août 2010


C’est chez Alibekov que ça se passe >>>.

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Toute la clique du Progrès Radieux trépigne, bout, brandit ses petits poings vers le ciel : il serait question de déchoir de la nationalité française les délinquants d’origine étrangère récemment admis au titre de citoyen français, et ça les scandalise. Ah bon, ça les scandalise. Pourtant je ne vois pas où est le problème. Déchoir de son statut quelqu’un qui s’en est montré indigne, c’est quand même une base universelle de la vie sociale des humains. Tenez, si un jour Sheila McCarron >>> venait à faire l’apologie du fascisme, il ne fait aucun doute qu’elle se fera virer du Parti Socialiste auquel elle appartient. Si un employé commet des fautes graves au sein de son entreprise, il est normal que le patron lui demande poliment d’aller voir ailleurs. Sous tous les climats, sous tous les régimes, c’est une pratique courante et reconnue comme normale. On déchoit, on bannit, on extrade, on vire, on emprisonne, bref, une société ne manque pas de moyens pour signifier aux brigands ou aux criminels que leur place n’est pas parmi les honnêtes gens auxquels ils font du tort. Un type récemment admis au titre de citoyen français a tout intérêt à prouver sa loyauté, sans quoi il trahit son serment et s’expose à la sanction.

Vraiment, je suis navré d’en arriver à écrire ce genre d’évidences. Remarquez, il y a quelques années nous nous sommes retrouvés confrontés à un problème inédit : le mariage unit deux personnes, mais la loi ne précise pas s’il s’agit de deux hommes, de deux femmes, ou de deux personnes de sexes différents ! Alors nous en sommes arrivés à écrire, comme pour prouver que nous n’étions pas débiles, que le mariage unissait bien entendu un homme et une femme. L’eau ça mouille. Le feu ça brûle. La neige c’est froid.

Bon, et donc il serait scandaleux de déchoir quelqu’un de la nationalité française. Ah bon. Pourtant, à travers le monde, des milliards de gens n’ont pas la nationalité française ; et je ne pense pas me tromper en affirmant qu’une immense majorité de ces milliards de gens le vivent plutôt bien. Je suis même persuadé que des millions de gens sont très contents d’être afghans, tunisiens, colombiens ou polonais, et n’ont même jamais envisagé de devenir français ! Alors pourquoi tant d’émoi à l’évocation de cette déchéance de nationalité ? Vraiment, à les écouter, ne pas être français est un châtiment, une honte, un déshonneur ; l’exact, le très exact équivalent de ce qu’était l’excommunication sous l’Ancien Régime. On a vraiment l’impression que le statut de français est une grâce qui vous fait entrer dans la Vie Éternelle, et que la désavouer vous précipite dans la géhenne, fait de vous un hérétique ou un lépreux. Ce que j’écris là n’est pas totalement ironique ; n’existe-t-il pas une cérémonie de baptême républicain pour les étrangers admis au titre de citoyen français ?

Alors je me vois obligé de le préciser : non, la citoyenneté française n’a rien d’un sacrement, une carte d’identité n’est pas une amulette éloignant le mauvais sort ; non, ce n’est pas grave de n’être pas français. Non, la France n’est pas la Jérusalem Céleste ; non, les Droits de l’Homme ne sont pas un serment liant la Terre et le Ciel ; non, la République Française n’est pas une enceinte sacrée hors de laquelle le démon perd les âmes. Désolé de vous décevoir les mecs. Si la loi française ne vous plaît pas, si le mode de vie français ne vous plaît pas, nous ne vous retenons pas de force. En revanche il me semble normal d’user de la force si c’est pour vous voir pisser dans mon salon que je vous ai ouvert la porte.

Comme on peut le constater sur la carte ci-dessus, des milliards de gens sur terre n’ont pas la nationalité française. C’est un véritable scandale.

Incroyable ! La paroisse de mon enfance ! Sous les projos de l’actualité ! Tenez, on en parle ici, par exemple >>>. Arthur Hervé, le curé qui y officie aujourd’hui, a dit prier pour que Sarkozy ait une crise cardiaque, puis a renvoyé au ministère sa médaille de l’Ordre du Mérite. N’importe quoi. Tout ça pour une histoire de Roms. Il faut dire aussi que c’est cette même paroisse qui m’a dégoûté de la foi, de Dieu, et de la religion en général au sortir de l’enfance. Heureusement que je me suis mis, plus tard, à lire des trucs sensés et que j’ai rencontré le rite tridentin, sans quoi j’aurais probablement atterri dans les bras de l’écologisme intégriste ou d’un autre matéralisme stérile au look très sympa et très progressiste. Dieu merci, j’ai été bien inspiré de fuir les gens sympas et progressistes. Cela m’a ouvert les portes d’une certaine intelligence catholique dont j’avais grand soif sans que je ne me le formulasse ainsi.

On nous a fait croire que les enfants n’étaient faits que pour manger de la bouillie et des bonbons, alors au catéchisme on ne m’a nourri que de bouillie et de bonbons. La bouillie mène à l’indigence, les bonbons à l’écœurement. C’est ça, la Vie Éternelle ? Très peu pour moi. Ciao. Ce n’est que parvenu à l’âge adulte que j’ai découvert l’existence des vertus théologales, des dons du Saint Esprit, et de mille autres choses qui font la véritable nature d’une culture chrétienne aux fruits savoureux et nourrissants. Oui chers lecteurs, si vous ne le saviez pas, je suis une sorte de born again, mais l’illumination mystique en moins. Je dois bien plus ce cheminement au versant intellectuel de la foi, à ses charpentes sémiotiques imparables, à ses raisonnements limpides, à sa cohérence incroyable. Et puis tout simplement en jugeant l’arbre à ses fruits. Quand un missionnaire évangélise, on voit aussitôt fleurir écoles, hôpitaux, villes, commerce, dictionnaires du parler local, régression des systèmes tribaux et pacification des rapports sociaux, etc. Franchement, peu de religions sont capables d’en faire autant. Je crois même que c’est la seule.

On critique les chrétiens en leur mettant sous le nez que tout est pompé sur les rites païens et leurs calendriers, que les solstices ceci, que les équinoxes cela, que le dieu solaire est un vieux truc qui a inspiré la sémantique du dieu chrétien, etc. Or c’est bien la preuve, au contraire, que le christianisme n’a pas cherché à faire table rase et à démolir, mais a cherché plutôt à œuvrer dans le sens le plus littéral de la conversion, en usant par exemple du sens poétique que peut avoir le soleil en figurant ici-bas la présence de la Lumière parmi nous. On trouve en Bretagne des dolmens christianisés, on trouve à Rome des temples devenus églises. On trouve des textes païens ou hérétiques dans les bibliothèques des monastères. Spéciale cassdédi aux Bouddhas géants de Bamiyan et à la bibliothèque d’Alexandrie. Bref.

Bon, mais on parlait des Roms. On nous ressort le couplet sur l’accueil de l’Autre qui est le devoir d’un bon chrétien. Okay, mais je veux rajouter deux choses :
Premièrement : le catéchisme mentionne que si l’on doit du respect à Dieu, on en doit également pour sa patrie ; et la morale chrétienne a toujours établi que l’on doit se comporter de façon exemplaire quand on est hébergé ailleurs que chez soi. Si les Roms s’attirent l’exaspération des Français, c’est, hélas, en raison du triste constat de leur comportement en France. Mendicité aggressive dans les transports en commun, maltraitance de leurs propres enfants dans la rue, déscolarisation, occupation illégale de terrains privés, pompage de compteurs EDF ou d’eau potable, nous payons des impôts pour financer leurs aires de stationnement, nous finançons leurs voyages de retour volontaire au pays, nous ne cessons de créer des expositions sur le peuple  Rom ou d’organiser des concerts de musique tsigane, il existe même des financements publics pour faciliter l’achat de caravanes, etc. Alors venir me faire la morale en me demandant d’être charitable à leur égard, c’est un peu se foutre de ma gueule. La saison des feuilles d’impôts arrive, ne venez pas m’accuser de manquer de charité quand je m’en acquitterai. Croyez bien que s’il manque un seul petit euro sur mon chèque on ne manquera pas de me tancer vigoureusement.

Deuxièmement, le devoir du chrétien est de récompenser le juste et de punir le malhonnête. On peut exercer le pardon et la charité, accueillir l’Autre et tout le saint-frusquin de la citoyennitude, cela ne dispense pas de respecter la loi. J’ai assisté à des milliers de scènes de mendicité à l’accordéon dans le métro, j’ai croisé des milliers de fois des femmes exhibant des nourrissons pour attendrir le quidam dans la rue [y compris au cœur de l’hiver glacial], on a déjà essayé de me faire jouer dans l’arnaque de la bague trouvée à terre, j’ai lu au cours de ma vie des centaines d’histoires de camps installés illégalement dans la propriété de braves gens ; je n’ai pas besoin qu’un cinéaste de gauche ou un curé irresponsable viennent m’expliquer qui sont les Roms et pourquoi il faut être gentil avec eux. Je suis déjà très gentil avec eux, merci. Moi, quand je ne mets pas de sous dans le parcmètre, je reçois une amende et je la paye. Dura lex sed lex, pour tout le monde. Vous savez, l’Égalité au fronton des instchitussions républikaines, tout ça.

Enfin, je trouve amusant de voir soudain apparaître mon ex-paroisse dans le contexte de cette histoire de Roms. Parce qu’à l’époque où j’y suivais le catéchisme, on nous faisait justement construire une roulotte à l’aide de barrils de lessive et de boîtes à camembert, et nous chantions en chœur, sous les guirlandes de papier crépon, ce chant du départ en mission :

« Nous partons en roulotte-euh
La roulotte des caravaniers
Nous crions Hue Cocotte
Mais jamais nous ne cesserons d’avancer
Le peuple des chrétiens
La foule des témoins
Nous ouvriront le chemin »

Et on ose encore se demander pourquoi les églises de France sont vides.

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[Vous avez le droit de dénoncer le MoisiBlog ; c’est ci-contre, dans la colonne de droite. Merci de mentionner les mots « dérapage », « amalgame », et « stigmatisation » dans votre lettre de délation.]

La Normandie vue par mon téléphone.
[Suite et fin]

La Normandie vue par mon téléphone.
[Première partie]

[Ci-dessus, le tombeau de Guillaume le Conquérant.]

La Bretagne [Nantes comprise] vue par mon téléphone.

 

La Touraine vue par mon téléphone.

Souvenez-vous les filles : nous nous plaignions d’avoir la peau trop blanche, nous attendions le sable fin et l’eau turquoise avec impatience, nous avons passé des semaines à nous sculpter un corps de déesse pour devenir LA star de la plage. Et finalement les vacances tant attendues s’achèvent en nous laissant dans un état la-men-table. Regardons-nous, nous ne sommes pas sortables ! Là, une magnifique marque de bronzage à cause des Ray-Ban [j’entends déjà les collègues qui persiflent « T’es allée skier à Chamonix ? »], ici vos orteils sont ruinés [merci Jules pour le super-plan « crique déserte romantique » et ses super-galets-romantiques aussi doux que des coupe-ongles], et la taille 36 durement gagnée a été laminée en moins de deux [on avait dit homard à la mayonnaise, pas mayonnaise au homard !]. Bref, c’est la cata.

Heureusement, bibi a veillé sur vous tout l’été, a shooté comme une malade pour dégoter les meilleurs looks, et vous compile les must have de la saison. Cette année, voilà tous les trucs qu’ils ne fallait surtout pas manquer de porter pour être au top.

1. La chaussure d’alpinisme

Cette année encore les girls ont fait des folies pour concilier confort et élégance. La tatane de montagne a encore atteint des pics de popularité tout simplement incroyables. Il faut dire que c’est LA pompe idéale pour affronter les terrains les plus hostiles : centres-villes typiques [Barfleur, Cassis, Saint-Malo], halls de syndicats d’initiative [surtout au niveau des présentoirs à brochures], château-forts équipés d’ascenseurs pour handicapés, musées consacrés aux personnalités locales et aménagés dans leur luxueuse villa, digues et autres promenades agrémentées de marchands de glaces. C’est aussi la godasse tout indiquée pour se rendre au fest-noz, au feu d’artifice du 14 juillet, ou encore au concert de l’église Saint-Martin-du-Bouchonnois où la chorale des Verts Galants interprète comme chaque année son répertoire de chants traditionnels profanes et sacrés. Du style, du style, du style !

2. Le trente-litres

Incontestablement le it bag de la saison, une fois de plus ! À porter absolument à moitié vide pour lui donner un côté « sac mou qui sert juste à ranger mon portefeuille et mes clefs ». Spéciale dédicace à celles d’entre vous qui ont été assez malignes pour assortir leur sac à celui de leur jules, voire à lui faire porter exactement le même modèle et de la même teinte.
Bien joué les filles, le trente-litres c’est la super-classe à la française assurée dans les endroits les plus chics : cathédrales, cloîtres, cryptes romanes du XIème siècle, restaurants avec vue sur le port, châteaux de la Loire, mémorial de guerre, cimetières militaires, procession du 15 août, etc. Un bémol toutefois : avec ses multiples poches, sangles, tirettes et autres cordons, le trente-litre est un ennemi redoutable aux abords immédiats des présentoirs de cartes postales. Évitez également d’entrer dans les boutiques de brocante si vous l’avez sur le dos. Mais ça reste l’accessoire chouchou de la vacancière qui soigne son look en toute circonstance.

3. Le t-shirt fantaisie

On l’oublie trop souvent : THE grande conquête des années 80 en matière de mode, c’est la démocratisation de l’originalité. Plus une prof qui ne porte ses lunettes asymétriques ou bigarrées, plus une fonctionnaire qui ne porte son foulard extravagant, plus une banquière qui n’ait son petit diamant au creux de l’aile du nez ! Alors cette année encore, vous vous êtes ruées comme des folles sur les T-shirts marrants, décalés, fun, bref, fantaisie. Il faut dire que le T-shirt tout blanc ou tout bleu c’est un peu la loose, et qu’on ne va tout de même pas se mettre à porter des chemisiers alors que c’est les vacances !
Cet été vous avez adoré arborer les petits slogans sympas [« Tu veux ma photo ? », « I love me »,…], les graphismes rigolos et trendy [Garfield, Gaston Lagaffe, trace géante de baiser-rouge-à-lèvre,…], ou les motifs mignons-tout-plein [frise de phares bretons, photo de ses petits-enfants imprimée au fer à repasser, T-shirt souvenir du Sex Museum d’Amsterdam,…].

Bref, les françaises ont encore démontré que la mode était bel et bien prophète en son pays, malgré les mauvaises langues ! Et, fortes de cette élégance triomphante, nous pouvons donc continuer sans vergogne à rire des allemands qui portent des chaussettes dans leurs sandales ! Hihihi ! À l’année prochaine les filles !

Ah les belles vacances ! Je vous raconterai !