septembre 2010


Les petits roquets de la presse aboient à l’unisson depuis quelques semaines. L’histoire de la déchéance de la nationalité appliquée aux criminels récemment admis au titre de citoyen français leur permet d’éructer à qui mieux mieux, sur un air mi-indigné [France Inter, la vigilance], mi-ironique [France Inter, l’impertinence] : « Alors comme ça il y aurait des citoyens qui seraient plus français que d’autres, c’est ça ? »
Habile manipulation de sous-entendus, qui suscite aussitôt une réaction en chaîne dans le schéma de pensée des ravis de l’an 2000, qui commence par éveiller le soupçon sur l’existence supposée de citoyens de seconde zone, et s’achève par un feu d’artifice de Points Godwin.

Y a-t-il des Français plus français que d’autres ? voilà une bonne question. Le défunt « débat » sur l’identité nationale, soi-disant censé replacer le visage caractéristique de la France sur la cartographie mondiale des individus atomisés, n’était qu’un spasme terminal, et rien n’en sortit sinon une armée de thanatopracteurs et de spirites, tous acharnés à appeler le cadavre « République de la diversité » et à le faire parler par l’artifice des ventriloques de l’EHESS. L’hystérie a gagné la morgue, on ne tirera plus rien de la France. L’affaire est classée : est Français quiconque habite sur le territoire français, est Français quiconque adhère aux valeurs de la République, est Français quiconque se reconnaît dans le projet des Droits de l’Homme.

À ce train-là, soyons sarcastique et jouons sur les mots : n’ayant connu ni les valeurs de la République ni le projet des Droits de l’Homme, ce sont tous nos aïeux de l’Ancien Régime qui deviennent des Français de seconde zone, voire qui se voient ipso facto déchus de leur statut de Français. Clovis ? Mmmm, pas très républicain tout ça. Louis XIV ? Mmmmm, ça fait pas franchement Droits-de-l’Homme non plus. En guise de déchéance, escamotons-les discrètement de l’Histoire et de l’Éducation Nationale. Les petits progressistes s’insurgent contre une loi de déchéance de la nationalité, mais ne se privent pas de déchoir la France elle-même de sa vérité historique ; ça me fait bien marrer. Bref.

En regardant « La cité du mâle », il est évident que tous ces jeunes gens n’ont rien à voir avec la France. Linguistiquement, c’est un désastre. Ce n’est pas du baragouin, c’est du sabir. On en envoie chez l’orthophoniste pour moins que ça. La grammaire, le vocabulaire, le sens des mots, tout cela n’a plus rien à voir avec la langue française. On les entend dire « a’hrès » au lieu de « après« . La culture banlieue est une enclave culturelle qui n’échange rien, absolument rien, avec le reste du pays. C’est un monde à part qui est incapable de dialoguer avec les gens de la France normale. Écoutez-les, ils ne maîtrisent pas les pluriels, ils ne maîtrisent pas les féminins [ils disent « eux » en parlant des filles], ils ne maîtrisent aucune forme de nuance ou de subtilité. Il y a les « filles bien« , et puis il y a « les chiennes » et « les putes« . Entre garçons et filles il n’y a pas d’amitié, pas de mixité, pas de camaraderie, pas de sortie au resto ou au bistrot, pas de drague. Il y a la pute [ou renommée comme telle], et il y a la soumise qui baisse les yeux. C’est le désert total, c’est la dévastation. Qu’est-ce que la France peut bien avoir à faire avec ces territoires convertis au tribalisme africain le plus plouc et le plus obscur ? Comment peut-on appeler « France » ces hectares de barbarie comportementale où tout le monde s’accorde à dire que la pauvre Sohane a bien mérité ce qui lui est arrivé ?

Il est évident que tous les Vitry-sur-Seine du pays ne sont pas la France. Pour moi il est clair que ces pauvres gens sont beaucoup moins français que moi puisqu’ils vivent dans l’ignorance totale de ce qu’est la France, puisqu’ils vivent dans une société parallèle déconnectée de la France. Ils reçoivent sans doute de nombreux bénéfices de la République [transports, allocations, aides sociales,…] mais sont totalement étanches à la France. J’ai eu envie de pleurer en voyant le gaulois de la bande expliquer qu’il vient d’une famille athée, et qu’il se revendique musulman. Pauvre garçon, complètement déraciné par la crétinerie de ses parents, et implanté de force dans la jungle urbaine la plus indigne. Ils ne sont pas déconnectés de la France malgré eux : ils le sont sciemment. Ils n’en ont rien à foutre de la France, c’est clair et net. Le code civil, la justice, la police, la morale ; tout cela est regardé avec un mépris souverain. Que partagent-ils avec le Français moyen ? Ils ne savent même pas qui est le Petit chaperon rouge. N’ont jamais chanté À la claire fontaine. Le Français moyen de 16 ans passe-t-il sa journée à contrôler les faits et gestes de sa sœur qui en a 28 ? Le Français moyen prouve-t-il son statut d’homme en crachant par terre et en pissant dans les ascenseurs ?

Je me souviens, à présent, d’une anecdote qui m’est arrivée. C’était à la fin des années 80 ou au tout début des années 90. Ma grande sœur avait un jour invité à la maison une camarade de son École Supérieure pour réviser les examens. Elle m’avait demandé d’être disponible également ce jour-là, afin que je passe l’après-midi à jouer avec le petit frère de cette amie, qui l’accompagnait. Non pas parce que la grande sœur était responsable de son benjamin et qu’elle ne voulait pas le laisser seul à la maison ; mais parce que c’était lui, gamin de 10 ans, qui devait surveiller où allait et ce que faisait sa grande sœur qui avait dix ans de plus que lui. Nous avons peu joué, le petit frère et moi ; il fallait qu’il garde un œil sur sa sœur. Islam oblige. C’est ça, la France ?

La situation est de toute façon bouchée. C’est insoluble. Que voulez-vous faire ? Les caïds des banlieues font tout pour chasser les insoumis de leurs territoires. Médecins, supérettes, policiers, pompiers,… , tout est mis en œuvre pour que naissent des enclaves autonomes, et pour que ces enclaves puissent vivre le plus lointainement possible de la France, et de tout ce qui ressemble à la France. La diversité est un concept qui ne les intéressera jamais puisqu’ils souhaitent vivre le plus possible au cœur du Même. Être différent, sortir de la ligne, c’est s’exposer à la vengeance collective de la tribu. On intimide, on menace, puis on lapide, on brûle, on égorge. « Chaque jour, les services de police enregistrent plus d’une vingtaine de plaintes pour des actes de délinquance similaires » nous apprend Arte.

Il n’y a pas de remède à cette situation. C’est trop tard. Tout est joué. La seule question qui reste est celle-ci : combien de temps les Français tolèreront-ils sur leur territoire ces enclaves tribales structurées par l’archaïsme mental et la haine comme art de vivre ?

Publicité

Ma petite contribution à l’œuvre de Queneau, achevée jusqu’ici au numéro 99.

100 – Durable
Nous étions nombreux au rendez-vous du déplacement écocitoyen, dans le bus S qui roulait dans son couloir de circulation, à proximité du Parc Montceau. À bord du véhicule dont la motorisation préservait la couche d’ozone, je remarquai un jeune homme au cou étrangement long, et dont le chapeau – chiné dans une brocante – ne portait pas de ruban, mais une inhabituelle tresse. Je saluai en moi-même cet habile sens du recyclage, lorsque je le vis soudain râler auprès d’autres citoyens, puis se jeter sur une place assise devenue libre.
Dans l’après-midi, alors que je roulais en Vélib du côté de la gare Saint-Lazare, je l’aperçus de nouveau en compagnie d’un ami, lequel tentait de le dissuader d’acheter un nouveau pardessus H&M – fabriqué par des esclaves au profit du grand patronat mondialisé, disait-il – au profit d’une simple retouche sur son actuel manteau chez un artisan local. Cette économie, ajouta-t-il, conjuge le bon sens à la nécessaire vigilance envers les ressources de la planète.

101 – Vivre-ensemble
C’est un monde, tout de même ! Alors que nous jouissions de la cordiale coexistence de nos diversités ethniques et culturelles dans un bus presque bondé, il s’est trouvé un drôle de type avec un long cou et un chapeau bizarre pour s’énerver contre les Noirs et les Arabes qui, soi-disant, lui marchaient sur les pieds dès que les usagers montaient ou descendaient du véhicule. On est en 2010 et il y a encore des fachos en France.
Je suis retombé sur lui en passant près de la gare Saint-Lazare. Il portait un imper de gestapiste, et je crois bien avoir vu que l’ami avec lequel il se trouvait faisait un salut nazi. Bienvenue au sarkoland.

102 – Jeune talent
Sa mère la pute, je l’ai traité de iench ce bâtard de sa mère. Vas-y, il était pas content que je lui marche sur les pieds cet enculé de sa race alors il a fait genre de s’énerver mais il s’est barré sur un fauteuil libre. Haha, le pédé comment je lui ai mis le respé. Enculé de bâtard, le fils de pute. La chatte à ta mère je la nique, je lui ai dit. Le coran de la mecque, wallah, j’aime pas qu’on me manque de respé.
Après l’embrouille avec les contrôleurs, je traînais du côté de la gare et je l’ai revu le bouffon. Vas-y je sais pas ce qu’ils se disaient son copain et lui mais ça avait trop l’air d’être des gros pédés. J’ai appelé les cousins pour qu’ils s’amènent.

Quand j’ai emménagé à Lyon, il y avait dans ma rue un vieux pressing au carrelage moucheté, une quincaillerie à l’abandon, deux bouchons exquis, une boutique de jeux vidéo crasseuse, un vieux rade bien kitsch avec ses habitués, un sex-shop, un kebab, un tatoueur datant de l’époque où cela faisait mauvais genre, et le tout tenait une solide réputation de rue-à-putes que les quinquagénaires locaux conservent intacte dans leur mémoire. Pourtant cela faisait déjà quelques années que les putes avaient disparu et que l’endroit était devenu parfaitement fréquentable.

Nous avons vu s’ouvrir une supérette à la place de la quincaillerie, puis une boutique de sandwiches bio aux couleurs orange flashy et au look ultrabranchouille à la place du pressing. En face, un café bobo venait d’ouvrir ses portes. La boutique de jeux vidéos est devenue un salon de coiffure à la mode.

Puis, le café bobo a fermé, remplacé par un bar à vin très hype. Les sandwiches bio ont fermé boutique au profit d’un sushi-shop au look minimaliste – et, si je ne m’abuse, primé par un jury d’esthètes en matière de design. Le vieux rade a fermé, il sera bientôt une boutique remplie d’iPhones, de Box triple-play et de forfaits illimités. Le kebab a refait sa vitrine, mais c’est toujours aussi laid. Les nouveaux tenanciers de la supérette, quant à eux, se sont lancés dans une périlleuse opération de com’ en jouant les V.I.P. derrière leur caisse enregistreuse. Musique lounge, petits bouddhas dans la vitrine, bocaux de foie gras et petits plats de la Mère Poulard ont fait leur apparition en lieu et place des bons vieux jambon-beurre de leurs prédécesseurs.

Moi-même, à mon corps défendant, j’ai contribué à la boboïsation du quartier. Je suis le locataire CSP+ qui ne laisse pas traîner ses ordures dans la cage d’escalier, qui paye sagement ses charges et son loyer, qui ne hurle pas sur sa pouffiasse tous les soirs en en faisant profiter tout l’immeuble, qui se rend plus volontiers au théâtre ou au cinéma qu’au Lidl ou chez Tati, qui n’envahit pas ses voisins de senteurs de graillon ou d’épices tous les jours, et qui rend peu à peu le centre-ville trop cher pour les petites gens par ma seule présence polie et culturellement curieuse. Oui, je suis de ces petits cons qui participent activement à l’extermination impitoyable des cuisines « rustiques », des linoléums « marbre antique » et des lavabos couleur rose-saumon de toutes les salles de bain des métropoles [pour les travaux d’éradication en province et en banlieue, contactez l’équipe de tuning de Valérie Damidot].

Enfin bref, les putes ont disparu. Pourtant le sexe revient dans la rue de façon inattendue, par le biais d’un concept-store soi-disant trendy, qui a pris place entre les murs d’un regretté bouchon. On trouve en effet dans cette échoppe un condensé de culture sous-branchée [assez branchée pour proposer des Artoyz, des casques de scooter pop et des porte-clefs Space Invaders ; mais suffisament plouc pour condenser un certain esprit Christian Audigier avec des fringues à paillettes façon Bob Sinclar de province et des gadgets qui confondent « design » avec « farces & attrapes », comme le calamiteux porte-couteau Voodoo qui envahit la France à une vitesse fulgurante], on trouve également dans cette boutique toute une frange de produits consacrés à l’idéologie du toy, c’est à dire, pour parler français, des godemichets. Curieux retournement de situation, où le sexe revient dans mon quartier par la grande porte, peu de temps après avoir été chassé par ceux-là mêmes qui le jugeaient indigne de commerce. Chassez la prostitution, c’est la pornographie qui repousse. Ce ne sont plus les clients qui vont acheter du sexe honteux en se cachant dans leurs manteaux, ce sont les clientes qui vont acheter du sexe kawaii sans rougir le moins du monde – au contraire.

Je ne vais pas vous faire du Zemmour en vous citant l’intégralité du « Premier sexe » [lisez-le], mais cette petite observation sur les quelques dizaines de mètres que comptent ma rue révèle une chose intéressante : le terrain que les femmes ont conquis en matière d’ « émancipation » se révèle pourtant perdu deux fois sur d’autres domaines :

Premièrement, en luttant contre l’exploitation de la femme qui fait le trottoir, la femme s’est mise à adopter volontairement une sexualité paradoxalement agressive ET infantilisante. Agressive par son exhibition dans une boutique fun et cool entre un dessous de plat « I love NY » et un sac à dos en bâche publicitaire recyclée – suis-je obligé de souffrir la vue de ces machins vibreurs alors que je n’ai rien demandé ? – et infantilisante par le caractère délibérément ludique qui enveloppe la démocratisation de la masturbation décomplexée. Je ne dis pas ça pour ouvrir des autoroutes à Benoît XVI, mais il apparaît de plus en plus évident que seule la vie conjugale semble à même d’offrir au sexe une véritable prise de distance par rapport au commerce, à la violence, à l’ennui, à la tristesse de la solitude ou à sa temporaire éviction, et au caractère périssable, voire mortifère, de tout cela.

Deuxièmement, c’est tout un pan de la civilité qui s’est effondré en pulvérisant le sentiment de honte. Du sex-shop de ma rue, je ne connais pas grand’chose puisque je n’y ai jamais foutu les pieds. En revanche, comme je passe devant tous les jours, je vois qui entre et sort. Ou plutôt, j’aperçois qui joue les fantômes furtifs en passant devant le rideau d’entrée. Un type passe l’air de rien, et hop ! en un pas de côté il a disparu derrière l’embrasure. Certes, on voit parfois des bandes de potes rigolards qui vont offrir une poupée gonflable à un futur jeune marié qui les accompagne, mais globalement les consommateurs de matériel pornographique se planquent. Ils sentent au fond d’eux, même si tout cela est parfaitement légal, même si c’est quand même très largement dédramatisé, et même s’ils sont des adultes libres et responsables, que ce n’est pas bien. En revanche, dans le concept-store d’à côté où se trouvent les sex toys, on glousse en sociologisant sur le tabou du plaisir solitaire féminin qu’il faut faire tomber. Si l’émancipation est à ce prix, il faut se poser des questions. À commencer par celle-ci : où est la dignité de l’Homme dans tout ça ?

Que les choses soient claires : ceci n’est pas une condamnation de la pornographie. Ce que je trouve dangereux, c’est la démocratisation – ou la banalisation – de la pornographie. Les gens sont grands, ils font ce qu’ils veulent. Soit. Mais le sujet mérite que le public soit averti. Averti de quoi ? Averti que le sex toy ou que le film de cul ne sont pas des représentations normales et exemplaires de la relation sexuelle, qu’il s’agit là d’une transgression et non d’un modèle. Bah oui, c’est évident, va-t-on me répondre. Hé bien non, ce n’est pas évident, justement ! Et c’est ça qui m’inquiète !

Le Denver Post publie une incroyable collection de photographies américaines en couleurs, datant des années 1939 à 1943. Je publie ci-dessous une petite sélection [cliquez sur les images pour agrandir], mais je vous invite à aller les admirer toutes en cliquant ici >>>.

Un jour je ferai une étude chiffrée, histoire de prouver objectivement ce dont j’ai la conviction depuis plusieurs années : plus un blog est marqué à gauche, plus ses commentaires sont filtrés ; et plus un blog est marqué à droite, plus libre est l’expression des commentateurs. Ça vaut également pour les « grands médias » en ligne, du type Libération ou le Figaro. Tenez, l’autre jour j’ai déposé quelques commentaires ironiques sur un blog de gauche, à propos de « Hervé » et de « Stéphane » dont il fallait se montrer solidaire ; très vite la tenancière du blog s’est mise à censurer mes propos. Ma petite prose n’était pourtant aucunement nazie ou pédophile, mais simplement elle déplaisait. Alors plutôt que de discuter et d’argumenter entre adultes responsables et bien élevés, on m’a coupé le sifflet. Ça réclame la libération des journalistes au nom de la liberté d’expression, mais ça censure allègrement si cette liberté d’expression ne va pas dans le sens du vent. Je me souviens également que Vidberg avait sorti ses petits ciseaux pour faire disparaître mes commentaires sur un de ses articles au sujet des Roms. Enfin bref, j’ai souvent constaté un usage de la censure bien plus élevé dans la blogosphère de gauche que dans la blogosphère de droite.

Il faudrait que je ressorte la dernière Liste Noire du MRAP, et que je fasse une petite enquête sur la pratique de la modération des commentaires chez tous ces vilains déviants ; après quoi, chiffres à l’appui, je pourrais faire une comparaison avec celle qui a cours chez les blogs marqués à gauche. Histoire de révéler pour qui la liberté de pensée est réellement une valeur précieuse. C’est que les gens « de gauche », pour tout raisonnement, se contentent souvent de blâmer les idées qui puent, d’insinuer le retour des années 30, d’accuser les gens de dérapage, voire de dissimuler le réel pour ne pas faire le jeu de certaines idéologies ; tandis que je lis chez les gens « de droite » une pensée qui ne s’interdit aucun questionnement ni aucun constat, quitte à débattre vigoureusement avec des contradicteurs avec des vrais arguments, avec des chiffres, avec des raisonnements charpentés. Rien que pour la petite galaxie de la réacosphère que je connais un peu, je constate que la censure y est assez rare.

Mais, chers lecteurs, peut-être pouvez-vous déjà me faire part de votre impression ; partagez-vous mon sentiment ? ou au contraire avez-vous toujours trouvé sur la blogosphère de gauche un accueil favorable à vos critiques ?

Tiens, encore un violeur multirécidiviste qui a assassiné une fille dans un bois au lieu de purger sa peine au fond d’une cellule. Tiens, encore un type « bien connu des services de police » qui sort libre du tribunal après avoir semé la violence. Tiens, encore un brave type qu’on envoie en prison pour légitime défense – la Justice a horreur qu’on empiète sur son monopole. Tiens, encore un agresseur relâché pour « vice de procédure » bien que le flagrant délit soit attesté par tout le monde. Tiens, encore un jeune dont le prénom est soudain passé de Jihad à Sébastien dans la presse. Tiens, encore une affaire étouffée par les médias, de peur que l’obstination du réel ne fasse toute seule un malencontreux amalgame d’extrême-droite. Tiens, encore une affaire où des squatteurs et des vandales ont gain de cause contre des gens honnêtes qui paient impôts, loyers et factures. Tiens encore un article qui raconte comment des policiers croisent dans la rue des gens qu’ils ont pourtant arrêté la veille pour diverses infractions. La dernière, c’est H16 qui la relève : c’est encore une histoire où des innocents dévalisés voient leurs bijoux restitués à leurs voleurs par la Justice elle-même ; et les voleurs courent toujours. Hallucinant.

Je vous préviens tout de suite, à ce rythme-là il faut se préparer au pire pour les prochaines décennies. Autodéfense, milices privées, murs de Berlin, quartiers fortifiés, démocratisation des voitures blindées, évaporation de l’État [il est déjà liquéfié] ; nous fonçons tout droit vers les HLPSDNH où la France ressemblera à un merdier cosmoplanétaire jamais vu depuis les Mérovingiens. Des Mérovingiens avec smartphone et réalité augmentée, certes, mais nous serons bien loin du monde de nos grands-parents. À leur époque, au moins, on ne se parlait pas à travers des hygiaphones en verre trempé, on ne faisait pas passer les gens par des portillons à bestiaux pour entrer dans le métro, on n’avait pas besoin de cadenas pour son vélo pendant qu’on faisait une course, on n’entendait personne dans la rue crier des « vas-y fils de pute va te faire enculer » à la cantonnade, et on fermait humblement sa gueule quand on n’était pas qualifié pour donner son avis.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’une fois de plus l’hyperclasse continuera à vivre dans une joie mondialisée et sécurisée en donnant des leçons de morale citoyenne, tandis que les braves gens devront retrousser leurs manches en attendant qu’un Mad Max, qu’une Agence Tous Risques, ou qu’un Postman viennent leur prêter main-forte. Youpi.

« Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. »
Jacques Attali – « L’avenir de la vie » – 1981

Digue d’Arromanches. Le ciel est bleu, le vent souffle, les drapeaux claquent avec gloire en haut de leurs mâts. Août bat son plein. En contrebas de la promenade, sur la plage, des familles prennent le grand air, deux ou trois courageux osent la baignade parmi les roulements des vagues qu’on devine bien fraîches.

Un petit groupe retient mon attention. Des mains empotées s’empêtrent dans un petit cerf-volant tout neuf. C’est un joujou en plastoque fabriqué en Chine ou en Inde, le genre de gadget qui coûte quelques euros dans un bazar de plage et qui est fait pour être monté en deux minutes. Vous savez, ces trucs pour enfants qui arborent un Mickey Mouse souriant. Ça fait dix minutes que la jeune femme s’entortille dans son truc, elle ne s’en sort pas. Où est le gamin à qui est destiné l’engin ? Ah, il est là, à quelques mètres de sa mère. Il tripote des cailloux, fait des tas de sable, ramasse des coquillages, mille autres choses encore qui l’occupent avec joie. De toute évidence il a trouvé là des jouets passionnants, bien plus passionnants qu’un Mickey Mouse volant. La scène me fait sourire, ça cadrerait parfaitement dans un Jacques Tati. Vous savez, l’échec des plans modernes face à la spontanéité de l’enfance.

Tiens, je n’avais pas vu la deuxième bonnefemme, tenant la manette du cerf-volant pendant que la première s’excite toujours à tendre l’appareil sur des baguettes dont elle n’a manifestement rien compris au sens et à la fonction. Les essais d’envol sont évidemment désastreux ; les deux nanas essayent de s’accorder sur la façon de procéder pour le décollage, ça ne marche toujours pas, elles s’énervent. Je me dis que si le père était là, il aurait monté le Mickey Mouse en moins de deux, et l’après-midi à la mer se serait passé sans énervement. Les cerfs-volants, c’est pas des trucs de bonnefemmes. Elles n’y comprennent jamais rien. Et soudain je comprends. En réalité, cet enfant n’a pas de père, et les deux jeunes femmes sont ses mamans. Bon sang mais c’est bien sûr, ça crève les yeux ! Je redouble d’attention. Mais oui, c’est évident ! Je veux observer la scène jusqu’au bout.

Le joujou semble disposé à s’envoler. On fait rappliquer le gosse, on l’arrache à ses jeux, on le gronde parce qu’il se traîne dans le sable, on le somme de tenir la manette du cerf-volant. Évidemment, Mickey Mouse au sourire plastifié s’écrase lamentablement dans un fracas. Pauvre gosse, personne n’est foutu de lui donner un cerf-volant en état de marche. C’est pourtant pas sorcier, merde. Le spectacle me déchire le cœur. J’ai monté des centaines de cerfs-volants dans ma jeunesse, j’en ai même fabriqué moi-même avec des matériaux de récup’, ça me navre qu’on ne sache pas comprendre la simplicité de ces machins. L’enfant se désintéresse aussitôt de cette expérience et s’assied dans le sable. Coquillages, cailloux et algues sèches lui procurent immédiatement un immense plaisir. C’est sans compter sur l’obstination de ses mamans. Elles s’entêtent à vouloir absolument rentabiliser leur achat. Elles s’énervent davantage, s’emberlificotent encore plus, et finissent par se gueuler dessus. Elles ne cessent d’obliger l’enfant à quitter ses jeux pour le faire assister aux crashes successifs de l’engin. Ça pourrait être comique ; ça devient hyper glauque. Pauvre, pauvre enfant. À quoi bon venir à la mer si c’est pour lui interdire de se rouler dans le sable ? À quoi bon lui imposer des jeux dont le plaisir est rendu inaccessible par la maladresse de ses propres parents ?

À force de gesticulation stérile, les nanas se rendent compte qu’elles sont observées. Je m’éloigne, triste et écœuré. Le cerf-volant va probablement finir sa vie dans une poubelle, sans même avoir jamais volé. Allez, cassons-nous d’ici, c’est un spectacle à pleurer.

+++

[PS : Petit problème technique sur WordPress. Si vous êtes sous Internet Explorer, il est possible que la bannière du blog s’affiche de façon incomplète. Passez sous FireFox, où elle s’affiche correctement.]

C’est ici >>>

Nous devons à Henri Duparc [1848†1933] une magnifique mise en musique de la sublime Invitation au voyage de Baudelaire. Je vous propose la version chantée par Felicity Lott, mais vous trouverez sur YouTube de nombreuses autres interprétations >>>.

[Sinon, pour les déconneurs, vous pouvez toujours écouter du Baudelaire dans cet autre refrain célèbre >>>]

Aujourd’hui, un article péremptoire et pontifiant, dont la thèse est la suivante : le socialisme et l’islam se rejoignent sur quatre points fondamentaux qui scellent leur union.

1. Tout problème politique est un problème religieux.
Un clandestin n’est pas un indésirable à exclure, car nul ne devrait être exclu de la pleine communion avec les Droits de l’Homme. Un clandestin expulsé, ce n’est pas le triomphe de la justice, c’est un tache qui souille la République [je cite la mère Aubry] et dont nous avons à nous repentir pour ne pas nous attirer le courroux de l’Être Suprême. Le mariage doit pouvoir unir les personnes de tous sexes, car seul l’Amour justifie la législation conjugale. La sanction socialiste n’est pas régie par le Bien Commun ou la vraie justice, elle est régie comme en islam par les notions de licite ou d’illicite. Stigmatisation et racisme : illicite. Solidarité avec les sans-papiers : licite. Gestation pour Autrui : licite. Autodéfense : illicite. Etc. Comme l’islam, le socialisme réfute la rationnalité pour mieux défendre le religieusement correct.

2. L’ennemi, c’est le Christ.
Deux-cents ans de persécution antichrétienne ont été justifiées par l’avènement de la laïcité républicaine. Mais trente ans ont suffi pour que la laïcité républicaine s’effondre comme un château de cartes devant les revendications de l’islam, même les plus irrationnelles, même les plus minoritaires. La déchristianisation ne mène donc pas au positivisme éclairé ou à l’athéisme heureux, mais à la théocratie et à la crédulité [l’entrée au paradis est soumise au bon suivi du régime alimentaire musulman. Il n’y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son diététicien]. Socialisme et islam tombent d’accord : le pape est un imposteur, et même un sérieux empêcheur de tourner en rond. Un chrétien qui défend sa foi autrement que par le silence est un intégriste. Pendant ce temps, un musulman qui prie dans la rue ou exige des aménagements publics islamiquement corrects ne fait qu’exprimer la merveilleuse diversité des croyances qu’il ne faut pas stigmatiser. N’importe quoi, n’importe qui, mais, par pitié, pas Noël, pas Pâques, pas le Christ.

3. L’élégance est interdite.
Dans le monde socialiste, tout comme dans le monde islamique, il est interdit à la femme d’être féminine et élégante. La femme socialiste doit adopter le pantalon [députée, chef d’entreprise, etc.], le tailleur [professeur, conseillère adminitrative,etc.], voire le bleu de travail comme en URSS ou en Chine [ouvrière, travaux publics, etc.]. La femme socialiste est émancipée, donc masculinisée – jusqu’à la stérilité, voire jusqu’à la castration des hommes. La femme musulmane, elle, doit tout simplement cacher son existence aux yeux des hommes, car la cohabitation homme-femme n’existe pas en islam. En tout cas socialisme et islam sont les seules sociétés où l’on refuse à la femme sa féminité. Toutes les autres sociétés du monde sont fascinées par la beauté de la Femme et le mystère de la fécondité qui gît en elle, et lui doivent l’essentiel de leur art de vivre et de leur inspiration artistique. D’ailleurs aucune autre société que l’islam et le socialisme ne nourrissent autant de mépris pour l’art. Les brûleurs de musées, de bibliothèques, voire d’écoles, sont presque toujours soit socialistes [URSS, socialisme national, khmers,…], soit musulmans [jusqu’à l’interdiction totale de la musique et de la danse [!!!] dans certains pays]. Les artistes qui restent sont exclusivement au service du régime ou changent de métier. Une magnifique synthèse existe, elle s’appelle « Plus belle la vie ». Scénario pourri, acteurs bidons, réalisation à la truelle, éclairages à chier, dialogues inexistants, teneur idéologique à taux ultraconcentré digne de toute bonne propagande ; nous tenons là, ex-æquo avec « Ma France à moi » de Diam’s, le plus éloquent manifeste officiel de la haine du Beau commune au socialisme-youpi et à l’islam-youpi.

4. La France c’est de la merde.
« Elle est morte en 1789, bon débarras » dit le socialisme qui nomme encore son cadavre République. « Elle bouge encore la salope colonialiste, niquons-la » dit l’islam. J’exagère à peine.

+++

Les partis socialistes sont les meilleurs alliés de l’islam, ils lui ouvrent toutes les portes au nom de la Diversité Nécessaire. Malgré elle, une initiative comme Riposte Laïque ne pourra pas continuer longtemps à s’afficher à gauche, le rejet de l’islam étant un domaine strictement réservé au camp de la Haine de l’Autre© [la droite, le Christ, le fascisme, etc. = illicite]. Ce qui met mal à l’aise un Besancenot, par exemple, qui ne peut pas à la fois soutenir la thèse de « l’opium du peuple », et cautionner les revendjikâssions des cités auprès desquelles il aimerait voir un prolétariat à sa mesure. Daniel Mermet en a fait les frais récemment : en défendant le voile islamique au nom de l’antiracisme, il s’est pris un violent retour de bâton de son fan-club laïcard l’accusant de faire le lit des religieux.

Qu’on ne s’y trompe pas : l’association du socialisme et de l’islam est un marché de dupes. Il n’est pas difficile de deviner lesquel des deux finira par bouffer l’autre voracement. N’existe-t-il pas des « républiques islamiques », où l’art d’être républicain est avant tout soumis à l’art d’être islamique ? La question qui nous fera bien rigoler est celle-ci : où donc trouveront à se réfugier les derniers naïfs du socialisme à l’ancienne quand ils réaliseront que l’islam vers lequel se dirige leur parti n’est pas le programme auquel ils s’attendaient, et qu’ils voudront poursuivre l’impossible combat, à la fois contre le racisme et l’islamophobie, et pour la laïcité et la diversité ? Toutes les autres portes leur seront fermées et ils se retrouveront comme des cons, pris en sandwich entre les deux bêtes qu’ils auront nourries. J’ai l’impression que ça va être très dur d’être socialiste au XXIème siècle.