Ha ha, j’avais raison : l’absence de la Diversité dans les files d’attente des Journées du Patrimoine inquiète réellement nos « élites » >>>.
Je cite l’édito signé Gérard Collomb & Nadine Gelas [1] dans le programme de l’édition lyonnaise :
« L’accessibilité au plus grand nombre invite tout d’abord à associer ceux pour qui la culture est d’un accès difficile, les enfants, les personnes en situation de handicap, les représentants de la diversité. Cette année, plus que d’ordinaire, des visites adaptées sont proposées. »
Alors comme ça, la culture est d’un accès difficile pour la Diversité, dixit le maire de Lyon.
Ah bon ? Les lieux culturels français sont explicitement interdits aux Noirs, aux Arabes, aux Asiatiques et aux Quechuas [et aux chiens même tenus en laisse] ? Les banlieues sont coupées du monde par des dizaines de murs de Berlin avec guérites et miradors ? Les théâtres, bibliothèques, jardins, et autres châteaux de la Loire ne sont ouverts qu’aux seuls agrégés d’araméen et aux archéologues dont le grec ancien est la langue maternelle ?
Les banlieues [car il ne faut se leurrer, 80% de la Diversité mentionnée par le ministère concerne la population des banlieues] ne reçoivent-elles pas des milliards d’euros à chaque nouveau plan banlieue ; aussitôt transformés en médiathèques rutilantes, en espaces citoyens d’échanges multipluriels de dialogue, en stages de formation au montage vidéo, en écoles de hip-hop, en montage de pièces de théâtre antiraciste avec la troupe de comédiens « Compagnie Dix Vers Cités », en festivals des musiques métisses, en interventions artistiques au collège Pierre-Arditi guidées par une plasticienne à sarouel qui « expérimente de nouveaux supports et détourne les codes classiques », ou en milliers kilomètres de bus pour aller visiter le Jardin Machin et ses Installations Éphémères, la maison de M. Michu résistant communiste, le musée Trucmuche de la Déportation, ou, avec un peu plus de chance, un musée des Beaux-Arts ?
Il faut arrêter de nous prendre pour des cons. Si la Diversité boude les Journées du Patrimoine, ce n’est pas parce que la Culture leur serait refusée par on ne sait quelle « difficulté d’accès ». Même le Musée des Arts Premiers à Paris a cru résoudre l’absence de Diversité dans son public en l’ouvrant gratuitement à tous les visiteurs – en vain ! La Diversité se fout éperdument de la Culture française, et nos « élites » cultureuses récoltent les fruits amers de ce qu’ils ont eux-même semés.
On ne cesse de raconter à nos chères banlieues que la France ne se définit que par des termes du genre « Pays des Droits de l’Homme, redistribution des richesses, Sécurité Sociale, lutte contre les inégalités », bref, toutes sortes de singeries criminelles qui discréditent de facto l’Histoire de la France au profit de son éternel présent défini par les mots « métis, divers, ouvert à tous ». Dans le meilleur des cas, la France d’avant était peuplée de nazis qui brûlaient des hérétiques, bâtissaient des palais dorés en exploitant un peuple de pouilleux ignorants, et n’aimaient pas la richesse culturelle des étrangers. Dans le pire des cas, on découvre que la France des livres d’Histoire est un imposture, et qu’en réalité nous devons toute notre civilisation à la seule culture arabe. Dans ce jus complètement délirant où nous baignons, il apparaît évident que nos riantes banlieues n’ont pas de la France un image très admirable.
Comment voulez-vous donner envie à la Diversité de visiter un jardin de Le Nôtre ou une chapelle gothique fraîchement restaurée quand l’image de la Culture Française du passé est assimilée à une vieillerie de l’Âge Fasciste, et celle du présent leur apparaît sous les traits d’un « art » entièrement noyauté par le citoyennisme foireux des plasticiens subventionnés, des metteurs en scène qui « interrogent le rapport à l’autre dans une dénonciation des préjugés racistes », et des milliers de professeurs de l’Éducation Nationale qui en sont réduits à enseigner la grandeur du slam et du hip hop pour acheter un peu de paix civile dans leurs classes ?
Pour que la Diversité daigne se déplacer aux Journées du Patrimoine, il faudrait prendre le taureau par les cornes :
1. Soit on décide énergiquement d’associer la Diversité à l’Histoire de France : enseigner une véritable littérature, une véritable Histoire de l’Art, une véritable exigence dans la reconnaissance de l’esprit français et de ses valeurs, enseigner un authentique amour de la France – je dis bien de la France, pas de la République qui ne se borne qu’à deux seuls siècles d’existence.
2. Soit on décide énergiquement de faire entrer les tags, le hip hop, le R’n’B de Diam’s et toute la sous-culture banlieusarde dans le domaine de l’Art et du Patrimoine – ce qui ne fera grandir ni la Cuture, ni l’intérêt de la Diversité pour tout ce qui ne lui ressemble pas.
[1] Respectivement sénateur maire de Lyon et vice-présidente du Grand Lyon chargée des événements culturels.
PS : « La culture française serait inaccessible », c’est bien l’argument de fond des cinglés qui ont effacé des milliers de pages de texte dans les manuels scolaires au profit d’illustrations plus sympââs pour des auteurs plus sympââs – c’est-à-dire un peu moins morts –, et veulent réformer l’orthographe parce que s’est vraiemant tro conpliquer d’écrir franssé corectemen. Si ce n’est pas le summum du mépris, je ne sais pas comment ça s’appelle.