mai 2009


CréditAgricole

« Une relation durable, ça change la vie ! »
C’est une banque qui vous le dit, et tout le monde trouve ça magnifique de beauté. Oui, parce que la « relation durable » qu’il faut honorer n’est pas celle qui vous unit à votre mari, votre épouse, ou vos amis. Vous feriez un dangereux rétrograde, recroquevillé sur ses schémas normatifs moisis ! Une relation durable avec sa banque, avouez que ça vous a tout de suite un panache infiniment plus grandiose qu’un serment de fidélité conjugale. Ca vous ternit d’un seul coup l’éclat des siècles périmés.

Arnolfini2

Van Eyck était vraiment un vieux ringard !

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Beaucoup de bonnes choses à lire ces derniers temps sur la blogosphère :

Vingt ans, par Lounès Darbois-Beaumont.
Désespoir et flamboyance dans un monde bidon. Merci à B&F pour la découverte.

Bienvenue dans le désert du réel, par Hank.
Cet article n’est pas un listing, c’est un puzzle que les progressistes refusent d’assembler par peur d’avoir à affronter l’image finale. La réacosphère fait le sale boulot.

Diversité, Diversité, Diversité ! par le Modernologue.
Il a raison : pourquoi la télévision devrait-elle refléter le réel, puisque de toute façon la télévision N’EST PAS le réel ? Ou alors on admet que le seul réel qui vaille est à l’image de la télévision : une fiction, une mise en scène, un décor tyrannique.

Pour le reste, vous connaissez les bonnes adresses à visiter régulièrement. Ils s’appellent LBDD, Kolchak, PKK, et cætera. Vous savez comment ça marche.

En 1942, le magasin de mon grand-père est détruit par un incendie. C’est la guerre, on est en zone occupée, mais il faut bien vivre vaille que vaille, et le magasin est reconstruit avec les moyens du bord. Tout le mobilier est parti en fumée, alors mon grand-père contacte un menuisier et lui passe commande de meubles, en vulgaire sapin.

Lors de la livraison, il se rend compte que l’ensemble de la commande a été réalisée en chêne. Certes, c’est un très beau travail, mais mon grand-père n’a absolument pas les moyens de payer pour du chêne ! Le menuisier lui explique alors : « Bon. C’est la guerre. J’ai des stocks de chêne dans mon atelier, et il est évident que les Allemands vont venir me les réquisitionner sous peu. Alors plutôt que de les voir partir chez les Boches, et bien je préfère vous les donner à vous ! »
Naturellement, le menuisier lui a fourni le chêne au prix du sapin.

Voilà ce qui se passait en France en 1942. Ce n’était pas héroïque, ce n’était pas glorieux, ce n’était pas un acte flamboyant et hollywoodien, ce n’était pas non plus du fatalisme collabo, encore moins de la résignation silencieuse ; c’était juste la vraie vie des vraies gens, qui se débrouillaient comme ils pouvaient et trouvaient les moyens de rendre leurs petits actes patriotes malgré tout. Ça peut paraître dérisoire ou ridicule, mais c’est une histoire vraie qui nous parle d’autre chose que des salauds-qui-dénoncaient-leurs-voisins© ou des héros-qui-sauvaient-des-enfants-juifs-par-trains-entiers©. La réalité n’est pas aussi simpliste.

Le mobilier en chêne fait désormais partie de mon patrimoine – il n’est donc pas parti chez les Boches –, et je suis heureux d’en avoir appris l’histoire par mon grand-père lui-même. Je ne sais pas s’il faut en tirer une vraie morale, mais si j’ai la joie d’avoir un jour des enfants, j’aimerais qu’ils connaissent cette anecdote.

J’ai écrit un brouillon il y a quelques jours au sujet du « délit de solidarité ». Je lis aujourd’hui que les évêques de France bénissent le « délit de solidarité« . J’ai donc repris mon brouillon et y ai mis un peu d’ordre puique l’actualité m’oblige. En tant que catholique, je suis censé observer l’obéissance et le respect envers la hiérarchie écclésiale, mais là il est hors de question de cautionner cette pantalonnade. Bonne lecture.

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En remplaçant la Charité [vertu chrétienne] par la Solidarité [vertu Citoyenne], la République dévoile encore un pan sur sa nature théocratique. Je m’explique.

Voilà qu’on nous parle du « délit de solidarité », brandi comme un scandale par les pharisiens du catéchisme droit-de-l’hommiste. Le « délit de solidarité », c’est en substance porter assistance à un clandestin. Pourquoi les bigots de la Religion Républicaine y voient-ils un scandale ? Parce qu’ils leur est insupportable que la cause du Bien [transcendante, ordre spirituel] ne soit pas dans le même plan que la cause législative [politique, ordre matériel].

Voyons les choses d’un point de vue où la notion de « charité » existerait encore. Certes il est bon de porter assistance à son prochain, mais on ne doit pas outrepasser la légitimité législative d’une nation. On peut bien soulager son âme en apaisant les souffrances d’autrui ; la charité ne dispense pas de respecter le Code Civil, et en cas d’infraction on mérite une sanction. C’est ce qu’on appelle la séparation des domaines religieux et politique. Ca peut paraître schizophrène pour les Modernes, quoi qu’ils en disent, mais c’est parfaitement logique pour une civilisation fondée sur la liberté. On n’a pas le droit d’appeler « charité » le fait de se rendre complice d’un délinquant ou d’un criminel. À moins qu’on ne se persuade que le Pays des Droits de l’Homme est un Eden, donc un monde supérieurement élevé [le Décalogue des Droits de l’Homme dans son arche démocratique, etc.], et qu’il est injuste d’en priver les autres en vertu du « devoir de solidarité » et de son statut de Peuple Élu du Pays des Lumières…

La charité n’est jamais délictueuse car elle est une affaire spirituelle, une question d’âme et de conscience. Et, en effet, elle peut tout à fait se trouver en contradiction avec les lois d’un État. On a récemment  vu des médecins anglais se faire enguirlander parce qu’ils avaient simplement prié en compagnie de leurs patients. Il est interdit de simplement dire du mal de l’avortement sous peine d’être réduit au silence ou à la calomnie. On peut croupir dans un camp d’extermination pour avoir dit une messe. On peut finir en prison pour avoir dit une vérité gênante, car la charité ne cautionne ni le mensonge ni la dissimulation. On peut être victime de pressions psychologiques extrêmement violentes si on refuse d’avorter d’un enfant trisomique. La charité possède son prix. J’ai le droit – et le devoir – d’exercer la charité envers un voleur ou un assassin [je ne dois jamais lui refuser son humanité, je peux porter secours à ses tourments, et je peux même le mener vers le pardon et la rédemption si la grâce s’en mêle]. Mais tout cela est affaire entre le Ciel et nous, et le pardon ne figure pas dans le Code Civil. On peut très bien s’être réconcilié avec le Ciel pendant sa détention, ce n’est pas cela qui écourtera la peine prononcée par le tribunal temporel. Mais me rendre solidaire d’actes clairement délictueux est une complicité, que la morale chrétienne réprouve sans équivoque. Pourtant, la confusion est de plus en plus répandue : exprimer son pardon ou ses  regrets devant une cour de justice rend le jugement plus clément. Certes c’est une attitude humble et admirable, mais l’état de sa conscience ne regarde pas l’article de la loi. Il regarde le prêtre qui vous visite dans la cellule ou sur l’échafaud. On rend des comptes sur terre, on en rend d’autres au Ciel.

Je viens de l’écrire, la solidarité peut tout à fait s’avérer criminelle si elle se corrompt dans ce que le Code Civil appelle la complicité ou l’association de malfaiteurs. Faire de la solidarité une valeur morale en soi est donc profondément erroné, mais c’est pourtant un pilier de notre République-pleine de-bons-sentiments. Parce qu’elle croit profondément qu’on fait des lois avec des sentiments. La Bonne Nouvelle Citoyenne et Tolérante, c’est l’obtention du salut dans le baptême républicain et l’onction du titre de séjour. Refuser ce baptême est donc un péché. La République Française est un paradis citoyen vers lequel tout le monde doit tendre. Voilà le piège sentimental dans lequel la modernité nous précipite. Le mariage homosexuel ? Et pourquoi pas, puisqu’ils ont le droit de s’aimer. La « réduction embryonnaire » ? Pourquoi pas, puisque c’est par amour. Le droit d’adoption pour les lesbiennes ? Pourquoi pas, puisqu’elles ont, elles aussi, de l’amour à donner. Choisir son appartenance régionale sur sa plaque minéralogique ? Pourquoi pas, puisque c’est telle ou telle région à laquelle mon cœur est attaché. La régularisation des clandestins ? Pourquoi pas, puisqu’ils aiment notre pays. Distribuer des préservatifs à des collégiens ? Pourquoi pas, puisqu’il faut qu’ils aiment. La théorie du genre ? Pourquoi pas, puisqu’on peut bien aimer qui on veut. Les statistiques ethniques ? Pourquoi pas, puisqu’il nous faut aimer l’Autre de gré ou de force.

La République commet un crime fondamental contre la liberté en sanctifiant la solidarité aux dépens de la charité. Puisque la solidarité est obligatoire, puisque je paye des impôts colossaux pour la nourrir, puisque l’État m’assure qu’il en prend la charge et l’exclusivité, que reste-t-il de ma conscience et de ma liberté d’agir lorsque je n’ai plus qu’à penser devant l’homme en détresse « Je paye des impôts pour ça, je ne bougerai pas mon petit doigt. J’appelle le Samu Social, il saura s’en charger ». Je ne peux pas m’empêcher de penser que je livre un homme à la Machine, au Système, et que ce n’est pas la manifestation d’une bonne volonté. Que reste-t-il de ma conscience et de ma liberté quand on m’interdit de briser le silence qui nimbe les femmes dévastées par l’avortement ? Comment briser les chaînes de la solidarité qui obligent ces femmes à se dire émancipées quand on enferme leur douleur et leur culpabilité dans la cage sang et or du Progrès ? Que reste-t-il de ma conscience et de ma liberté quand je sais que cet immigré clandestin n’est pas là par amour des châteaux de la Loire et du sandouiche au pâté mais qu’il vient en réalité d’écarteler les racines de tout un peuple pour venir s’enfermer dans la violence d’un ghetto subventionné ? Que reste-t-il de ma conscience et de ma liberté quand tout est fait pour mon Bien, quand tout est balisé par le pénal sans exception, quand tout est borné de gilets jaunes et de numéros verts, quand l’antiracisme jette l’opprobre pour le seul crime de pensée, quand mille obscurantismes se tapissent sous les traits de la tolérance envers la diversité des croyances ?

Le « délit de solidarité » est une construction monstrueuse, une imposture, un mensonge idéologique qui consiste à déguiser le christianisme en une secte internationaliste qui croit instaurer le règne de Dieu sur terre sous les traits de la Tolérance Citoyenne et du Baptême Républicain. Le christianisme n’est pas là pour abolir les frontières, les nations et la légitimité des peuples ; le christianisme ne consiste pas à prendre l’accès à la Sécurité Sociale pour un sacrement. Le christianisme ne consiste pas à distribuer du poisson à toute la terre mais à apprendre à toute la terre à pêcher du poisson.

L’emprise diabolique de la réacosphère ne cesse de croître ! Un certain Kolchak vient de rejoindre notre horde armée jusqu’aux dents pour terrasser le Sympa. Tremblez, vil peuple d’élus locaux !

OldelafEtM.D

J’adore la newsletter du site Deezer. Dans la rubrique « Découvertes », ils me proposent de faire la connaissance du groupe Oldelaf & Monsieur D, qui existe depuis le début de l’année 2000 et qui a sorti son premier album il y a quatre ans et son deuxième album il y a trois ans ! Et ce n’est pas tout, car en se renseignant davantage, on apprend que leur tout dernier album est aussi leur dernier album [vous suivez ?] ; c’est à dire que Deezer nous propose la Découverte, en exclusivité et avant tout le monde, d’un groupe qui annonce officiellement ses adieux après bientôt dix ans d’existence, et qui avait de toute façon déjà fait pas mal parler de lui avec sa chanson « Nathalie mon amour des JMJ » en 2006…

 

Je ne vous ai pas encore parlé du sondage commandité par le CRAN et publié il y a quelques semaines. Il s’appelle « Les Français, les minorités visibles et les discriminations ».

Le but de la manœuvre est de prouver que les Français sont favorables à l’usage de statistiques ethniques, et, ipso facto, de prouver le bien-fondé du racisme d’État en comptant le nombre de Noirs, de Jaunes ou de Bleus à pois verts qu’on voit partout afin de favoriser l’embauche des « minorités » – c’est à dire de défavoriser ouvertement tout ce qui est mâle et Blanc au nom de la Diversité [non non, ce n’est pas du racisme] et de la Représentativité [non non, ce n’est pas de l’idéologie totalitaire].

Tout d’abord, j’adore le vocabulaire employé dans le rapport ; on marche sur des œufs dès qu’on parle d’ethnies ou de races, alors on y lit des questions basées sur le « ressenti d’appartenance ». C’est comme les nouvelles plaques minéralogiques, vous avez le droit de vous revendiquer de n’importe quelle identité, on s’en fout. Si vous vous sentez vachement Papou dans votre ressenti, vous êtes catalogué Papou. Je vous rappelle qu’aux États-Unis on voit des gens faire appel aux laboratoires pour prouver qu’ils ont dans leurs gènes un ancêtre « de couleur ». Pour pouvoir prétendre à un poste « réservé à la Représentativité ». Ainsi, un Blanc peut officiellement se déclarer membre de la minorité Noire, ou Hispanique, etc.

C’est épineux, tout ça, hein ! Imaginez un Blanc qui se déclarerait Noir en vertu de son « ressenti d’appartenance ». Bon, la chose est absurde, il suffit de voir sa tête me direz-vous. Ha ha, et comment allez-vous lui prouver par A+B que c’est un imposteur ? On va mesurer la densité de sa couleur de peau ? Taratata, il peut tout aussi bien s’agir d’un Portugais revenant de vacances à Bali ou bien d’un Tamoul. Alors quoi ? Mesurer l’angle de son front, la largeur de son crâne ? Établir la proportion de sa mâchoire par rapport à celle de ses lèvres ? Mesurer la cambrure de son bassin, l’écartement de ses oreilles, la typologie de son nez ? Établir un comparatif des différents groupes hominidés recensés par les raciologues de la République Antiraciste ?

J’imagine déjà des gens en blouse blanche en train de faire passer des tests anthropologiques à des candidats du Pôle Emploi. « Avez-vous une grand-mère Diverse ? Oui ? Alors vous êtes un Divers. Juste une arrière-grand-mère Diverse ? Mmmm, les choses se compliquent, le Régime ne retient officiellement que deux générations pour faire de vous un Divers. La Commission d’Anthropologie Diversitaire jugera selon vos photos de face et de profil. Au mieux on vous classera peut-être dans les Endiversifiés. Bonne chance pour ce poste de conseiller chez Axa. »

Hu hu hu, c’est pas beau tout ça ? Une magnifique boîte de Pandore remplie à ras bord de bons sentiments.

Bon, mais je voulais surtout en venir à la page 7 du rapport, qui nous apprend le degré d’enthousiasme pour les « statistiques ethniques » selon la sensibilité politique des personnes interrogées. Hormis le fort taux général de faveur [toujours supérieur à la moyenne, ce qui me paraît franchement louche], la tendance générale est très nette : plus on se dit « de droite », moins on est favorable aux statistiques ethniques ; et plus on est « de gauche », plus on y est favorable. En clair : le camp le plus enclin à pratiquer ce racisme n’est pas à l’extrême droite [taux de faveur le plus bas], mais bel et bien à gauche, dans le camp du Socialisme et du Progrès. La droite serait-elle réactionnaire à ce point qu’elle préfère une égalité des chances à l’ancienne, sans distinction de race ou de couleur de peau ?

D’autres informations intéressantes en page 8 : les partisans du racisme d’État ne sont pas chez les vieux cons crispés et rabougris de 80 ans [« seulement » 50%], mais très nettement chez les jeunes de moins de 30 ans [80%]. Mais non, il n’y a pas d’effet propagande.

Un rapport édifiant à télécharger ici >>>.

Question subsidiaire : vous vous demanderez pourquoi les Tutsis, les Han, les Masaïs, les Quechuas, les Baï, les Berbères ou les Hmongs ont le droit d’être considéré comme des ethnies, alors que si vous êtes Auvergnat, Alsacien ou Breton vous n’avez droit qu’à un numéro de Sécurité Sociale pour toute identité officielle et dicible ?

Une escouade de Bretons « banlieusar » revendique le droit opposable à la réussite sociale. Saluons cette belle lucidité envers les promesses de l’avenir.

Vouhéaléchéque

Si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi la Nièvre [58] apparaît là où l’on s’attendrait plutôt à voir l’Ille-et-Vilaine [35]…
[Photo prise dans le Finistère]

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