et en même temps le plus spectaculaire de l’évolution de certains quartiers. Beaucoup a déjà été dit et écrit sur un sujet dont les médias ont largement traité depuis un an. Un récent rapport ministériel a alerté sur le recul de la pratique sportive chez les jeunes filles de ces quartiers.

Alors que l’on observe de plus en plus souvent des fillettes voilées, les adolescentes font l’objet d’une surveillance rigoureuse, d’ailleurs exercée davantage par les garçons que par les parents. Un frère, même plus jeune, peut être à la fois surveillant et protecteur de ses soeurs. Ne pas avoir de frère peut rendre une jeune fille particulièrement vulnérable. A côté des fréquentations et des comportements, le vêtement est souvent l’objet de prescriptions rigoureuses : comme le maquillage, la jupe et la robe sont interdites, le pantalon est sombre, ample, style « jogging », la tunique doit descendre suffisamment bas pour masquer toute rondeur. Dans telle cité on nous dit que les filles doivent rester le week-end en pyjama afin de ne pouvoir ne serait-ce que sortir au pied de l’immeuble. Dans tel lycée elles enfilent leur manteau avant d’aller au tableau afin de n’éveiller aucune concupiscence. Presque partout la mixité est dénoncée, pourchassée et les lieux mixtes comme les cinémas, les centres sociaux et les équipements sportifs sont interdits. A plusieurs reprises on nous a parlé de la recrudescence des mariages traditionnels, « forcés » ou « arrangés », dès 14 ou 15 ans. Beaucoup de jeunes filles se plaignent de l’ordre moral imposé par les « grands frères », peu osent parler des punitions qui les menacent ou qu’on leur inflige en cas de transgression et qui peuvent revêtir les formes les plus brutales, celles qui émergent parfois à l’occasion d’un fait divers. Les violences à l’encontre des filles ne sont hélas pas nouvelles, ce qui l’est davantage est qu’elles puissent être commises de plus en plus ouvertement au nom de la religion.

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Selon certains de nos interlocuteurs, face à ces évolutions pour le moins inquiétantes, les pouvoirs publics ne semblent pas toujours réagir à la hauteur des enjeux, ou réagissent parfois à contre sens. L’action des municipalités et des travailleurs sociaux semble, à certains endroits, parfois ambiguë. Constatant et déplorant la disparition des filles des activités sportives et des centres sociaux, au lieu de lutter contre le recul de la mixité, il arrive qu’on s’y résigne, quand on ne l’encourage pas en proposant des activités non mixtes ou des horaires réservés. Dès lors, il n’est pas étonnant que la pression religieuse se reporte sur le seul lieu de mixité assumée qui subsiste encore dans ces quartiers : l’établissement scolaire.

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Les écoles primaires

Le comportement des élèves semble donc faire rarement problème. Néanmoins on signale des refus de la mixité, ceci dès l’école maternelle, de la part de petits garçons. Les cas de fillettes voilées semblent également se développer, de même que l’observance du jeûne (dans un cas dès le cours préparatoire) et le refus de la viande non consacrée à la cantine. Les activités corporelles et artistiques semblent être particulièrement visées : refus de chanter, de danser, de dessiner un visage ; le refus de jouer de la flûte revient à plusieurs reprises sans que l’on sache précisément à quel interdit cela correspond.

Les pères viennent plus rarement à l’école, mais ce peut être alors l’occasion d’autres types d’incidents comme les refus de serrer la main d’une femme, ou même de lui adresser la parole. On a vu également un père refuser que sa fillette soit laissée dans la classe d’un instituteur (homme) remplaçant l’institutrice.

L’obsession de la pureté est sans limite : à ces élèves d’une école primaire qui avaient institué l’usage exclusif des deux robinets des toilettes, l’un réservé aux « musulmans », l’autre aux « Français », répond comme amplifiée la demande récente d’un responsable local du culte musulman à l’inspecteur d’académie d’un important département urbain, d’instituer des vestiaires séparés dans les salles de sport, car selon lui « un circoncis ne peut se déshabiller à côté d’un impur. »

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Vous trouverez le document en libre accès ici >>>
Il fait 38 pages et mérite d’être lu dans son intégralité.

Ci-dessous, un authentique tract distribué à l’Haÿ-les-Roses, et qui nous apprend qu’il existe en France des maires-adjoints délégués au métissage.

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Cette invraisemblable nouvelle méritait un petit retour à l’atelier de graphisme du MoisiBlog. Hop :

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Avec ça j’avais prévu de pondre un article sur les progressistes incapables de comprendre pourquoi la vague Zemmour – Le Pen [pour faire simple] enfle, mais je crois que je vais le résumer en quelques phrases.

Les progressistes sont persuadés qu’ont peut empêcher la montée des « populismes » avec les moyens de la rééducation populaire, de la propagande active, de la sortie des inégalités, de l’élimination définitive de la djiskriminâssion, de la promotion de l’égalité des sexes, de la hausse des salaires, des emplois-jeunes, de la remise en route de l’ascenseur social, de la persuasion que nous nous enrichissons de la différence, etc.

Mais ce genre de conneries, ça ne marche plus. Il y aura toujours des gens pour y croire dur comme fer, hein, mais il y en a beaucoup d’autres qui se réveillent de cette hypnose débile, qui réalisent que ce discours n’est qu’un village Potemkine intellectuel, et surtout qui réalisent que ce qui devient essentiel à leurs yeux n’a plus rien à voir avec les inégalités sociales, le chômage ou discrimination. Ce qui devient essentiel à leurs yeux, ce n’est pas le trou de la Sécu ou le nombre de femmes à la télé : ce qui devient essentiel, c’est tout simplement le désir légitime de se sentir chez soi et maître chez soi. Tant que les gauchistes n’auront pas compris ça, ils se feront dépasser sur leur droite en refusant de prendre part à cette dimension fondamentale de la cause populaire.

Vous êtes de gauche, vous adorez les cultures lointaines et la 10vR6T, vous adorez partir à la rencontre de l’Autre, écouter les récits d’Ailleurs et contempler la beauté issue du bout du monde ; voici un petit listing des endroits qui sauront vous ravir, d’autant plus qu’on ne s’y retrouve …qu’entre petits Blancs [scientifiquement prouvé par votre serviteur au gré de ses sorties] :

-Les cafés citoyens et les bars alternatifs :
Ce sont ces lieux de convivialité où se rencontrent les néo-hippies et les pünques, où se marient Tiken Jah Fakoly [« ouvrez les frontièèèères »] avec les Bérus [« La jeunesse emmerde / le front national »] dans la playlist du barman – un backpacker suédois qui a monté une asso avec des copains rencontrés en Erasmus à Budapest. Déco sommaire, cheap et récup. C’est le bric-à-brac façon « on recycle, tu vois », mais sans vraie chaleur humaine, parce qu’on ne va tout de même pas faire dans le confortable, on n’est pas chez les bourges. Un vieille chaise de chez Emmaüs rafraîchie en urgence, c’est cool et c’est bien assez pour boire un jus carotte-topinambour en terrasse. On cause d’une mission humanitaire au Togo, on se recommande un film palestinien, on parle d’un documentaire sur le Tibet. Mais comme on n’a jamais vu de pünque noir ni de hippie arabe ou aux yeux bridés, on est absolument sûr de passer une soirée entre faces de craie.

-Le Théâtre National Populaire :
Destiné à faire adhérer les masses populaires aux concepts intellos, le TNP s’est très vite dépeuplé des masses populaires, pour capter finalement le seul auditoire réceptif aux concepts intellos : majoritairement les professeures de gauche [reconnaissables notamment à leurs châles, à leurs colorations capillaires rouge feu, et de façon générale à l’inélégance inhérente à la gent fonctionnaire], et les bourges de centre-ville qui prennent leurs grosses voitures pour aller se cultiver un peu en compagnie de leurs enfants de plus de 15 ans. Une soirée au TNP est l’assurance de passer une soirée entre gens de gauche [à quelques exceptions près] sans avoir à croiser le moindre petit cas social ou la moindre personne issuedeladiversité. D’où l’intérêt de l’avoir décentré dans une commune susceptible de remplir la charte « on va viser les publics populaires, tu vois ».

-Les assemblées générales de la CGT :
Évidemment, il faut y avoir ses entrées, ce qui n’est pas mon cas. Mais une tripotée de reportages sur la question finit par établir ce constat : les responsab’ de la CGT sont des têtes bien chenues. Certes leurs causes finissent toujours par les mener vers les squats de sans-papiers maliens et les halls d’aéroport où l’on expulse un Moldave et demi tous les six mois, mais les instances dirigeantes ont quand même l’air sacrément pâlichonnes. Et puis comment voulez-vous continuer à manger les bonnes vieilles saucisses-Kronenbourg en compagnie d’intoxiqués de Dieu [l’opium du peuple] qui ne touchent ni au porc ni à l’alcool ? La CGT, donc, est un bon plan pour rester entre blancos, pourvu qu’on ne soit pas obligé de faire trop de terrain pour aller draguer la clientèle sous les caméras.

-La Cité Nationale de l’Immigration :
Projet destiné à flatter les néofrançais, à les inviter à se réapproprier-leur-histoire, à prouver que le péhidédrouadlom n’est pas exclusivement un truc de Gaulois, à satisfaire le trip électoral des élites bien-pensantes, et surtout à faire entrer les citoyens de la 10vR6T dans les musées, il s’est avéré un bide monumental. C’est bien simple : passés les premiers jours de buzz, l’intérêt de la chose est retombé comme un soufflé et l’endroit n’intéresse désormais plus personne, et les rares clampins qui s’y promènent de leur plein gré sont en immense majorité des toubabs. Je dis « de leur plein gré », parce que j’ai cru comprendre que des convois scolaires se sentaient obligés de venir y traîner de force des gamins, pour entretenir l’illusion que cet onéreux endroit est rentable et remplit son office. Raté. La Cité de l’Immigration est l’endroit tout indiqué pour se faire reluire sa bonne conscience de gauchiste en restant entre Gaulois.

-Les concerts de musiques métisses :
Ce genre de concert ou de festival a le don de recréer la ségrégation d’antan : les Noirs et les métis d’un côté [la scène], les Blancs de l’autre côté [la salle]. Comme la scène et la salle sont séparées spatialement [une estrade, une barrière, les gros-bras-de-la-sécurité,…], on est pratiquement sûr de s’amuser entre soi, sauf si le club de salsa du quartier est venu s’éclater sur de la bonne musique. Dans ce cas-là, il faudra compter avec le prof de capoiera [brésilien], la collègue du département consulting [argentine], et une nana luso-capverdienne trop bonne, dont le père est métis cubano-angolais. Enfin bref, ce type de festival cultive le goût du contraste entre la tête d’affiche et la tête du public.

-Les Journées du Patrimoine :
La campagne publicitaire de l’an dernier a mis à jour la détresse des organisateurs : à grands coups de « Hugo, Fang, Zoubaïda, Oussine, Zoé, Malek, ON Y VA TOUS !« , le ministère de la Culture a fermement enjoint la Diversité à se cultiver, d’autant que c’est gratos. C’est que ça les inquiète sérieusement de voir leurs statistiques ethniques et culturelles désespérément pâles. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que la « Culture » est un truc particulièrement white and nerdy. Les Journées du Patrimoine sont donc très largement investies par les bobos altercitoyens, qui peuvent se promener dehors pendant tout le week-end sans croiser le moindre boubou.

-Les boutiques bio et équitables :
Garnies de mille produits exotiques issues des confins de laplanète©, ces boutiques se font une joie de vous offrir le meilleur des cinq continents. Quinoa de Bolivie, café de Côte d’Ivoire, thé d’Ouzbékistan, sucre fair trade d’Amérique centrale, c’est le monde entier concentré dans votre supérette toute de vert décorée. Quiconque a un peu de jugeotte suppute immédiatement que tel produit ravira évidemment la communauté Untel qui en raffole, que tel aliment saura forcément faire le bonheur de telle autre communauté réputée pour préparer tel plat à merveille, que la présence de telle ou telle épice dans les rayonnages fera venir la famille Machin qui est originaire de là-bas,… Quelle magnifique perspective de vivrensemblisme s’ouvre là, au seuil de cette épicerie-librairie-wifi ! Bah oui, mais en fait non. Car les chinois et les vietnamiens vont dans leurs échoppes à eux, les arabes vont sur les étals du marché où ils ont leurs habitudes, les arméniens ont leur fournisseur au fond d’une cour où l’enseigne est à peine visible ; si bien que finalement dans la boutique bio et équitable on ne trouve que des mamans à sarouels et des papas à écharpes de portage, qui s’appellent tous Dugenou, Durand, ou Michu, et qui ne sont bronzés que quand ils reviennent de leur séjour-découverte passé dans une yourte au Kazakhstan.