Eurovision : Patrick Lozès se lâche ! « Une fois encore, l’actualité, même la plus triviale, nous rassure sur la bonne santé du colonialisme français. C’est avec la plus grande consternation que j’ai visionné la vidéo de candidature de la France pour l’Eurovision 2010. À en juger par le choix de Jessy Matador, malgré l’actualité polémique de Tintin et plus d’un demi-siècle d’Histoire écoulée, la France présente pour toute vitrine… le Congo ! Avec sa cohorte de clichés plus navrants les uns que les autres, c’est à se demander si la chanson « Allez ola olé » n’est pas en réalité un canular destiné à alimenter les Y’a bon awards de Rokhaya Diallo, présidente des Indivisibles : le bon vieux stéréotype du noir sympa et souriant qui danse en rythme en chantant « Chouchou faut te lever / Et bouger ton fessier » a, hélas, toujours de l’avenir sous nos latitudes. Espérons que les citoyens européens sauront faire preuve de clairvoyance en refusant de donner leur voix et leur crédit à l’éternelle mélancolie de la France banania… »
« Il reste moins d’un mois pour les débuts du Mundial du Football en Afrique du Sud. Une assemblée extraordinaire de marabouts et de Grimbateurs africains se tiendra bientôt, et il semble que beaucoup de joueurs et de pays, et même de spectateurs, comptent sur eux pour donner un peu plus de mystique aux équipes africaines. S’ils se réunissent, c’est que ces grands devins veulent être rémunérés ; par qui ? avant ou après les résultats ? » Source>>>
« En Afrique, la sorcellerie d’avant-match est largement répandue, du moins largement connue, et tolérée. Pour les dirigeants des équipes, recruter de bons joueurs ne suffit pas. Savoir, par des conseils avisés, dénicher la perle rare de marabout ou de féticheur, est d’une importance majeure, d’où dépendront en grande partie les succès de l’équipe. […] Dans de nombreux pays du continent, les pratiques occultes sont bien ancrées au sein du football.
Au Cameroun, par exemple, Les équipes affectent une part de leur budget à la » préparation psychologique des joueurs « , appellation qui recouvre les services rendus par les féticheurs et sorciers. Un ex-président du club du Canon de Yaoundé avait admis à la radio nationale que des sommes considérables étaient allouées aux marabouts, et ce au dépend des primes des joueurs.
Au Bénin, berceau du vodou, il existe même un couvent réputé pour la préparation mystique des équipes et des joueurs.
De célèbres noms du football africains seraient très fréquents dans ce village, situé à 70 km de Porto-Novo, où ils se rendraient régulièrement pour se protéger et être, une fois sur le terrain, dans les bonnes grâces des Dieux du football. » Source >>>
Comment voulez-vous sortir du Tiers-Monde économique, politique et social si vous ne commencez pas par sortir du Tiers-Monde spirituel, intellectuel et culturel ?
1. Le kiss-in lyonnais de l’an dernier s’était déroulé Place des Terreaux, dans l’indifférence générale. Difficile de dénoncer l’homophobie quand le silence vous répond. À quoi bon être antifasciste si l’on ne trouve pas la moindre de trace de fascisme sur la Place des Terreaux ? Qu’à cela ne tienne, si l’homophobie ne vient pas à nous, nous irons chercher l’homophobie ; il faut bien qu’on existe, merde ! Allons nous tripoter et nous rouler des pelles devant un lieu saint, pile à l’heure de la sortie de la messe ! Nous nommerons la réaction des braves chrétiens « homophobie », et nous donnerons à ces braves gens de fort jolis noms : « intégristes », « fascistes », « extrême-droite ».
2. Le Parti Communiste, soutien officiel du kiss-in, ne voit aucun problème à venir insulter des catholiques en prière. En revanche ça ne lui pose aucun problème de voir se multiplier les femmes en burqa, les rues entières immobilisées par des barbus, et les mosquées financées par le contribuable au mépris des lois 1905. « Il y a des problèmes plus graves que ces querelles vestimentaires », répond-il. Nous attendons un courageux kiss-in rue Poissonnière à Paris, à l’heure de la prière.
3. Comme prévu, avec une docilité exemplaire, et comme mentionné dans mon compte-rendu d’hier, les journalistes ont bêtement tendus leurs appareils photo vers ce qu’ils voulaient montrer. Ils ont ainsi pris un malin plaisir à photographier tout ce qui ressemblait à du fafounet de province, et s’en sont donnés à cœur-joie dans la calomnie des contre-manifestants : « saluts nazis », « insultes homophobes », « jeunesse identitaire », « extrême-droite », « crânes rasés ». Aux rangs LGBT qui étaient forcément gais et festifs, s’opposaient les intégristes qui étaient forcément tristes et intolérants. Fastoche. Une image de la jeunesse chrétienne certifiée conforme aux canons du journalisme.
4. Je réitère donc ma critique à l’égard des jeunes gaillards qui adhèrent à la micro-nébuleuse « identitaire » et qui étaient présents devant le parvis de Saint-Jean : cessez de souiller les catholiques avec l’image désastreuse que vous donnez en pâture aux appareils photo. Nous vivons un âge surmédiatisé, où le détail d’un évènement est très facilement grossi et manipulé par les journalistes pour réduire un ensemble complexe à un schéma simpliste. En l’occurence, les catholiques n’étaient pas là pour casser du pédé ou faire de la politique, mais pour se défendre d’une énième manifestation de haine antichrétienne, quelle qu’en fut sa nature. Si vous défendez l’Église, alors joignez-vous aux cantiques et aux prières, ce que l’on ne vous a pas vu faire. [cf addendum plus bas]
5. Via les commentaires des lecteurs de ce compte-rendu, certains ont dénoncé la passivité générale des chrétiens, lesquels auraient du venir EN MASSE défendre la dignité de leur foi. Et ils ont bien raison. Tendre la joue gauche n’est pas suffisant. Nous devons, plus que jamais, vivre à rebours de l’air du temps et le confort de la tolérance. Nous devons rester debout face aux critiques.
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ADDENDUM :
Après quelques mises au point par e.mails interposés, il s’avère que le groupuscule rasé de frais et orné de gants de cuirs, de parapluies de combat et de lunettes de soleil n’avait rien à voir avec le groupe dit « Identitaire » – lequel s’est comporté de façon tout à fait courtoise pendant la contre-manifestation –, mais n’était qu’une anonyme bande de fafounets de province aimant discréditer leur intérêt par leur propre bêtise. Voilà qui remet de l’ordre dans mes accusations.
Je reviens à l’instant du parvis de la cathédrale Saint-Jean. Un collectif LGBT avait prévu d’organiser ce mardi soir un « kiss in » devant la cathédrale de Lyon afin de montrer au monde que l’on peut s’embrasser entre gens du même sexe, que l’on peut afficher ses différences sans complexe dans la rue, que l’on peut être Lesbienne, Gay, Bi ou Trans [LGBT, donc] sans que cela puisse paraître extravagant pour le quidam. Le tout dans un esprit de dénonciation festive et citoyenne de l’ « homophobie » et autres arriéritudes rétrogradantes.
Personne n’est dupe, organiser un « kiss in » devant une cathédrale est évidemment une douce provocation. Provocation, parce qu »on sait très bien que les paroissiens et l’ensemble des catholiques lyonnais vont réprouver cette mise en scène devant un lieu sacré ; douce, parce qu’ils savent très bien que ne sont pas de braves « catho » en mocassins et jupes Cyrillus qui vont aller leur péter la gueule à coups de barre de fer pour leur apprendre la vie. Je ne dis pas que des musulmans ou des juifs iraient leur péter la gueule à coups de barre de fer s’ils faisaient leur « kiss in » devant une mosquée ou devant une synagogue, mais il est clair que l’accueil serait moins, euh… disons, moins diplomate que devant une cathédrale défendue par des jeunes gens de bonnes familles bien coiffés.
Toujours est-il que les catholiques n’ayant pas envie d’une profanation festivo-citoyenno-ultra-tolérante doublée d’un bon goût à toute épreuve, le stratagème fonctionne exactement comme prévu : avant même le début de la manifestation, les collectifs LGBT peuvent se targuer d’être les prochaines victimes d’intégristes qui vont refuser d’ « accepter la Différence » et de mettre en pratique le devoir pourtant chrétien de « s’aimer les uns les autres ».
[PHASE 1 – Au fond, le groupe LGBT injustement retenu par un cordon de policiers à la solde de l’État sécuritaire sarkozyste bourgeois. Au premier plan, l’autre cordon de policiers contenant avec une peine non feinte les hordes de bêtes sauvages qui forment le gros des troupes ultracatholiques obéissant aveuglement aux ordres d’un pape réactionnaire. On les sent débordés par l’impressionnante violence des contre-manifestants.]
19h20. Je suis sur la Place Saint-Jean. L’agitation a déjà commencé ; j’entends scander « Cathophobie / Ça suffit ». C’est également ce qui est écrit sur une grande banderole. En regardant autour de moi, voici comment les choses se présentent :
– Sur le parvis et ses abords directs, la jeunesse chrétienne a pris position devant la façade de la cathédrale. Il sont partiellement enclos par des barrières Nadar et par une rangée de policiers qui empêche le groupe de trop se disperser sur la place.
– En marge de ce groupe, se trouve un ensemble de jeunes gens franchement lookés facho. Ils sont vraisemblablement les auteurs de la grande banderole « Cathophobie ça suffit ».
– L’accès Sud de la place est fermé par un cordon de policiers, contenant le groupe LGBT venu manifester, lequel est visiblement très mécontent d’être interdit d’accès sur la place.
-L’accès Nord n’est gardé par personne, il n’y a qu’un atroupement de badauds qui viennent regarder ce qui se passe.
Entre les deux rangées de policiers, seules quelques personnes vont et viennent. Ce sont principalement des journalistes qui tendent leurs micros et leurs caméras ; mais on aperçoit aussi divers organisateurs de groupes, on aperçoit encore d’autres policiers dont l’attitude nous informe qu’ils sont des chefs et qu’ils maîtrisent grave la situation en parcourant l’endroit à pas rapides et décidés tout en parlant dans des oreillettes et des radios. Ils en profitent également pour prendre des centaines de photos de tout ce beau monde. Souriez, vous êtes fichés.
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D’emblée, la distinction est très nette entre le groupe « chrétien » et le tout petit groupe des « fachos ». Le groupe facho pratique volontiers l’insulte et le majeur tendu vers le camp adverse. C’est vachement poétique, c’est vachement constructif, bref, c’est vivement réprouvé par tout le monde puisque ça donne une image à la fois violente et stupide de la contre-manif. Plusieurs fois il leur est demandé de fermer leur gueule et d’arrêter leurs provocations débiles. Évidemment, les caméras et les appareils photos des journalistes se régalent : miam, voilà des bonnes têtes d’intégristes bas-du-front qui manifestent des envies de castagne, c’est exactement ce qu’on cherche ! Vas-y Coco, prends-y la bonne photo du fafounet antipédé ! Ya bon pour la rédac de mon canard !
Le groupe chrétien est résolument calme. Nous scandons d’abord quelques slogans gentillets, puis nous nous mettons à chanter des cantiques, à réciter quelques prières. Nous alternons les positions assises et les positions agenouillées. Tranquille.
Depuis l’autre côté, nous parviennent les cris et la rumeur du groupe LGBT, mais l’éloignement et nos chants nous empêchent de comprendre distinctement ce qu’ils racontent. En tout cas, on voit très nettement un grand drapeau du Parti Communiste Français, et d’autres pancartes amalgamant l’Église et le Sida, ce genre de choses.
Plus tard, le groupe LGBT comprend qu’il existe un accès Ouest moins bien contrôlé par la police ; il s’y déplace rapidement en coutournant un pâté de maisons et parvient à prendre position en plein milieu de la place. Les cordons de policiers se reconfigurent pour continuer à séparer la manif de la contre-manif. Le groupe LGBT est monté sur la fontaine. On voit des nanas se tripoter un peu mais pas trop, on voit un type brandir un sexe en caoutchouc, on aperçoit plusieurs personnes grimées comme au carnaval, on voit surgir çà et là des doigts d’honneur à notre adresse, on entend aussi des slogans qui nous invite à leur sucer la bite maintenant que nous sommes à genou [je ne me souviens plus de l’alexandrin exact mais je crois bien que la rime était intéressante] ; on voit surtout une phénoménale différence d’attitude entre les groupes : aux cris et à l’agitation des uns qui accusent, invectivent, insultent, répond la sérénité des autres qui sont agenouillés et qui chantent paisiblement – mais résolument – sans répondre le moins du monde aux provocations [hormis le groupucule sus-mentionné, qui frictionne ses gants de cuir nerveusement en espérant que des choses moins planplan se déclenchent].
[PHASE 2 – Au fond, le groupe LGBT occupant la moitié du terrain, retenu par un cordon de policiers obéissant aux organes de la bourgeoisie conservatrice qui est au pouvoir. Au premier plan, la bave aux lèvres et l’œil exorbité, le groupuscule de catholiques intégristes se livrant à des actes de barbarie à l’aide de barres de fer et de tronçonneuses, heureusement maîtrisé par un corps d’élite surentraîné et accoutumé aux situations de conflit les plus extrêmes. Au centre de la photo, on distingue nettement le mec-qui-fiche-tout-le-monde avec son gros zoom, et le mec-qui-maîtrise-grave-la-situation grâce à son oreillette wifi-bluetooth-radio-mp3-lecteur K7 autoreverse. Putain c’est la guerre les mecs.]
Il ne se passe pas grand chose, finalement. Ils crient, nous chantons. Personne ne bouge. Finalement, après plus de deux heures à poireauter sur les pavés de la Place Saint-Jean, les flics décident que ça suffit comme ça et, chaussant leurs casques, ils envoient sans ménagement des nuées de gaz lacrymogène pour disperser tout le monde. Un brusque vent de panique secoue la place, tout le monde se voit sommé de déguerpir à cause de la violence du gaz qui assaille nos yeux, nos poumons et nos estomacs. En courant à l’aveuglette on suffoque, on tousse, on tâche de retrouver la vue et le souffle dans la violence de l’éparpillement soudain. Certains vomissent sur le trottoir, d’autres racontent plus loin qu’ils ont tâté de la matraque mais je n’en suis pas sûr. Plus loin derrière on entend encore des cris sur la place ; le gaz lacrymogène envahit les rues à proximité et chasse peu à peu les manifestants du quartier. La fête est finie.
On rentre à la maison, étourdis par le sort que la Préfecture à réservé à des gens qui chantent agenouillés. En fin de compte, ils-elles ne se sont finalement pas embrassé-e-s sur le parvis puisque nous étions là pour le défendre.
[PHASE 3 – L’objet qu’il vous faut pour faire taire les cons qui osent encore chanter des cantiques alors que nous sommes au XXIème siècle.]
Alibekov et moi nous sommes lancé un petit défi graphique : adapter Hello Kitty à la France moderne ! Le timing était serré, mais voici ma contribution au concours.
Bon, mais la proposition d’Alibekov est-elle meilleure que la mienne ?
C’est impeccable. Scénographié comme un shooting de Mondino. Tout est pensé pour être photogénique, tout est furieusement graphique. Chacun est à sa place. Les noir sur blanc ; les fourrures sur les combinaisons métallisées ; les contrastes sont joués jusqu’au bout. Daniel Chenevez stoïque et impénétrable, campé derrière son clavier en arrière-plan, tandis quà l’avant-scène Muriel Moreno ondule comme un succube sous l’incendie de sa prestance léonine. Okay, le synthé est un peu pourri mais la chanson est magistralement architecturée. Pas de chichi, pas de démonstration de virtuosité, pas de stroboscope à la con ; juste un riff de guitare joué en boucle, délicatement enrichi par un jeu de batterie tout en retenue, et orné par la voluptueuse et décadente mélodie du texte. Ça a l’air d’une complainte lascive, c’est en réalité un embrasement apocalyptique furieusement efficace.