juillet 2010


C’est un fait bien connu de toutes nos Caroline Fourest, l’Occident judéo-chrétien est une civilisation particulièrement détestable à cause de l’ignoble sexisme qui y a cours. Nous vivons sous un climat de domination machiste digne d’une préhistoire d’image d’Épinal. Les autres civilisations possèdent des traditions millénaires bien plus humanistes et bien plus égalitaires, et dont nous ferions bien de nous inspirer. Madame Plus vient de nous dégoter un magnifique reportage publié dans Libération. Extrait :

« Des dizaines de milliers d’enfants sont kidnappés chaque année, estime Cheng Zhu. D’après les chiffres officiels, il y en aurait eu «seulement» 4 700 l’an dernier. Mais les statistiques sont faussées. «Même le gouvernement central doute beaucoup des chiffres livrés par les bureaux de police des provinces. Dire la vérité pourrait nuire à l’avancement des policiers», explique Zhang Zhiwei, un ancien juge devenu avocat. Il conseille le gouvernement sur les questions de kidnapping, dont il est l’un des meilleurs experts.

Le commerce d’enfants est ancré dans certaines traditions chinoises, que la politique de l’enfant unique et l’absence totale de filet social dans les zones rurales ont renforcées, expose-t-il. La préférence des paysans pour les garçons – gagne-pain de la famille et garant de la retraite – n’est que la plus connue. Dans le Henan, le Shanxi et le Shaanxi – trois provinces voisines dans l’est de la Chine -, les couples adoptent des filles en bas âge destinées à épouser le fils de la famille ; en attendant les noces, celles-ci servent de bonnes à tout faire. Cette tradition du tongyangxi (enfant élevé pour le mariage) connaît un regain de popularité en raison du déficit de femmes dans les campagnes. Cette disproportion des sexes résulte des taux élevés d’avortements sélectifs et d’infanticides féminins. L’exode massif vers les villes des brus potentielles accentue encore le problème. »

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[C’est un ordre.]

Puisque je ne suis pas à un sarcasme près à l’endroit de nos bien-pensants, je m’amuse encore du titre choisi par la rédac’ de Libération : « Le chemin de croix« . Comme une sorte de double aveu sur ce que représente le chemin de croix : d’une part c’est bien la preuve que notre sémantique et notre langage sont imprégnés de chrétienté jusqu’à la moëlle et que cette expression décrit bien ce qui est considéré par tous comme un sommet de douleur infligé aux innocents et aux petits ; d’autre part c’est un autre signe qui prouve combien la quête d’une dignité égale entre hommes et femmes est un idéal universel, et que le christianisme s’efforce, plus que toute autre spiritualité, de réaliser. N’en déplaise aux prêtres de l’Église laïciste et aux harpies du féminisme castrateur.

Il est d’ailleurs amusant de remarquer que ceux qui travaillent à l’effritement des carcans moisis de la chrétienté, notamment son modèle familial réactionnaire, rêvent également d’une société où, grâce au prometteur supermarché mondial de la Gestation Pour Autrui, la femme redeviendrait une pondeuse commercialisant la chair humaine triée sur le volet… Aimer autrui, la belle affaire. Si c’est pour faire disparaître l’image du Christ dans le visage de l’Autre, nous ouvrons des autoroutes à toutes les tyrannies, toutes les inégalités, et tous les commerces. Or on ne peut pas vouloir les fruits du christianisme tout en conspuant et l’arbre et la sève. Se scandaliser d’une tradition de kidnapping et de rabaissement systématique du genre féminin sans comprendre qu’il s’agit d’une révolte spécifiquement chrétienne, c’est faire la moitié du travail. Au boulot !

Partout où la police est accueillie à coups de pierres et d’armes à feu, partout où les pompiers se font caillasser, partout où les médecins se font agresser à répétition, partout où Darty en est réduit à livrer ses clients dans des camionnettes banalisées à six heures du matin, partout où l’enseignement des professeurs [piscine, biologie, histoire, français, etc.] est récusé par des parents ou des grands frères en colère, partout où la mort d’un « jeune » en plein exercice de l’illégalité avérée convoque la solidarité de centaines de « proches », partout où les mariages forcés sont monnaie courante, partout où l’idéologie du bled prend le pas sur l’idéologie de l’intégration, partout où l’on nique la France et les céfrans, partout où les mairies et les bibliothèques se font incendier, en tout lieu qualifié de « zone sensible » ou de « zone de non-droit », partout où la guerre contre les flics est ouvertement et officiellement déclarée par la caillera, partout où les voitures brûlent par paquets de douze, partout où l’on entend dire à droite qu’il faut « envoyer l’armée », partout où l’on entend dire à gauche qu’il faut « relancer un nouveau plan-banlieue de quinze milliards d’euros pour lutter contre l’exclusion et remettre en marche l’ascenseur social », il existe un remède radical.

Ce remède, le voici : Je préconise une identification très claire et très précise des zones revendiquées par la population comme étant celles où ils sont « chez eux » et où toute intrusion d’inconnus est contrôlée par les grands frères du tiékar. Dans toutes ces aires géographiques, je préconise un retrait total et définitif de la police, des pompiers, des médecins, des livraisons Darty et des professeurs de l’Éduc Nat. Je préconise l’abandon total et définitif de toute application du Code Civil, de toute perception fiscale, de toute aide sociale. Je préconise une souveraineté entière et intégrale des populations au sein des territoires ainsi circonscrits. Je propose un abandon d’hectares entiers de cités à travers toute la France. Dans ces territoires, règnera la loi de leur choix. N’importe laquelle ; peu importe puisqu’ils y seront souverains, que ces morceaux de territoire seront autonomes, totalement déconnectés de la France. Reste qui veut, part qui veut ; puis, une fois son camp choisi, on établit les nouvelles frontières.

Enfin détachés de l’oppression policière et de ses multiples injustices racistes, enfin soulagés du voisinage de céfrans colonialistes et intolérants, enfin libres de pratiquer l’éducation et la médecine de leur choix, enfin coupés des institutions françaises qui discriminent au code postal ou au faciès, enfin libres de pratiquer le mariage comme ils l’entendent, enfin libres de vivre dans le « chez-nous » sans avoir à se protéger du harcèlement des contrôles d’identité, enfin libres de circuler en mini-moto la nuit à 140 km/h sans casque et sans phares dans les rues de la cité sans subir la répression inique, enfin libres de porter tous types de tchador ou de burqa sans se faire regarder de travers par des sales souchiens ennemis de la culture de l’Autre, enfin dispensés de rédiger des constats de sales céfrans en cas d’accident au bord de l’autoroute, il ne fait aucun doute que ces centaines de territoires s’épanouiront, que plus aucune voiture n’y brûlera, que la paix y garantira la prospérité, notamment grâce aux droits de douane particuliers ou aux activités économiques spécifiques que la fiscalité française ne pourra pas brider. On y entendra des chants d’amour, il y poussera des fleurs, on y dansera la farandole, et tout le monde sera content.

Bien entendu, ce chapelet de micro-États donnera des idées à toutes les communautés du pays. S’il suffit d’exercer trente ans de voyoucratie ininterrompue pour faire céder le gouvernement, à Dieu ne plaise, allons-y gaiement. Il n’y a pas de raison d’accorder l’indépendance à un Montfermeil, à un Villiers-le-Bel ou à un Trappes si c’est pour la refuser à un Pays Basque ou à une Corse – voire à une Bretagne – qui n’attendent que ça depuis bien plus longtemps. Ce serait magnifique. Il faudrait bien entendu compter sur quelques régions où les gaulois se seront soulevés de la même façon contre la république, indivisible n’est-ce pas, et où régnerait encore d’autres types de gouvernements autonomes.

J’imagine une dislocation bien fumante, avec des vrais morceaux de guerre civile dedans, casques bleus et charniers garantis. Un bourbier bien puant, fruit de la sociologie de l’excuse, de l’utopie de l’homme métis, de la religion socialiste, du délire droitdelhommiste, de quarante ans de déni de réel. Un lendemain radieux, rouge vif, tiersmondisé jusqu’à la moelle. La féodalité + le wifi. Les conditions idéales pour le retour du Roi.

Faut-il interner Mathieu Rigouste >>> ?

CP 1919, également nommé PSR B1919+21, est le premier pulsar découvert. Sa découverte revient à Jocelyn Bell, alors étudiante en thèse, et de son directeur de thèse, Antony Hewish. La découverte eut lieu dans le cadre d’une expérience visant à observer le phénomène de scintillation interstellaire dans le domaine des ondes radio. Dans ce but, Hewish et Jocelyn Bell construisirent une antenne opérant à la longueur d’onde de 3,7 m. C’est dans le mois qui suivit la mise en service de l’appareil, en juillet 1967, que fut détecté le premier signal du pulsar. Cependant, la forme du signal ne correspondait pas à ce qui était attendu pour un phénomène de scintillation, et l’observation fut dans un premier temps rejetée par Hewish, qui considérait qu’il devait être la résultante d’une interférence avec un instrument terrestre. Dans les mois qui suivirent, le même signal fut observé de façon sporadique, avec une avance de 4 minutes chaque jour, correspondant au lever de plus en plus tardif de la source du fait de la rotation terrestre.

En novembre 1967, Hewish abaissa progressivement la fréquence d’échantillonnage de son instrument, jusqu’à descendre en dessous de la seconde, et vit apparaître une périodicité extrêmement régulière du signal du pulsar, avec une période d’environ 1,337 seconde. Ce signal ne fut pas immédiatement interprété comme résultat de l’émission d’une étoile à neutrons en rotation rapide, et fut soupçonné d’être d’origine extra-terrestre. Pour cette raison, il fut appelé sous le nom de code LGM-1, « LGM » correspondant à l’abréviation de l’anglais Little Green Men (« petits hommes verts »). C’est en partie pour cette raison que Hewish décida de ne pas diffuser immédiatement sa découverte, le temps d’avoir une meilleure compréhension de celle-ci. Ce n’est qu’en février 1968 qu’elle fut officiellement annoncée dans un article resté célèbre de la revue scientifique Nature.

Il existe dans la Cambridge Encyclopedia of Astronomy un graphique illustrant cent pulsations du pulsar CP 1919 :

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Un jour, Bernard Sumner [guitariste de Joy Division] tomba sur cette image et, séduit, la soumit au graphiste Peter Saville pour qu’il en fasse la pochette de leur premier album. Après quelques minimes corrections optiques pour esthétiser l’ensemble, le dessin prit place sur la pochette d’Unknown Pleasures. Pour parachever l’esprit minimaliste du concept, Peter Saville choisit de laisser le dos de la pochette vierge là où traditionnellement prennent place la liste des chansons, et renomma la Face A et la Face B « Outside » et « Inside« .

Évoquant quelque mystérieuse ondulation électromagnétique ou topographique, l’image énigmatique d’Unknown Pleasures devint très rapidement un immense classique du graphisme, en particulier par sa miraculeuse adéquation avec l’esprit de la nébuleuse cold wave / indus / électro minimaliste qui s’annonçait prophétiquement dans le son de Joy Division. C’était en 1979.

Ça bastonne un peu partout en France. Tout fonctionne avec une exactitude réglée : la gauche accuse la politique fascisante de M. Sarkozy d’avoir créé un État policier [hahahaha], la droite assure qu’elle va très rapidement et très fermement mettre un terme au climat d’émeute généralisée [hahahaha], les journalistes s’empressent d’expliquer les tirs de kalachnikov par Marx+Freud [hahahaha], les Français qui réussissent à exprimer le fond de leur pensée dans l’espace public se font accuser de racisme [hahahaha], et ceux qui voient arriver la guerre civile gros comme une maison sont diagnostiqués paranoïaques ou déments [hahahaha]. Je lis même ici ou là que, enfin, ça y est, c’est pas trop tôt, ouf, les Français ont vraiment compris, que c’est demain que ça pète, que cette fois-ci c’est la bonne, que la fête commence, que c’est le moment décisif. Je ris encore : hahahaha.

Non : ça fait trente ans que c’est le moment décisif. Et ça fait trente ans qu’on dillue le moment décisif dans le délire antiraciste et la lénifiante promesse du paradis cosmoplanétaire. Il est même probable que le moment décisif ne se réalise jamais. Je vous rappelle que les Français sont capables de voter pour Ségolène Royal à hauteur de 47%, alors que tout prouve, objectivement, scientifiquement, que cette femme est incapable d’échafauder des raisonnements intellectuels complexes au service de son pays. Au service de sa personne, sans doute ; mais sûrement pas de son pays. Je vous rappelle également que les Français sont capables de voter pour Nicolas Sarkozy avec la conviction intime que ce type sait résoudre des problèmes graves. Alors le coup des Français qui ont enfin compris que le moment décisif était sur le point de se réaliser, excusez-moi mais ça me fait doucement rigoler. Si l’on doit faire confiance aux Français pour infléchir le cours du destin, on peut tout de suite retourner se coucher.

La France n’est pas un peuple comme un autre. Ayant l’habitude de se faire porter secours par l’un ou l’autre Sauveur aux pires moments de son histoire [de Jeanne d’Arc aux Amerloques], nous ne sommes que trop peu disposés à prendre en main notre propre moment décisif. Nous sommes bien plus accoutumés aux jacqueries, aux frondes, aux ligues, aux insurrections, aux soulèvements locaux et sporadiques qui finissent étouffés. Les Français ne se bougent vraiment les fesses pour la France que si un prince ou un chevalier se lève et dit « suivez-moi ». Dans ces conditions, c’est pas demain la veille que les choses iront mieux, surtout si les gens croient qu’un Dominique de Villepin, qu’une Martine Aubry, ou qu’un Xavier Bertrand peuvent faire quoi que ce soit pour eux. Je crois bien davantage, hélas, en un très long et très douloureux enlisement. J’ai longtemps été perplexe devant la fonction que pouvaient remplir les églises fortifiées de mes cours d’Histoire ; maintenant que nous sommes de nouveau entrés dans un moyen âge, j’en saisis mieux l’actualité. Vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous décidez de rester.

Discussion du projet de loi ayant pour objet l’établissement d’une fête nationale (Sénat, séance du 29 juin 1880). Extrait du discours de M. Henri Martin, rapporteur, sénateur de l’Aisne, fervent partisan de la gauche républicaine, et historien de son état.

Je suis loin, très loin, de partager les analyses et les enthousiasmes de cet homme, mais au moins la gauche républicaine de 1880 savait, à l’occasion, se souvenir de Dieu et admettre l’existence de l’Ancien Régime. Que de chemin parcouru depuis un siècle ! La gauche républicaine a décapité le Royaume pour consacrer la Nation, et voilà qu’en 2010, non seulement elle est devenue incapable de se souvenir de l’existence de Dieu et du Royaume, mais elle répudie cette même Nation qu’elle a pourtant élevée et couronnée de lauriers. Et c’est tout juste si le seul mot de « France » ne lui donne pas la nausée.

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« Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la journée du 14 juillet 1790.

Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé.

L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France, – personne que Dieu n’a fait l’âme de la France, – mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. Rappelez-vous donc que ce jour-là, le plus beau et le plus pur de notre histoire, que d’un bout à l’autre du pays, les Pyrénées aux Alpes et au Rhin, tous les Français se donnèrent la main. Rappelez-vous que, de toutes les parties du territoire national, arrivèrent à Paris des députations des gardes nationales et de l’armée qui venaient sanctionner l’œuvre de 89. Rappelez-vous ce qu’elles trouvaient dans ce Paris : tout un peuple, sans distinction d’âge ni de sexe, de rang ni de fortune, s’était associé de cœur, avait participé de ses mains aux prodigieux préparatifs de la fête de la Fédération ; Paris avait travaillé à ériger autour du Champ-de-Mars cet amphithéâtre vraiment sacré qui a été rasé par le second empire. Nous ne pouvons plus aujourd’hui convier Paris et les départements sur ces talus du Champ-de-Mars où tant de milliers d’hommes se pressaient pour assister aux solennités nationales.

[…] Nous trouverons moyen de remplacer le Champ-de-Mars. Un peuple trouve toujours moyen d’exprimer ce qu’il a dans le cœur et dans la pensée ! Oui, cette journée a été la plus belle de notre histoire. C’est alors qu’a été consacrée cette unité nationale qui ne consiste pas dans les rapports matériels des hommes, qui est bien loin d’être uniquement une question de territoire, de langue et d’habitudes, comme on l’a trop souvent prétendu. Cette question de nationalité, qui a soulevé tant de débats, elle est plus simple qu’on ne l’a faite. Elle se résume dans la libre volonté humaine, dans le droit des peuples à disposer de leur propre sort, quelles que soient leur origine, leur langue ou leurs moeurs. Si des hommes associés de sentiments et d’idées veulent être frères, ils sont frères. Contre cette volonté, la violence ne peut rien, la fatalité ne peut rien, la volonté humaine y peut tout. Ce qu’une force fatale a fait, la libre volonté le défait. Je crois être plus religieux que personne en proclamant cette puissance et ce droit de la volonté humaine contre la prétendue force des choses qui n’est que la faiblesse des hommes. »

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« Il est devenu impossible de voir un défilé national sans qu’une autre nation invitée participe à la parade, tout comme il est devenu impossible de voir un parcours du Tour de France sans ses étapes à l’étranger [Italie, Espagne, Belgique, bientôt la Mauritanie et l’Islande ?]. Certains y voient de la générosité, de l’ouverture, etc. Pour ma part, vous ne m’empêcherez pas de penser que ce sont autant de petits signes, faibles mais distincts, anecdotiques mais récurrents, qui finissent par dresser un portrait assez net d’un pays perclus de trouille. La trouille d’avoir l’air un peu trop franco-français.
[…]
Fêter le 14 juillet entre soi est devenu le crime suprême de lèse-Autrui. »
Source >>>

Cette année, treize pays d’Afrique francophone participeront au défilé du 14 juillet.

Comment peut-on encore croire qu’il faille nécessairement choisir entre le string et la burqa ?

Plus chrétiens que les chrétiens, vous avez les partisans de la Laïcité. Moi, quand j’entends Caroline Fourest et tous les ardents défenseurs de la laïcité intégrale, j’ai vraiment l’impression d’entendre un discours de schizophrène post-chrétien, plus inquisiteur que l’inquisition, plus catholique que le pape, plus chrétien que Jésus-Christ. Quand ils vous expliquent la nature de ce que doit être la Vraie Religion, ils vous disent : amour, tolérance, respect, pardon, distinction radicale de Dieu et de César, liberté de conscience. Ils croient avec une inébranlable sincérité que cette définition est le lot de toute religion véritable. Et, en toute logique, qu’il doit en être ainsi de l’islam, du judaïsme, ou de n’importe quelle autre religion. Et, toujours en toute logique, ils s’imaginent que les religieux qui sortent de ces clous sont dans le camp de l’intégrisme. En réalité, les laïcards progressistes sont incapables de se rendre compte que l’idéal de leur religion n’est qu’une forme hérétique du seul christianisme. La consécration de l’amour, du pardon, etc., ne se trouve QUE dans les Évangiles. Et l’ensemble de la Bible étant une compilation de textes écrits par des hommes, on peut dans une certaine mesure y exercer une lecture critique. Ce qui n’est pas le cas de toutes les religions, en particulier de l’islam.

Ils s’imaginent qu’on peut, en islam, séparer Dieu et César ! Ils s’imaginent qu’on peut exercer la critique sur le coran exactement comme on peut le faire sur l’Ancien Testament ou les Évangiles ! Ils s’imaginent qu’on peut, en toute pertinence, baptiser certains lieux de culte musulmans du nom de « mosquée-cathédrale » ! Ils aimeraient interdire la burqa parce que c’est un vêtement qui « exprime une foi radicale dans l’espace public » de façon inacceptable.

Or le coran est un véritable code complet, comprenant et confondant préceptes religieux, code juridique, code alimentaire, code sexuel et moral, etc. ; et comme c’est un texte censé être dicté par Dieu lui-même, comment voulez-vous remettre en cause la moindre virgule sans mettre en cause Dieu lui-même, c’est à dire en blasphémant purement et simplement ? Quelle serait donc la nature de la « cathedra » en islam, qui justifierait le nom de « mosquée-cathédrale » ? Il n’y a pas d’Église en islam, pas de hiérarchie ecclésiale gardienne d’un dogme, donc pas d’évêque assis sur sa Cathèdre ! Quant à l’interdiction de la burqa comme affirmation de la lutte contre l’intégrisme, c’est un casse-tête législatif inapplicable ! La burqa est un vêtement civil, pas un uniforme ecclésiastique [car il n’y a pas d’ordre ecclésiastique en islam !] ; il est pour ainsi dire impossible de dissoudre l’usage de la burqa comme on dissoudrait une secte. Comment voulez-vous agir ? En interdisant l’intégrisme ? En légiférant sur un code vestimentaire ? Ce serait une véritable dictature qu’il faudrait mettre en place, puisqu’il existe quantité d’intégristes habillés en M. et Mme Tout-le-monde et qu’il faudrait recourrir à la traque de leurs pensées les plus intimes pour les démasquer. Et s’il fallait se mettre à légiférer sur les vêtement dignes ou indignes des valeursdelarépublique, il faudrait faire le ménage chez les punks, chez les hippies, chez les putes, chez les rappeurs, chez les métalleux et chez les gothiques, et même chez les pauvres carmélites qui n’ont rien demandé à personne ! Et, s’il existe déjà une loi interdisant aux civils de se promener avec le visage masqué, qu’elle soit appliquée ! Mais un décret n’empêchera jamais certaines femmes de refuser de serrer la main des hommes, ni certains hommes de refuser de s’adresser au personnel féminin des établissements scolaires de banlieue ou des hôpitaux.

Nous avons cru que la force de la coutume devait être dépassée, cette coutume ayant été identifiée comme une barrière contre le droit d’autrui à vivre parmi nous avec sa différence ; nous voilà à présent contraints d’entretenir l’illusion de la coexistence heureuse et pacifique, alors qu’il est évident que nous n’avons strictement rien à nous dire puisque, fondamentalement, nous ne partageons pas la même foi, contrairement à ce que croient les chantres de l’amour citoyen, de la tolérance républicaine, du pardon des offenses antiracistes, du catéchisme des droits de l’homme, de la rémission du colonialisme, de l’Esprit Saint des Lumières, et de la trinité révolutionnaire une en trois personnes que sont la Liberté, l’Égalité, et la Fraternité.

L’antiracisme n’est pas la lutte contre le racisme mais un racisme à l’envers. L’anticléricalisme n’est pas la lutte contre l’intégrisme religieux mais un intégrisme religieux à l’envers.

« Fini les mots à consonance trop masculine ou féminine ! C’est en tout cas la volonté de la municipalité bernoise. Le texte adopté vise à gommer les inégalités entre les femmes et les hommes en s’appuyant sur le langage. Ainsi, les mots véhiculant une trop forte connotation liée au genre seront désormais bannis du vocabulaire officiel de la municipalité.

Concrètement, l’expression «passage pour piétons» (Fussgängerstreifen en allemand) est jugée trop mâle et devient «lignes zébrées» (Zebrastreifen). Autre exemple, pour désigner leurs collaborateurs, les fonctionnaires bernois ne pourront plus utiliser le mot «équipe» (Mannschaft), mais devront employer l’anglicisme «team», jugé plus neutre. Ces terminologies épicènes (aux travers desquelles ne transparaît aucune connotation liée au genre) vont donc devenir la norme au sein de l’administration bernoise, et donner du fil à retordre aux rédacteurs de rapports officiels qui devront trouver de nouvelles tournures.

Si cette disposition de la Ville de Berne fait sourire les médias alémaniques, est-elle réellement utile dans le combat pour atteindre une vraie égalité hommes-femmes? «Le langage est porteur de messages et de stéréotypes», répond Muriel Golay, directrice ad interim du Service pour la promotion de l’égalité entre homme et femme du canton de Genève. Dans cette optique, l’effort des Bernois semble donc cohérent, selon elle. »

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Ce texte aura bientôt trente ans. Nous remarquons que, plus que n’importe qui, ce sont souvent les Goldman, les Zemmour ou les Finkie qui vont au charbon pour photographier la sale gueule du réel.

« Minuit se lève en haut des tours
Les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd
La nuit camoufle pour quelques heures
La zone sale et les épaves et la laideur

J’ai pas choisi de naître ici
Entre l’ignorance et la violence et l’ennui
J’m’en sortirai, j’me le promets
Et s’il le faut, j’emploierai des moyens légaux

Envole-moi, loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Envole-moi, remplis ma tête d’autres horizons, d’autres mots

Pas de question ni rébellion
Règles du jeu fixées mais les dés sont pipés
L’hiver est glace, l’été est feu
Ici, y’a jamais de saison pour être mieux

J’ai pas choisi de vivre ici
Entre la soumission, la peur ou l’abandon
J’m’en sortirai, je te le jure
A coup de livres, je franchirai tous ces murs

Me laisse pas là, emmène-moi, envole-moi
Croiser d’autres yeux qui ne se résignent pas
Envole-moi, tire-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi
Regarde-moi bien, je ne leur ressemble pas
Me laisse pas là, envole-moi
Avec ou sans toi, je n’finirai pas comme ça
Envole-moi, envole-moi, envole-moi… »